LA RENAISSANCE DE L’ART FRANÇAIS ET DES INDUSTRIES DE LUXE 109 meilleurs émaillistes de son temps et qu’on n’a pas encore réussi à identifier, comme ce Jacques Lefèvre, élève de Decombat, également prisé par ses contemporains, comme ce Jacques-Martin Prètre, qui aban-donne l’émail pour la gravure et tra-vaille aux planches de la Commission d’Égypte. Il y a aussi les faiseurs de cadrans, Jean-Léonard Auzière( 1732-1762) qui a mis son nom sur un boîtier de montre du Musée de Cluny, et surtout les Benoît, père et fils, des Ponts-de-Martel, dont les émaux décorent les automates célèbres de Jacquet Droz au Musée de Neufchâtel. A la fin du xvirie siècle et au début du ‘axe, les oeuvres de mé-rite se font plus nombreuses. Élisa-beth Terroux se classe tout près du premier rang avec son portrait par elle-même, daté de 1795, au Musée des Beaux-Arts, le portrait de femme de la vente Mimerel, acheté 3.75ofr. par M. Doaisteau. C’est une élève de Favre. Ses progrès sont d’une rapiditéqui lui vaut, en 1780, les encouragements de Falconnet. Elle expose, en 1789, à Genève, une Latone, d’après Jouvenet, et une copie d’un portrait d’après Netscher. Rigaud constate qu’elle eut de la célébrité en Russie. Jean-Abraham Lissignol (1749-1819) a tâté de l’air de Paris. Les trois portraits du Musée des Arts décoratifs de Genève en portent la marque. Le meilleur, le sien, d’après Saint-Ours, lui assure une bonne place parmi les émaillistes. A l’Exposition du Centenaire, à Genève, il était représenté par un beau por-trait du paysagiste De La Rive. Jean-Paul Hubert (1732-1803) signe, en 1767 et 1785 les deux portraits du Musée des Arts décorati fs deGenève et expose, en 1789. un cadre de douze émaux. Jean-David Frainet (1752-1788) avait une de ses oeuvres dans la collection Bernai, mais sa prin-cipale recommandation auprès de la postérité, c’est son association avec Soiron (1784). Nicolas Soret (1759-1830), fait presque entièrement sa carrière à l’étranger. Il séjourne à Londres, en Irlande, mais surtout en Russie où il exécute de nombreux travaux pour Catherine II. M. G. Fazy conserve un bon portrait de Mme L. Sorel, née Pérusset, 1780. On garde dans sa famille plusieurs portraits de Catherine II, de Paul Ier et celui de l’artiste par lui-même. Il excellait tout autant dansla miniature. D’autres émaillistes sont moins connus, soit qu’ils n’aient laissé aucun échantillon de leur talent, soit qu’ils n’aient travaillé que pour la fabrique. Citons, cependant, J.-F. Blay, qui expose, en 1787, une Vue de Chamonix et une I ‘ut. du Mont-Blanc, sans doute les deux plaques sans signature du Musée des Arts Déco-ratifs de Genève ; A.-J. Marie Com-paret, auteur d’un bon portrait de D. Turrettini, et amie d’Élisabeth Terroux, avec qui elle ouvre un cours de dessin pour dames ; J.-A. Grand, un Hollandais, graveur et émailliste, associé quelque temps avec Soiron, en 1788 ; L.-A. Fabre, maître de P.-L: Bouvier ; J.-L.-D. Rouvière ; 1.-M. Roux, maître de Lissignol et père de Roux-Constantin ; Lucile-Morin-Marchinville, un talent précoce, salué des éloges de Falconnet, et enlevée prématu-rément sans avoir pu donher toute sa mesure. Le début du >axe siècle est pour l’émail-lerie genevoise un âge d’or. Non pas que l’école compte de plus grands talents, mais la Révolution a mis hors de combat l’École française. C’est Genève qui approvisionne toute l’Europe en boites et en tabatières. de mettre en valeur ceux de ces émailleurs élevés jusqu’au portrait. François Ferrière (1752-1839), le fécond et habile mi-niaturiste, débute par la peinture sur émail et on connaît, dans la collec-tion Porgès, un portrait de femme signé et daté de 1793. Pierre-Louis Bouvier (1766-1836), un maître aussi de la miniature, étudie également l’émail dans l’atelier de Fabre. Henri Levéque (1769-1832), le maître de Constantin, copiste de la galerie Som-mariva et graveur à ses heures, mérite l’attention des collectionneurs. M. Artus possède de lui un bon portrait d’homme. Un autre portrait, à la vente Mimerel, a atteint 425 francs. La Société des Beaux-Arts de Genève expose le portrait du professeur M.-A. Pictet ; le Musée des Arts Décoratifs celui de J.-F. SOIRON. PORTRAIT DE JEUNE HOMME. (MUSÉE DRS BEAUX-ARTS,) E. GARDELLE. PORTRAIT D’UN GENEVOIS. (MUSÉE DES DEAUX•AKTS.) Essayons qui se sont A. DE LA CHANA. PORTRAIT DE JACQUES BORDIER. (MUSÉE DES DEAUX•ARTS.) • FIND ART DOC