douce et en relief phique et tous les LA RENAISSANCE DE L’ART FRANÇAIS ET DES INDUSTRIES DE LUXE A, ils reconnaîtront avec plaisir que dans toutes les professions du Livre, parmi les fondeurs de caractères comme chez les typo-graphes, dans nos bons ateliers de dorure sur cuir et de reliure, dans la gravure sur bois, en taille-comme dans le dessin lithogra-autres procédés de reproduction. chez les illustrateurs çt décorateurs comme chez les artisans plus modestes, apparaissent de plus en plus, à l’heure présente, la connaissance réfléchie des belles traditions, interprétées avec intelligence et avec goût, et le désir de les renouveler, tout en y restant fidèle, par des créations d’un sentiment très moderne. Tous ces résultats, si intéressants qu’ils soient, ne, peuvent être considérés que comme l’indication d’un excellent esprit de recherche dans une direction que nous croyons bonne. Il faut y voir surtout de précieux exemples et d’utiles conseils pour l’avenir. Souhaitons que les éditeurs, que les travailleurs du Livre réfléchissent devant ces tentatives plus ou moins heureuses et en comprennent la leçon. Nous croyons de plus en plus que, dans l’état actuel de la production mondiale, les industries françaises du Livre ne peuvent triompher — ou même plus simplement vivre — que par des travaux soignés où se retrouvent notre goût, notre sens de l’harmonie et de l’équilibre, notre esprit de mesure dans la grâce, la fantaisie et la décoration. Aussi espérons-nous que, sous l’impulsion d’éditeurs moins infatués que certains autres et pas trop aisément satisfaits d’eux-mêmes, ni trop dédaigneux à l’égard de leurs collaborateurs artistes ou artisans, cet effort se généralisera et s’accélérera. Ce qui, dans les plus beaux livres de ces dernières années et dans les manifestations récentes, enchant, le plus les bibliophiles, c’est le souci prédominant de-qualités essentielles, constitutives, en quelque sortt• d’un livre : le choix des caractères, l’équilibre des noirs et des blancs, l’harmonieuse proportion des marges par rapport au texte, en un mot son architecture. Il n’y a pas très longtemps — et combien d’amateurs sont encore dans ce singulier état d’esprit! — lorsqu’on parlait d’une jolie édition, beaucoup de personnes pen-saient d’abord à son étrangeté, à sa fantaisie. D’autres s’intéressaient surtout à ses illustrations, à sa parure et à son vêtement. Peu nombreux étaient les vrais connaisseurs qui, avant de se demander comment le livre serait décoré, puis habillé, se préoccupaient de savoir comment il était fait, c’est-à-dire si le caractère typogra-phique en est clair, robuste, harmonieux, lisible, si le papier choisi est, comme on dit, amoureux de l’encre, Si le format, de proportions agréables, rend facile le manie-ment et la lecture de l’ouvrage et s’il est approprié à son genre. Bien entendu, trop souvent, les éditeurs, malgré leurs intentions excellentes, se voyaient contraints de satisfaire ces goûts. Et combien d’entre eux, petit à petit contaminés par ces erreurs trop fréquentes, y tombaient d’eux-mêmes et, croyant tenter un effort d’art original, méconnaissaient les lois élémentaires de la bonne typographie et du bon livre. En aurons-nous assez vu, ces trente dernières années, de ces prétendus ouvrages de luxe aux dimensions malen-contreuses, avec une mise en page baroque, où tantôt les caractères sont trop grêles pour des lignes trop longues et tantôt les marges insuffisantes pour la masse trop compacte du caractère, où le caractère lui-même n’a pas été l’objet d’un choix assez éclairé et réfléchi, où le papier, peu propre à une bonne impression, n’est agréable ni pour les yeux, ni pour les doigts. LivreS mal bâtis que, au surplus, on ne peut lire sans les déformer ni en briser le dos! C’est intentionnellement que nous ne parlons pas de leur illustration, — bien que si souvent l’essentiel lui soit sacrifié — qui s’adapte mal à la typographie et qui trop souvent, pittoresque plus que décorative, désordonnée et jetée de guingois dans la page, ne s’y incorpore point. En cet article nous insistons surtout sur les éléments primordiaux du Livre, trop de fois méconnus et négligés. Les dernières manifestations du Livre attestent un sage retour à son architecture solide, harmonieuse et simple. On recommence à comprendre qu’une couver-ture, qu’un titre, qu’une page sont comme des façades de maisons: c’est un équilibre de pleins et de vides, de noirs et de blancs. Et à la condition que cet équilibre demeure respecté et que la parure soit toujours appropriée à la typographie, toutes les fantaisies sont possibles. tETIE préoccupation du beau carac-tère est de plus en plus sensible dans les derniers livres et aussi 4C4 dans les travaux de ville (invita-tions, programmes, menus, faire-part, catalogues, etc…), qu’il ne faut pas négliger et qui, à nos jolies époques d’art, sont de petits chefs-d’œuvre d’ingénieuse harmonie. Malheureusement, peu encouragée par une clientèle craintive des innovations, nos fondeurs de caractères n’ont en général guère d’audace et ne se renouvellent pas assez. Tandis çue les fondeurs anglais c u allemands offrent de nombreux types récemment créés, les nôtres n’en montrent que de très loin en très loin. C’est notre faute p!us çue la leur. Scus ses apparences révolution-naires le public français est misonéiste. Il garde un goût trop vif pour les formes d’autrefois. Par exemple, le u Garamond n, propriété exclusive de notre Imprime FIND ART, DOC