Intimement liées à l’his-toire de la femme, elles sont une ma-nifestation de sa vie, gar-dant les traces des longues heures de rève . donnant au travail une âme fragile qui s’exhale en un charme très particulier et très délicat. « Que de vie cachée s’emprisonne dans le réseau de la vraie dentelle. Si parfaite que devienne un jour l’imita-tion des perles et des dentelles, jamais elle ne rempla-cera ce secret de vie et de L. RENAISSANCE DE L’ART FRANÇAIS ET DES INDUSTRIES DE ITNE BRODERIE SUR Soli GRISE GLA( FEU . cAmAjEo ItE1 I. ET BLEU CLAIR. COMPOSITION DE NI. DUFRESN . beauté qui dort au coeur des perles comme dans le réseau des dentelles et qui, pour les perles est le secret des abimes tandis que pour les dentelles il est le secret des âme Faure-Goyau.) En France, des paysannes ont orné leur costume d’un travail délicat ; nous admirons encore les coiffes si gracieuses qui om-braient les fronts et dont cer-taines provinces ont gardé la coutume. Chacune apportait à la composition des broderies un soin tout particulier l’émula-tion aidant, nous voyons les mousselines st_ fleurir de bou-quets de roses, de marguerites, flore d’humbles jardins dont l’ouvrière fait une oeuvre ex-quise. Les mouchoirs, qu’une main agite en dos gestes de grâce mignarde s’ornent de guirlandes qui rappellent aussi les parterres que l’ouvrière a sous les yeux. On retrouve l’inspiration directe de la nature dans toute sa fraîcheur. Vieilles dentelles et vieilles broderies, à cause de cela, ont conservé leur charme. La mode passe, capricieuse et fan-tasque, elle ridiculise le hochet I-d’hier, mais les longs tra-vaux d’art pa-tient lui résis-tent et leur vogue reste de tous les temps. Sur les fré-les réseaux et les délicats ajours repose une grande partie de la réputation de l’industrie française. Avant la guerre. c’est en quantité que nous exportions l’ouvrage de nos ouvrières. Les départements de l’Est fournissaient une partie de cette exportation En Meurthe-et-Moselle, le fameux ,, couarail t1 est connu ÉCHARPE BRODÉE SUR TULLE (DENTELLE BRETONNE COMPOSITION DE C. DU PUIGAUDEAU. de tous ceux qui font fabriquer de la broderie : dans une cour assez vaste, quelques ouvrières se réunissent, les langues mar-chent aussi vite que l’aiguille qui produit des merveilles. Les Vosgiennes ne le cédent en rien aux Lorraines ; leur adresse se joue des broderies et des dentelles les plus fines Dans la Haute-Saône, chaque maison abrite une ou plusieurs ouvrières, souples, adroites, elles se mettent facilement à fabri-quer tour à tour de la dentelle ou de la broderie ; les dentelles du Puy ont une réputation mon-diale. En Bretagne. les dentelles sur tulle et les broderies gar-dent un caractère très parti-culier ; depuis des centaines d’années, la Normandie est un centre dont la réputation n’est plus à faire. Comprenant, d’une part, l’importance de la présence féminine à chaque foyer et la valeur industrielle de la brode-rie et de la dentelle, avant la guerre, bien des initiatives avaient été prises soit par le Gouvernement (loi Enguerrant). soit par des particuliers. L’enseignement de la dentelle fait partie du programme des Écoles publiques du Calvados FIND ART DOC