LA RENAISSANCE DE L’ART FRANÇAIS ET DES INDUSTRIES DE LUXE 13 Bologne, des médailles, des armes, des ferronneries complètent ce magnifique ensemble glorifiant la Renais-sance française et italienne. Les collections considérables du baron BASILE DE SCHLICHTING constitueront une galerie d’une plus grande importance encore ; elle a dû être agencée dans la partie du Pavillon de Flore dem curée libre au Ier étage, à la suite des salles de la Collection Chauchard. Une longue galerie, donnant sur les beaux parterres des Tuileries, très sobrement décorée, recevra en trois grandes divisions les col-lections de tableaux ita-liens, français et hollando-flamands. Les magnifiques meubles seront disposés de place en place sous ci-maise, portant des bronzes ou des pièces d’orfèvrerie décorative ; quelques vi-trines renfermeront des bronzes italiens, et les boites et les miniatures du xviire siècle qui ont rendu célèbre la collection du baron de Schlichting. Pour ne parler ici que des objets d’art, en dehors du beau génie courant en sonnant d’ une longue trompette, bronze admi rable qui rappelle par ses formes enfantines, replètes et vigoureuses, les beaux I( putti » de Donatello, les deux ensembles du mobi-lier et les boites à minia-tures doivent retenir notre attention. L’Etat français était bien riche en mobilier du xville siècle, surtout par les collections de l’ancien mobilier royal ; et, cependant, un meuble légué par M. de Schlichting lui apporte un élément d’une singulière importance. C’est une commodé ventrue en bois de violette, enrichie de rinceaux fleuris en bronze doré, portant de petits amours et des singes modelés presque en ronde bosse, dispositif décoratif qu’on retrouve dans la célèbre commode du Musée Richard Wallace, à Londres, et dans les commode et médaillier du baron Edmond de Rothschild, tous meubles fameux de l’ébéniste du Régent, Cressent. L’on peut hardiment affirmer que vient d’entrer ainsi au Louvre un des plus beaux meubles qui existent, tout à fait digne de prendre place à côté du bureau du roi Louis XV, d’Œben et de Riesener. Un beau secrétaire estampillé Leleu; une magnifique commode dans le style de Caffieri ; un grand bureau à cylindre, à décor régulier, sans fantaisie, de petits carrés de bronze ciselé avec la plus parfaite maîtrise, rappelle les plus beaux travaux de l’ébéniste allemand Raentgen, qui a si copieusement travaillé pour la Russie. • -De belles pièces complètent cet ensemble : des giran-doles, des candélabres, clés pendules, un splendide baro-mètre; un groupe en bronze de Falconet, à la gloire de la grande Catherine de Russie, la représente assise en haut d’une colonne qu’entourent, sur les de-grés du soubassement, une Renommée, Minerve et une figure de l’Histoire. La collection de minia-tures et de boîtes était cé-lèbre, et même après ce que les Lenoir avaient légué au Louvre, vient enrichir ,t te série de pièces in-DRESSOIR EN NOYER. AR!’ FRANÇAIS. XVI’ SIÈCLE. (DONATION ARCONATI-VI$CONTI.) comparables, signées de Mailly, de Petitot, de Hall ou de Liot, tous les meil-leurs- maîtres émailleurs-orfèvres du xvnie siècle. Toutes ces boîtes ont fait partie des plus fameuses collections anglaises et russes. Rien n’est plus intéres-sant , qu’une collection d’objets d’un art industriel formée par un homme de ce métier, quand nul sno-bisme ny a présidé, et que toutes les pièces ont été recherchées, soit pour leur curiosité technique, soit pour la beauté de leur décoration. Telle était la col-lection d’horloges et de montres de M. PAUL GARNIER, président de la Chambre syndicale de l’Horlogerie de Paris, qui, par donation en 1916, laissait au Louvre la partie principale de sa célèbre collection de montres (soixante pièces) inestimable par sa variété et sa beauté. Tous les types de petites horloges destinées à être sus-pendues au cou s’y rencontrent : la dorure, l’émail, le cristal, les pierres précieuses s’y trouvent mis en oeuvre; sur certaines boites la ciselure est remarquable, d’après les modèles gravés de tous les petits maîtresde la se-conde Renaissance : Etienne Delaune ou Théodore de Bry, principalement. Et presque tous les ateliers les FIND ART DOC