156 LA RENAISSANCE DE L’ART FRANÇAIS ET DES INDUSTRIES DE LUXE Trochtchinski, l’ait donné il y a une douzaine d’années au musée Alexandre Borovikovski, lui aussi, était Petit-Russien et sortait, comme Lévitski, d’une famille de peintre d’icones, mais d’une famille laïque. Né à Mirgorod le-24 juillet 1757, il fut chargé de décorer, à Krementchoug, en 1787, la maison où s’arrêta Catherine II pendant son voyage en Tauride. Il y avait représenté l’impératrice en Minerve, .dédiant son Code aux Sages de la Grèce, et Catherine ensemen-çant la terre russe, labourée par Pierre le Grand et hersée par les grands-ducs Alexandre et Constantin. La tsarine ne put mieux faire que d’envoyer le peintre à Pétersbourg où il tomba dans le milieu petit-russien. Il y fit la connaissance du poète-architecte Lvov et de Lévitski, auprès de qui il s’adonna à l’art (lu portrait. Il le pratiquait depuis trois années quand survint en météore, à la Cour, le peintre italien J.-B,-Lampi. Devenu son second et continuant son atelier à son départ (1798), Borovikovski apprit de lui ce qûi lui manquait, : la hardiesse, l’ampleur et de l’élégance à effet. Il s’était si bien approprié sa manière qu’il est difficile, à certains moments, de distinguer les œuvres des deux maîtres. Il existe une grande toile, figurant l’abjuration de la future Elisabeth Alexéiévna, en présence de Catherine, du grand-duc Alexandre, de ses frères et soeurs, de son père et de sa mère, relégués dans un coin et faisant face aux favoris. Toute italienne de composition et de mou-vement, et considérée comme de Lampi, cette oeuvre est s d’une facture tapotée, dans laquelle la main de Borovi-kovski prédomine, certainement, sur celle du peintre de la cour d’Autriche (1793.) A cette époque, s’exerçant comme Lampi et Voille aux portraits des petits-fils de Catherine II, Borovi-k.)vski exécuta un premier portrait officiel d’Elisabeth Alexéiévna, qu’il devait peindre à nouveau quand elle fut devenue impératrice (r8ot). Il la montre presque aussi « céleste » que venait de faire Vigée-Lebrun, l’oc-cupant à disposer des fleurs dans une corbeille, et pres-que dans le mouvement de tête de l’autre portrait de la princesse par Mme Lebrun, au Musée de Montpellier. Protectrice de Julie Lebrun-Nigris, fille de Mme Lebrun ; protectrice également de Jean-Laurent losnier et de Pinchon, la souveraine eut encore pour portraitistes Tonci, Dawe et Bassine. En possession de peindre la famille impériale et la Cour, après avoir exécuté un portrait d’apparat de l’empereur Paul.Borovikovski demeura, pendant plus de vingt années, un artiste très occupé. A la fin de sa vie, il se cantonna dans la société mystique de Mme Tatar-rinov, émule de Mme de Krüdner, et en fut le portraitiste attitré. Il mourut à Saint-Pétersbourg le 6 avril 1825 (I). DENIS ROCHE (z) D. Roae. Un peintre peid-russien à la f,» du .VIVW aiérle et an commencement du XIX’. Vlad. Imikitcli Borovilinv4i. Gasene des Beaux-Arts. 19°6, nov.,likemb.. p. 167-381. 485-501. D. G. LEVITSKI. — CATHERINE II. isiusÉE ou LOUVRE.) FIND ART, DOC