HO LA RENAISSANCE DE L’ART FRANÇAIS ET DES INDUSTRIES DE LUXE M’ Chaponnière-Verdier et une composition, la Leçon du grand-père. Timothée-Daniel Velin. dit Vellen (1767-1824) a, lui aussi, copié des tableaux de maîtres. Un portrait de femme signé et daté de 1808 est conservé au Musée des Arts décoratifs. Avec David-Étienne Roux, dit Roux-Constantin (1753-1832), la manière change. Ainsi que son élève J.-L. Richter, c’est le meilleur représentant de l’émail de fabrique. Il peint le paysage, la figure, la fleur, il copie les tableaux, bref, il exé-cute tout ce qui peut concourir au décor de la boîte et du bijou. En 182o, il expose une Descente de croix, d’après Van Dyck, Homère chante ses poésies devant les Grecs assemblés, d’après Saint-Ours et une Fuite en Egypte. Il donne à la loterie pour les Grecs, en 1826, une Halte militaire et une Elude d’animau.v, d’après De La Rive. La Société des Arts pos-sède de lui une peinture sur émail. Jean-LouiRichter (1766-1841), lui aussi, travaille pour ia fabrique, mais c’est le maître du genre. La Chasse au vol qui décore une tabatière d’or au Musée des Arts décoratifs de Genève. signée et datée de Moi, le Port de mer, enchâssé sur une boite au même Musée, le paysage de bonbonnière du Musée Ariana, d’un bel arrangement de dessin et de couleur, le Sarcophage sur la route de Bernée d Sidon, de la collection Marmottan, sont des pièces en tout point remarquables. « Son oeuvre’ est charmante, dit non sans quelque complaisance M. Demôle. Elle correspond chez nous aux miniatures précieuses pein-tes au xvute siècle par le Flamand Van Blarenberghe : peut-être même, par leurs harmonies profondes et exquises, leur charme mystérieux, les oeuvres du peintre genevois ont-elles un caractère encore plus rare. La redoutable concurrence de la peinture sur porcelaine se fait moins sentir à Genève qu’à Paris. La re-nommée d’A. Constantin ne détourne pas de leur chemin ses compatriotes restés fidèles au pays natal et au genre national. Jean-Fr.-Victor Dupont (1785-1863), sacrifie cependant au goût du jour, mais les émaux l’emportent de beaucoup dans son oeuvre sur les copies en porcelaine qu’il abandonne de bonne heure. Il peint sur émail l’ancien syndic Rigaud (1826), qui appartient à la Société des Arts de Genève, ainsi que son portrait par lui-même; F.-L. Senn, d’après Saint-Ours( 1834) ; A.-P. de Candolle, d’après Hornung (1839). Le Musée des Arts décoratifs possède son portrait de H.-B. Saus-sure, Georges d’après Saint-Ours (1823), Henri IV de France, V d’Angleterre, Pierre le Grand (183e). Le Musée des Beaux-Arts, un Ermite en prières, car Dupont peint aussi ses propres compositions, comme le prouve sa Baigneuse exposée en 1832. Jean-Jacques Soutter (1765-1840) appartient complètement à l’émail. Il expose en 1832, Mo-lière, d’après Mignard; la Duchesse de Berry, d’après Duchesne de Gisors ; Mine X… ; Napoléon ler, d’après Isabey, tous les quatre au Musée des Arts décoratifs. Enfin, Jacques-Marc Henry (1782-1845), élève de Lissignol, exécute de nombreuses copies de tableaux et des portraits dont le Musée des Beaux-Arts a recueilli de Saussure, d’après Saint-Ours et A .-P. de Candolle, d’après Hornung. ererminons cette revue des émailleurs nés dans le xviiie ‘siècle par A.-J. Troll, associé de Richter ; J.-F. Sené ; Vaucher-Strubing ; Mittendorf ; A.- J.- Jacob Es-coffey ; l’historien d’art Rigaud, qui peint quelques copies sur émail, le portrait de son oncle le syndic, entre autres. Il y a peut-être, dans le nombre, des maîtres insoupçonnés : nous n’en savons rien. Mais Jean-Fran-çois, dit James Audéoud (1793-1857), représenté par deux émaux au Musée des Arts décoratifs genevois, n’est rien de plus qu’un artiste consciencieux. Son renom lui vient de sa riche collection de tableaux et d’un Traité .de la peinture sur émail, publié avant 1847, A cette date, l’école d’émaillerie a gardé une remarquable activité. Elle est, pour ainsi dire, la seule à fournir l’Europe et compte encore dans la per-sonne de Gaspard Lamunière (1810-1865) et de Glardon-Leubel (1825-1887) deux brillants représentants. Mais ses jours sont comptés. Si la peinture de fabrique continue à s’exercer, avec des alternatives de chômage et de grande production au gré des caprices de la mode, personne, bientôt, ne songe plus à fixer en couleurs inaltérables les traits fugitifs de la beauté. Le procédé de Daguerre tue l’art de Petite. HENRI CLO J.-F. FAVRE. — PORTRAIT DE M. ARNOUX. (MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE GENÈVE.) PORTRAI DE Mg-t-8 ÉLISAISET PAR ELLE-N (MUSÉE uEs BÉAI T U TERROUX t.HE. .X.ARTS.) FIND ART, DOC