LA RENAISSANCE DE L’ART FRANÇAIS ET DES INDUSTRIES DE LUXE 12X poste qui nécessite des connaissances très spéciales et l’autorité nécessaire pour seconder ceux qui sont chargés d’im-primer à•la fabrique de Sèvres ùn élan qui lui a souvent manqué au cours du siècle dernier. Le io mars et les jours suivants on dispersera, à l’Hôtel Drouot, l’importante collection Papillon (MM. Lair-Dubreuil et Ch. Dubourg, commissaires-priseurs et M. Caillot, expert). Cette première vente, qui sera suivie de deux autres, comprend seulement des faïences françaises et étran-gères d’un choix exceptionnel. On y trou-vera un remarquable lot de pièces de. Marseille (avec, comme morceau capital, la célèbre fontaine d’applique, à décor polychrome, figurant le char d’Amphi-trite traîné par des chevaux marins). Les 125 exemplaires de Rouen, plats, as-siettes et nombreuses pièces de forme, sucrières, boites à épices, savonnettes, tabatières, constituent comme un résumé de la meilleure production des ateliers rouennais. De nombreuses pièces portent les armes de diverses familles nobles. Saint Simon nous apprend que lors des revers militaires et des vicissitudes finan-cières qui assombrirent la fin du règne de Louis XIV, . le roi changea sa vaisselle d’or pour la vaisselle d’argent et les grands se mirent en faïence ». Les amateurs de Delft, de Niderviller et de Moustiers trouveront également dans la vente Papillon de quoi assouvir amplement toutes leurs convoitises. Vente G. Bureau. La récente mort de M. Georges Bureau va, dit-on, provoquer la vente prochaine. de ses collections. Peu nombreux sont ceux qui ont été admis à pénétrer dans l’appartement de la rue de Turenne où l’amateur passionné renfermait jalou-sement sa galerie de tableaux et de des-sins. Or, dans ce coin perdu du Marais, se cachaient un grand chef-d’oeuvre, le Portrait du peintre Aved, par Chardin, gravé sous le nom du Souffleur — et que la générosité de M. Bureau vient de faire entrer au Louvre — en .même temps qu’une réunion extraordinaire (le toiles et d’aquarelles de Daumier, Quiconque n’a pas étudié la collection Bureau ne, peut prétendre connaitre cet artiste, qui, fut mieux qu’un génial caricaturiste, un magnifique peintre. Les admirateurs de Daumier peuvent se réjouir à l’avance de la perspective d’une pareille vente où de belles enchères sont à prévoir. Un Album de guerre. Sous le titre Prisonniers de guerre, M. Jean-Pierre Laurens vient de réunir en album une vingtaine de croquis faits par lui au cours de sa captivité. C’est un éloquent plaidoyer contre la barbarie de nos ennemis. On y voit défiler le lamen-table cortège des prisonniers civils, d’au-tant plus stupidement haïs par les Alle-mands qu’ils étaient plus faibles, martyrs de la féroce discipline teutonne à laquelle ils ne pouvaient s’accoutumer et victimes d’une colère dont ils ne parvenaient pas à saisir la cause. Puis ce sont les scènes de la vie du camp : les prisonniers, parqués comme des bêtes fauves, se groupant pour une chimérique distribution de vivres ; puis les punitions corporelles adminis-trées sans motifs, les ravages provoqués par les épidémies, le lazaret, les repré-Enfin, M. Pierre Laurens a fixé d’un crayon vengeur quelques types (le l’atroce et bestial feldwebel, de l’officier grotesque ou de l’infirmier sans pitié. La série de ces croquis, que l’on devine à peine caricaturaux, exécutés avec une sûre mattrise par un témoin oculaire, forme un tableau saisissant et émouvant de la vie de nos prisonniers, militaires et civils, pendant leur captivité. Un projet d’Exposition à Paris en 1922. La Société d’Encouragement à l’Art et à l’Industrie et le Comité français des Expositions se préoccupent dès mainte-nant du projet d’une exposition des Arts Décoratifs et des Industries modernes qui pourrait avoir lieu à Paris en 1922. Un appel vient d’être lancé aux pouvoirs publics dans le but de faire admettre le principe même de cette exposition et voici en quels termes est rédigé le voeu adopté à l’unanimité, le 13 janvier der-nier. par diverses grandes Association, d’Art, réunies en Comité : ▪ Considérant qu’il est absolument nécessaire de provoquer le plus rapide-ment possible la . Renaissance des Arts appliqués à l’Industrie A qui sont une des principales sources de richesse de la France ; « Considérant que l’organisation de l’Exposition des Arts DéCoratifs et In-dustriels modernes, telle qu’elle a été résolue dans les rapports de la Commission d’Initiative et de la Commission Inter-ministérielle, donnerait une activité nou-velle à nos artistes, à nos industriels, à nos éditeurs, à nos artisans et à tous ceux qui concourent au développement de la prospérité économique du pays ; • Considérant qu’il faut en fixer dès maintenant la date, par suite des nom-breuses Expositions annoncées tant en France qu’à l’étranger et par suite du projet de désaffectation des terrains de l’enceinte fortifiée de Paris, principal emplacement paraissant disponible ; « La Commission des Expositions du Comité Consultatif Central technique des Arts appliqués, émet le voeu que les pouvoirs publics, et plus spécialement les ministères du Commerce et de l’In-dustrie, de l’Instruction publique et des Beaux-Arts, se mettent (l’accord avec le Parlement, avec la Ville de Paris, avec le Comité français des Expositions, avec les Chambres (le Commerce, .avec les grandes Associations artistiques, indus-trielles et commerciales, avec les Syn-dicats intéressés, pour décider dès main-tenant l’organisation de l’Exposition des Arts Décoratifs et Industriels modernes qui aurait lieu à Paris en 1922. « Il semble que le temps est passé des grandes Expositions Universelles, ces kermesses internationales dont les avan-tages ont été jugés fort problématiques et dont les inconvénients sont trop visi-bles. D’ailleurs, le manque de terrain nécessaire rendrait désormais de pareilles entreprises impossibles. Au contraire, l’organisation périodique d’expositions spéciales présenterait une utilité incon-testable. Le projet d’une Exposition des Arts Décoratifs et (les Industries mo-dernes est vieux de huit ans déjà et il pourrait se réaliser en 1922. Quant à l’emplacement, on le trouverait aisément sur les terrains des fortifications, dont la démolition figure au premier rang des grands travaux à exécuter dans Paris. Sur la longue bande qui s’étend entre la Porte Dauphine et la Porte d’Auteuil, la Ville se propose de construire des parcs de sports et de jeux et d’édifier même — d’après les dernières propositions de MM. Chérioux et Dausset — un Palais des Expositions. Paris qui, sans perdre de temps, doit devenir le centre artistique et industriel du monde, n’avait pas de local permanent assez vaste. pour accueillir les exposants français et étrangers ; il faut souhaiter que la lacune soit rapidement comblée et que (le belles manifestations (l’art nous soient, d’ici peu, réservées. Autour de la Vente Curel. Le onsin l’on,, dans tin esprit de bonne confraternité dont nous le remer-cions, écrit ceci à propos de la vente Curel » : « La belle revue d’art de M. Henry Lapauze, La Renaissance de l’Art Iran. çais, parlant dans son numéro de janvier de la vente Curel, souligne les anomalies de certains prix, les uns exagérément élevés, les autres exagérément modiques : «. Un tableau (le Watteau qui valait 15o.000 francs est demeuré à 25.000 fr. le Portrait de Mme Vigée-Lebrun, par elle-même, n’a fait que 34.000 fr. ; le Portrait de jeune /111e, par Fragonard, est resté à 29.000 fr. ; le très important David à 74.000 fr. ; l’Innocence, par Greuze (toute semblable pourtant au tableau de laiollection Wallace qui vient aussi (le la vente Pourtalès) a atteint à peine roo.000 fr. Serait-ce qu’on n’aime plus ni Watteau, ni Fragonard, ni Vigée-Lebrun, ni Greuze ? Qui le croirait ? Mais alors on se perd en conjectures pour don-ner la raison de cette disproportion et des prix d’aujourd’hui. D’aucuns prétendent que l’anomalie aurait été tout naturelle-ment expliquée si, dans le catalogue, on eût fait suivre les noms des peintres d’un discret point d’interrogation… « Le Directeur de La Renaissance, si érudit et si exactement renseigné, veut certainement faire allusion aux petites difficultés qui se sont produites après la vente Curel. « Il sait que le riche amateur hellène qui avait acheté le Greuze l’a Tendu’ comme douteux, que le David. d’une si belle exécution, n’est pas signé et ne figure sur aucune des listes des oeuvre • FIND ART DOC