LA I:NAISSANCE Uü L’ART i)Es ts i)t.sTRIEs DE LUXE 141 évoque le souvenir des enfants dansant dans de si al-lègres mouvements à la tribune de Sainte Marie des Fleurs à Florence, peut-être exécuté par des flamands en Italie. — Le groupe de bronze du Saint Jérôme assis dans un grand fauteuil et sur les genoux duquel le lion pose familièrement et comme avec tendresse sa grosse patte bienveillante, était un des joyaux de la célèbre collection de Gustave Dreyfus, et grâce aux siens la mémoire (le l’excellent et distingué amateur demeu-rera désormais fixée dans ce Musée qu’il aimait tant. (7e bronze, d’Une si belle fonte, et où la figure du saint est traitée avec une si pénétrante expression de bonté, de finesse et de sérénité (très rare dans les bronzes italiens du xve siècle), a jusqu’ici été attribuée au grand sculpteur florentin Vellano, dont le Louvre ne pos-sédait aucune oeuvre. La famille de Gustave Drey-fus, en dehors de ce bronze précieux, a voulu perpétuer sa mémoire par le don d’une sculpture exceptionnelle, qui enrichit le Musée d’un des plus grands chefs-d’œuvre de la Renaissance italienne. C’est le fameux buste en marbre du tribun florentin Dietisalvi Ne-roni, que, d’après l’inscription gravée autour de sa base, Mino da Fiesole sculpta en 14b4. Aucune effigie n’est plus évo-catrice d’un caractère, animée d’une vie plus ardente. Une tête puissamment modelée, un large front découvert, des yeux dominateurs, des lèvres de courbe hardie et prêtes à ex-haler des paroles fortes et entrainantes, une encolure vi-goureusement musclée que découvre un souple vêtement drapé à l’antique ; une impression inoubliable de volonté, d’énergie, de vie frémissante, comme aucun buste de cette grande époque ne nous en a donné de plus pres-sante, pas même le fameux Nicolb Uzzano au Bargello de Florence. L’art souvent facile, un peu lâché et un peu mou de Mino da Fiesole s’est élevé ici à une force expressive et à une puissance qu’on ne retrouverait même pas à ce degré dans les bustes de l’évêque Salutati à Fiesole, de Rinaldo della Luna et de Pierre de Médicis. (•est une oeuvre considérable qui entre au Louvre et qui resplendira dans la série des sculptures italiennes. La belle statue de marbre d’un éphèbe. tenant inclinée une urne que soutiennent trois enfants, léguée par le baron de Schlichting, sans doute motif principal d’une fontaine, est du pluS vif intérêt à situer dans l’oeuvre d’un des maitres de la Renaissance. Si •it:livre peut être dite un des très rares monuments (lu père du Bernin en dehors de l’Italie, ,11 ne peut cependant oublier le carac-tère si michelangelesque de toute la par-t ie supérieure de la figure, tête et buste, eflet du travail magistral de modelé du Bacchus et du David de Michel-Ange. Le moyen âge français est ici repré-iCOL, M.,1,1 XIII’ `Ii∎ (DO 111,117U .) I.N %Ki xs • L 11,d,■ N11111..) 7 IJ