0,4 Les Galeries d’Art. LA RENAISSANCE DE L’ART FRANÇAIS ET DES INDUSTRIES DE LUXE la GALLuo DRU ET, rue Ravale, I )1usa a exposé ; osqu’au 15 mars dernier une centaine d’aquarelles, dessins, pan-neaux décoratifs. L’artiste y apparais-sait dans toute la diversité de son délicat et spirituel talent. Il possède la meilleure tradition de la grâce française et inter-prète (l’une manière très moderne et personnelle des anecdotes inspirées du xviu. siècle. Il semble mieux désigné que tout autre pour illustrer quelque roman de Henri de Regnier — on appréciera d’ailleurs prochainement le bien fondé de cette observation. — Quelques figures de danseuses andalouses, vigoureuses et mouvementées, les maquettes de décors et croquis de costumes qui servirent pour la magnifique mise en scène de Castor et Pollux, complétaient l’ensemble. Une simple constatation permettra (le mesurer le succès de cette exposition : dès le lendemain à l’ouverture, plus des trois quarts des cadres étaient vendus. GALERIE GEORGES PETIT. — L’an-nuelle exposition des Douze (ancienne Société Nouvelle) vient (le clôturer son exposition. Elle n’a pas failli, cette année, à sa coutume d’être une des plus intéres-santes de la saison. On y voyait l’impor-tante toile, d’une superbe allure, où Albert Besnard a représenté le roi et la reine (les Belges à cheval sur la plage de la Panne et plusieurs paysages et études qui affir-ment la plénitude du talent du grand artiste. Lobre n’exposait qu’une nature morte mais d’une prestigieuse exécution et d’une exquise distinction. Des ensembles de Cottet, Ménard, Simon, Raffaëlli, Prinet, Aman- Jean, Le Sidaner, Henri Martin; quelques sculp-tures excellentes de Ségoffin et de Vix-Masseau, créaient dans la galerie Petit une atmosphère d’art d’une rare qualité. Au Musée Galliera. Nous ne ‘nions pas laisser clôturer l’exposition d’art décoratif moderne du Musée Galbera sans signaler l’effort consi-dérable qu’elle représentait. On y remar-quait beaucoup de jolis objets qui concourent à l’ameublement : des pâtes de verre de Lalique, Decorchemont, Dammouse ; des céramiques (le Dela-herche et Massoul, des métaux décorés de Dunand, des verreries de Maurice Du-frêne, des bijoux de Feuillât:m, d’amu-santes frises (le bronze de 1.e Bourgeois : de charmantes reliures en parchemin blanc (le Mile Schn•der et (le Mile Suzanne Roussy; une série de médailles deDropsy, Yencesse, Alb. Pommier, Lafleur, Peter. -A noter aussi les baticks de Mme Pangon et beaucoup d’intéressantes étoffes de tenture, exécutées en soie ou en velours par la maison Corinne (sur (les dessins (le Dufréne, Jallot, Mn• Marverv). ou en toile imprimée, surtout -celles (le M.Aug. Thomas, (l’un dessin neuf et séduisant. L’exposition offrait encore des ensem-bles de mobiliers composés avec la col-laboration de divers artistes et présentés avec un’ goût remarquable. Le plus réussi nous a paru le Bureau, créé par M. And. Fréchet, chef des études à l’é-cole Boulle. Signalons des meubles (le l’architecte Camille Trubert, des déco-rations murales (le Jacques Cesbron, (les tapis et coussins (le Mme Desbenoit et de Mlle Bertillon, (les filets brodés de Mile du Puygaudeati, des services de table de Marcel Goupy. Plusieurs vitrines conte-naient les productions (l’art bretonnes et nancéennes, et montraient tout le parti qu’on peut tirer du talent, trop négligé, de nos artisans régionaux lors qu’il est soumis à l’impulsion et à la lin c • tion d’hommes de goût tels que MM. Mau – rice Facy, Pierre Roche, Victor Prouvé. En somme nous avons pu constater o’ lois (le plus l’activité et l’heureuse con t nuité des recherches qui amèneront not rr art moderne à l’harmonie et à l’équilibre souhaités. Il y avait à Galliera beaucoup (le bonites idées à prendre, et il faut louer M. Eugène Delard, le dévoué et habile conservateur, de son inlassable.,ardeùr et de son persistant succès. Les ventes. On annonce, comme (levant avoir lieu au cours (le la saison de printemps, la vente Montgermont. Nous ignorons en-core s’il s’agit de tout ou partie seu-lement (le cette collection importante et variée. M. de Montgermont était un connaisseur réputé autant qu’un amateur éclectique. Célèbre bibliophile, il a pos-sédé des volumes précieux, d’une rareté inestimable. Il en possédait encore au moment (le sa mort et de fort beaux, mais ce n’était que le reliquat de plusieurs ventes faites de son vivant ; car M. de -Alontgermont ne redoutait pas d’assister à la dispersion (le volumes qu’il aimait bien, à condition que de nouveaux amis vinssent remplacer les anciens sur les rayons de sa bibliothèque. En dehors des livres, la collection, lorsque nous la visitâmes, renfermait d’admirables tableaux anciens et mo-dernes : un panneau de Giovanni Bellini, un portrait de femme, attribué à Rem-brand ; une excellente série de. toiles des écoles hollandaise et flamande, Gérard 1)).;w. Ostade, Wouvermans, Téniers ; un portrait (le NI.’ de Pompadour par Drouais (assez semblable à celui du musée d'( )rléans, sauf qu’on n’y remarque point de manchon), un beau portrait de fernme, par Nattier ; des toiles de Corot, Daubigny, Rousseau, Harpignies et deux magnifiques Ziem. Parmi les dessins, nous avions remar-qué une oetivre de Luini (qui provient de la collection Galichon), des crayons de Lagneau. une sanguine de Watteau, (Scène de camp), une Villa italienne, aqua-, relie d’Hubert Robert (ancienne collec-tion Goncourt), une importante sépia de-Greuze, deux pastels de Prudhon, des croquis de Moreau le Jeune, de Saint-Au-bin. de Lemoine (ancienne collection Beur-deley), (les illustrations par Pierre pour les comédies de Molière et de Gravelot ; deux amusantes vues du Château de Sceaux par Meunier.’ En fin Ingres y est magnifiquement représenté par quatre mines de plomb cois port raits d’hommes dont l’un, M. de Norvins, a figuré à là vente Goupil, et h- quatrième (même provenance), un pur chef-d ‘trilv le portrait, en costume italien, de 1111! » Les-cot, plus tard Mme Ilaudebourg-Lescot. Elle était alors l’intime amie peintre Guillon-Lethière, directeur de l’Académie de France à Rome. avec qui Ingres était fort lié. L’Hôtel de Castries, rue de Varenne, forme le somptueux cadre de la collec-tion Montgermont ; les salons s’ornent de boiseries provenant d’un des bâtiments de la place Vendôme et sont remplis de tapisseries (en particulier un écran de Beauvais), de bronzes, appliques, pen-dules du x ville siècle. ,,•,, La vente O. Mirbeau a donné d’ex-cellents résultats ; elle a affirmé en meute temps que la faveur croissante de l’école impressionniste, le triomphe de Cézanne. MM. Berheim Jeune ont donné 41.000 fr. pour le paysage du e Fond du ravin e, 25.000 fr. pour le e Portrait de l’artiste » et 20.000 fr. pour e Le bain 0. M. Durand-Ruel a acheté e Quatre pêches » pour 18 000 fr. Cézanne est souvent un grand peintre, mais ce sont aussi là de grands prix… Le joli portrait par Renoir est monté à 32.500 fr. acheté par M. Corniot. De Van Gogh, Le Père Tanguy e a été adjugé 20.200 à M. Madvig, et une Nature morte 15.00o fr. à M. Rosenberg. Deux Claude Monet ont été achetés par M. Durand-Ruel 2o.600 et 18.000 fr. M. Hesse! a payé 4.000 fr. une statuette de femme par Maillol. Les sculptures de Rodin n’ont pas atteint, semble-t-il, les prix qu’on attendait — doit-on mettre ce résultat sur le compte de « l’affaire 0! —Sauf un bronze e L’Envolée qui, tiré seulement a deux exemplaires, suivant une lettre de Mirbeau, fut adjugé 6.20o fr. h M. Tenaille. I.a rollection Boussod et l’oladun a peut-être causé, dans son ensemble, quelque déception ; mais il ne faut pas oublier qu’il s’agissait là seulement des vestiges du stock à peu près épuisé d’une célèbre maison. Encore se rencontrait-il dans le lot quelques magnifiques mor-ceaux. M. Tripp a acquis le beau Corot L’arbre tombé en travers de la rivière (212.000 fr.) (4 M. Allard, Etang de Ville d’Avray par le méme artiste (138.000 fr ) M -1-“,t),, le marchand lon-donien, a a hcté le Millet Maisons à Barbizon (52.000 fr.). M. Tripp s’est encore rendu acquéreur d’un beau Dau-bigny, 0 Bonnières (50.000 Ir.) et d’un Bord de rivière e, du même (34.000 fr.). M. Georges Petit a acquis les deux Troyon (39.200 et 15.000 fr.) ; le Port de Marseille, par Ziem (31.000 fr.) et le » Por-trait d’un Moine ..par La Tour (10.000 fr). M. Lambert. le Marseille, a acheté « le Grand Canal 0 et « le Bucentaure e par Ziem (30.00o fr. chacun). Le beau n Por-trait de Madeleine Lemaire », pastel de Alb. Besnard, est demeuré à 6.500 fr. Comme nous nous étonnions d’une adju-dication aussi modeste, on nous a donné de suite une explication ; les compéti-titions s’étaient tues devant le désir exprimé par un amateur d’acquérir cette oeuvre pour la donner à l’Etat. C’étai FIND ART DOC