12 LA RENAISSANCE DE L’ART FRANÇAIS ET DES INDUSTRIES DE LUXE de rares exemplaires de choix, la grande armoire de la Collection Revoil, et surtout l’admirable coffre d’Azay-le-Rideau, dû à la générosité de Mile Stein, voient leur nombre grossir par l’entrée du grand bahut en bois de PENDULF: DE MARBRE ET BRONZE DORE. ART FRANÇAIS. XVIII » SIÈCLE. (LEGS DU BARON DE SEDLIEHTING.) sapin sculpté et polychromé, avec ses grandes figures en cariatides et ses panneaux peints, si caractéristiques de l’art du huchier de Dijon et de Besançon, Hugues Sambin, influencé par les estampes d’Androuet du Cerceau. On pourra trouver ce meuble lourd, et dans sa polychromie dorée, d’un goût contestable ; il n’en repré-sente pas moins, dans son remarquable état de conser-vation, un des moments les plus curieux de l’art des huchiers français. Tout différent en distinction, en simplicité, en sobriété, et en équilibre de lignes, est un dressoir en bois de noyer, qui est certainement un des plus beaux meubles de la Renaissance française ; toute sa déco-ration consiste en sculptures méplates discrètement modelées dans ce beau bois patiné comme un bronze, et qui rappellent les compositions de l’artiste lyonnais, Bernard Salomon, dit le petit Bernard — un superbe devant de coffre, à panneaux décorés de bustes de guerriers casqués ; — deux panneaux sculptés d’anges porteurs d’écussons provenant de l’église de Saint-Claude, dans le Jura; — une grande stalle de choeur à trois sièges, provenant de l’église Saint-Etienne de Toulouse, constituent ainsi un ensemble de meubles français de la plus haute importance. Les objets d’art sont infiniment précieux : le grand plat à décor de grenades aux armes des Minerbetti de Florence, qui jadis appartint à M. Beurdeley, est sim-plement un des plus beaux plats florentins ou toscans qui existent ; de même qu’un plat portant deux person-nages demi-nus, dans le style de dessin de Pollauiolo, que les dispositions testamentaires de M. Raoul Duseigneur ont permis de mêler à la Collection Arconati ; des dinanderies exceptionnelles, comme le chandelier formé d’un lion chevauché par un jeune homme, sont les bienvenues dans une série demeurée au Louvre si pauvre, et qui vient de s’accroître en même temps de la splendide aiguière en forme d’oiseau que les héritiers de M. Chabrière Ariès lui ont offerte en sa mémoire; — deux pièces d’orfèvrerie limousine en émaux champlevés ; une pyxide et une boîte aux saintes huiles, d’une rare qualité ; deux triptyques et une valve de miroir en ivoire du pave siècle français ; une aiguière d’argent doré décorée d’une étroite bande gravée circulaire. portant un écu aux armes des Montalembert de Guyenne, est une des rarissimes pièces d’argenterie qu’on puisse attribuer, grâce à son poinçon, à un atelier d’orfèvre de Paris, vers 1580, tout à fait contemporaine des pièces PLAT .AUX ARMES DES MINERBETTI. FI.ORENCF:. FIN DU XVR SIÈCLE. (DONATION ARCONATI-VISCONTL) de la chapelle de l’ordre du Saint-Esprit réunies dans la galerie d’Apollon; — quelques beaux bronzes, tels qu’une épreuve incomparable de la Baigneuse, de FIND ART DOC