120 LA RENAISSANCE DE L’ART FRANÇAIS ET DES INDUSTRIES DE LUXE critiques d’art. Son Histoire de la Peinture. ses Etudes sur les Maîtres italiens d’au-trefois. sur les Peintures de jadis et d’au-jourd’hui suffisent, ainsi que l’écrit M. For-tunat Strowski dans la belle préface qui précède le catalogue de la vente, n à mon-trer la liberté, l’étendue, la sûreté de son goût autant que la délicatesse de sa sen-sibilité et l’universelle justesse de ses notes n, Servi par une stu-péfiante mémoire, Wyzewa avait enrichi le trésor de ses con-naissances par d’in-cessants voyages à travers toute l’Europe et par des lectures infinies. n Il avait. ajoute M. Strowski, qui l’a bien connu. un prodigieux cerveau : les notions les plus diverses y étaient classées dans un ordre si parfait que, sans difficulté, au moindre appel de sa volonté, elles se présentaient à lui, toujours pré-cises jusqu’à la plus extrême minutie et exactes au delà de toute vraisemblance. n Mais le public ne connaissait-guère de., lui que l’écrivain au talent substantiel et varié ; ses amis seuls, ceux qui fréquentaient le paisible apparte-ment de la rue du Pré – aux – Clercs , sa-vaient que l’amateur d’art se doublait du collectionneur. Dans un pittoresque dé-sordre apparent les livres de toutes les sortes, de tous les temps et de tous les prix couvraient les meubles, s’entas-saient sur la large table du fond, sur la commode, sur les petit§ meubles et, dé-bordant par terre, ca-chaient parquet et tapis. Des tableaux. des dessins, des gra-vures étaient suspen-dus au mur, des.objets d’art occupaient ce qui restait de place sur les étagères, sur la cheminée et sur les meubles n. Quant à la collection elle-même de dessins, il s’y ren-contrait moins de pièces sensationnelles que de spécimens charmants des diverses écoles. Leur choix dénotait toujours cette étonnante sûreté de coup d’ceil, ce pro-digieux savoir qui protègent contre les erreurs et les pièges et ne se portent que sur des choses belles ou agréables en soi, indépendamment de la mode et du caprice. Pour Wvzewa, n la meilleure ga-rantie d’authenticité et la plus sûre était la beauté ce qu’il a surtout aimé, en fait d’art c’est ce qui lui donnait le plaisir des yeux et les satisfactions de l’esprit. Vente Manzi. La premlére vente Malizi aura lieu, à la galerie de la rue de la Ville-l’Évêque, entre le Io et le Li mars. Elle comporte magnifiques tableaux de Marie Cassatt, Toulouse-Lautrec. Courbet, Corot, Degas, dont le choix dénote la sûreté du goût de celui qui fut l’un des plus avertis parmi les collectionneurs de ce temps, Le cata-logue se contente de ranger sous la déno-mination un peu vague d’Ecole française, un tableau, Fête nautique nous estimons qu’on pourrait, sans trop d’audace, y voir une oeuvre de Berthe Morizot et, d’ail-leurs, M. Manzi avait toujours eu la convic-tion qu’une pareille attribution était fort vraisemblable. La collection ren-ferme une sculpture de Gauguin, la seule connue, croyons-nous; il sera curieux de voir quel prix elle at-teindra. Précisons enfin les dates de deux autres ventes Manzi : du lundi 17 au samedi 22 mars, vente d’une exceptionnelle série de faïences orientales (Damas et Rhodes) et françaises (Rouen et Nevers). Du le, au 7 juin, vente des ta-bleaux des écoles pri-mitives et objets d’art du moyen âge et de la Renaissance, com-prenant une tapisserie gothique admirable et des sculptures en pierre et en bois. GA — LA VIERGE MARIE (PAYSAGE D’HAÏTI). (COLLECTION 515511.) les tableaux modernes et les bronzes de Barye. Nous reproduisons quelques toiles de la collection, telles que le Paysage d’Haïti par Gauguin, une des plus belles oeuvres ‘que nous connaissions de cet ar-tiste, et le Portrait de Carrière par lui-même. Sans doute, nous regrettons de ne pas rencontrer clans la vente quelques oeuvres très importantes, le merveilleux Portrait d’Albert Wolf. par Manet, deux ou trois pastels de Degas et de Toulouse-Lautrec, dont M. Manzi s’était défait peu avant sa mort ; mais il reste encore beaucoup de Vente G. Papillon. ,t avec une dou-loureuse émotion que l’on apprit le tragique accident de voiture où, il y a quelques mois. M. Georges Pa-pillon trouva la mort. Tous ceux qui s’inté-ressent aux faïences et aux porcelaines an-ciennes connaissaient le savant conservateur du Musée de Sèvres, soit pour avoir visité les collections réunies dans son appartement du boulevard Males-herbes, soit pour avoir eu l’occasion de lui demander conseil, car c’était l’homme de France le plus averti en la matière, comme le plus accueillant et le plus serviable. Nul n’a rempli avec plus de compétence et d’érudition les fonc-tions de directeur de notre Manufacture Nationale. La perte est d’autant plus sen-sible que, par une sorte de fatalité, M. La Vallée, en qui M. Papillon avait trouvé le meilleur collaborateur et qui se serai trouvé tout naturellement appelé à It succéder, compte parmi les victimes de guerre. A l’heure actuelle, oi pas encore quel sera le can FIND ART DOC