14 LA RENAISSANCE DE L’ART FRANÇAIS ET DES INDUSTRIES DE LUXE plus connus de l’Europe s’y trouvent représentés. Pré-cédée au Musée par les donations anciennes de Sauva-geot et de Seguin, la Collection Paul Garnier assure au Louvre une des plus précieuses collections de montres qui existent au monde. Mais à cela ne s’était pas bornée la grande générosité de M. Paul Garnier ; sa donation comportait aussi quelques merveilleux objets du Moyen Age. La vierge d’ivoire d’une Annon-ciation était célèbre depuis que les organi-sateurs de l’Exposi-tion rétrospective de rgoo au Petit Palais l’avaient rapprochée en groupe du bel ange appartenant à M. Chalandon. deux personnages ont fort bien pu en effet constituer jadis un groupe homogène qui n’aurait pas été d’es-prit et d’exécution plus dissemblables que la célèbre Annon-ciation de la Cathé-drale de Reims. Cette vierge d’ivoire, par sa beauté plastique, la noblesse expres,i de son visage et de son geste, la largeur du drapé de ses vête-ments, a toute la gran-deur, en ses dimen-sions restreintes, des plus belles statues monumentales d’un portail de cathédrale. Une très belle pla-quette d’argent, gra-vée d’une vierge as-sise adorée par un donateur, est très proche, par le style du de,ssin, du célèbre peintre enlumineur du duc Jean de Berri, Jacquemart de Hesdin, au début du xve siècle. En fin quelques plaquettes de bronze de la Renaissance italienne, rudes, frustes et de large exécution, sont parmi les plus rares épreuves qui soient sorties des mains des fondeurs padouans. moins précieux enrichissements. La plus extraordinaire série de grandes enluminures et miniatures arabes et persanes vient y constituer un noyau de série nouvelle; et l’on pourra constater que, dans cet art, les artistes de l’Asie n’ont pas eu de rivaux. Les grandes pages d’un Shah Nameh, vraisemblablement du mye siècle, révéle-ront un art de composition et une puissance de couleurs étonnants dans de ‘grandes scènes de combats, de chasses, ou de réeep—, tions de palais. Quel-ques portraits, s’ils sont au crayon, sont (l’une fermeté ingres-que, et s’ils sont en-luminés sont d’une profondeur expressive 7•7 reorero.r■-••••,31belenlir,TrI.•■■ :re..••■••■••■••••••••■••oege..• Immo. • …mu • m…. •■•■•■•••• • 1……tremerwo• e 114W IMBU!’ l’OLVCIIROMÉ, ATTRIBUÉ A HUGUES SAMBIN. ART BOURGUIGNON. XVIe SIÉCLE. (DONATION ARCONATI•VISCONTI.) Dans un tout autre ordre d’idées, les collections que GEORGES MARTEAU a léguées au Louvre ne sont pas de digne d’Holbein. En-fin d’adorables com-positions de paysages animés sont des chefs-d’oeuvre du grand peintre Behzadé. Une vitrine d’ar-mes byzantines et arabes : un magni-fique chandelier de ( ‘livre incrusté d’ar-gent d’une mosquée du Turkestan, quel-ques belles peintures japonaises, des séries sévèrement triées de gardes de’ sabre, d’in-cos de laque, d’ani-maux de fer articulés, et de ces multiples petits objets où l’art des ciseleurs japonais confond l’esprit par le prestige d’une exé-cution sans égale, sont autant de ri-chesses inestimables pour des collections extrême orientales qui prennent peu à peu au Louvre une importance très grande. A cette magnifique donation au Musée du Louvre ne s’était pas bornée la générosité de Georges Marteau, qui avait légué au Musée des Arts décoratifs son impor-tante collection de tissus coptes, persans et japonais, et aux Cabinets des manuscrits et des estampes de la Bibliothèque nationale sa rare et on peut dire unique série de cartes à jouer, de mème que ses manuscrits enluminés arabes et persans. Ainsi que nous l’av FIND ART DOC