LES ACCROISSEMENTS DU MUSÉE DU LOUVRE (1914 -1919) II. – I. .A SCULPTURE ET LES OBJETS D’ART e e cEs i un évènement nou-veau dans ce vieux Louvre dont la vie fut si longtemps régulière et dé-pourvue d’accidents. Une expo-sition vient d’y être organisée où l’on s’est proposé de plaire au public, au moins autant que de l’instruire : où les choses n’ont plus paru, comme pendant si longtemps, des éléments d’é-tude en soi, exclusivement, mais aussi des éléments de décora-tion, chacune devant se subor-donner au rôle qui lui était des-tiné dans un vaste ensemble. Jusqu’ici n’éprouvait-on pas, dès l’abord, une lassitude de-vant cette longue muraille de musée développant la monotone perspective de ses cadres ali-gnés sans divisions, sans arrêts ; devant ces masses de pierre ou de marbre accumulées dans ces accablantes salles, vraies nécro-poles de l’art ; — tous ces chefs-d’oeuvre si nostalgiques, ne pouvaient-ils redevenir plus éloquents, plus persuasifs, ani-►és d’une nouvelle vie par des mains ferventes cherchant à leur recréer un milieu harmo-nieux dans lequel les matières et’ les couleurs se répondent. N’était-il pas regrettable aussi que ce même public restât dans l’ignorance de la vie intime du musée, de ce qui est l’essence même’ de toute vie organique, évolution et accroissement. Chaque département de ce mu-sée s’enrichissait chaque année de choses qui entraient dans les collections pour être mêlées — FIGURE DE PINTAINI., ÉCOLI. ITALII S.I . )101Tli: DI XVI. •ILelt. ILI I., M:111.1C1171,. ) à ces grands touts : seuls, les initiés savaient où les retrouver. Aucune présentation momen-tanée et particulière ne per-mettait d’en évaluer l’impor-tance, d’en goûter la nouveauté. C’est de ces considérations qu’est née l’idée de l’exposition provisoire de la Salle Lacaze, à laquelle cinq années de guerre (déterminant et précipitant tant de legs ou donations auxquels la norme des temps anciens aurait apporté plus de lenteur) ont donné une importance tout à fait exceptionnelle. Et devant le très vif plaisir que le public a semblé y prendre, c’est un devoir d’y persévérer. De nou-veaux projets s’élaborent ; le département des peintures, ani-mé d’un esprit nouveau, veut rompre avec d’anciennes tradi-tions, qui n’étaient que des ha-bitudes. Il faut que tous les concours lui soient assurés. Il faut que dans des salles de plus heureuses proportions, avec des cloisons présentant plus de ci-maises pour les petits cadres. sur des fonds de couleurs plus subtilement cherchés, dans une lumière plus délicatement amé-nagée, les choses- de ini.mes époques et de mêmes civilisa-tions se retrouvent en famille ; que les objets mobiliers, si long-temps honnis, viennent hum-blemeOt apporter leurs notes pittoresques et colorées dans de beaux ensembles de peintures et de sculptures. Car il faut que la froideur des pierres et der; marbres vienne se réchauffer M-j FIND ART DOC