LA RENAISSANCE DE L’ART FRANÇAIS ET DES INDUSTRIES DE LUXE diriger la décoration de la salle de comédie du château de Versailles. Depuis longtemps, à la Cour, on manquait d’une salle de spectacle. Celle dont on s’était servi jusqu’alors, au fond de la cour des Princes, était incommode et d’une exiguïté fâcheuse, et le magnifique Opéra, construit par Gabriel à la fin du règne de Louis XV, était beaucoup trop vaste pour la comédie et l’opéra-comique, dont les représentations avaient lieu trois fois la semaine. En attendant que certains projets généraux de reconstruc-tion de Versailles eussent pris un caractère définitif, on s’arrêta, pour la nouvelle Comédie, à une installation provisoire, à une petite salle de bois et de carton, du genre de celles dont Marie-Antoinette aimait à se servir fait avec une promptitude incroyable… Il y avait à ce bal une cour nombreuse et beaucoup de danseurs. Au reste, je ne sais si le résultat de ces plaisirs amusera beaucoup M. le directeur général des Finances. » Il est plus économique, et plus digne de la Cour de France, de construire sans retard une « Comédie » nouvelle. L’ordre est donné dans l’automne de 1785, quelques semaines après qu’a éclaté le scandale de l’affaire du Collier. On utilise, dans l’aile neuve, devant la chapelle, l’espace resté vide où Gabriel a rêvé de mettre son grand escalier. Diverses dispositions sont essayées, divers décors étudiés. Les plans et les mémoires sont vus par le Roi, le 6 novembre, g( pour que Sa Majesté puisse se décider sur la distribution des loges et des places 0. On prévoit une trentaine de loges, desservies par des de-grés commodes. A – – …… r 1 0 [ ‘ 41/ 31 t 4 2r / « ‘ s,..,,..z… +‘ •:…….,z2L.e. 1 I I 1 Î .. • •:.- I_ -..– ) i • i — ‘ i it b _….. / Pin b I gei.,%ter41 OmillIMIII■■1111111•, MMII!MI■MIII■11111111.1 // I • ? % I’ / / y,.„ » ,- //, , ri, .,/, , , ,. ,,, ‘1/ e / ‘el . „  », )/ / —. / . , 1- 1 ,, 3 ,%/j I : . 4 .zi. / //g) PROJET DE LOGE POUR LA COMÉDIE DE (ARCHIVES NATIONALES.) pour danser à Trianon, comme à Marly et à Versailles. L’idée vient assurément de la Reine, car en ces matières son avis est prépondérant. Dès les premiers temps du règne, elle s’est plainte de ne pouvoir donner assez d’éclat à ses bals, dans la petite salle qui a suffi à ceux de Louis XV. Il est entendu à Versailles, à cette époque, qu’une salle de théâtre, grande ou petite, peut toujours se transformer en une salle de bal, où le décor se trouve toujours plus gai qu’en aucun des anciens salons. 11 arrive aussi qu’un théâtre soit dressé dans l’appartement de Marie-Antoinette ; Papillon de la Ferté, intendant des Menus, note plus d’une fois ces fantaisies de sa souveraine, à l’occasion des divertisse-ments du carnaval : u La petite salle de spectacle, écrit-il un jour, n’ayant pas été trouvée suffisante pour l’exécution des ballets de bal, la Reine a ordonné que l’on préparât le grand Salon d’Hercule, ce qui a été LA COUR l’étage du parquet, sont neuf loges basses à donner, outre celles du Roi et de la Reine. Aux premières, situées à la hauteur du Salon d’Hercule, est la grande loge du service du Roi, communiquant avec le foyer de Sa Majesté et une porte d’arrivée percée dans le Salon de l’Abondance ; à droite, sont les loges de Madame et de la comtesse d’Artois, trois loges à donner journellement » et celle des premiers gentils-hommes, où les pages ont leur place et qui s’ouvre sur la scène ; à gauche, sont celles de Madame Elisabeth et du service de la Reine, trois à donner et celle du capitaine des gardes. Les secondes loges, dont la grande au-dessus du Roi est réservée aux ministres, sont attribuées : à droite, au grand chambellan, au grand maître de la garde-robe, à l’intendant du garde-meuble, au premier chirurgien, aux premières femmes de la Reine ; à gauche, au grand écuyer, à l’intendant des Menus, au premier médecin, aux premiers valets de chambre du Roi, au commissaire de la Maison du Roi. Cette salle est à peine plus grande que celle de la Reine à Trianon, et la décoration n’est que de peinture » en arabesques u. C’est pour cette décoration, qu’on veut très soignée, qu’on a fait appel à Hubert Robert. Un charmant dessin de lui, qui se développe en longueur, montre comment il l’a comprise. Outre FIND ART, DOC