108 LA RENAISSANCE DE L’ART FRANÇAIS ET DES INDUSTRIES DE LUXE médiocres. Jean Mussard (1681-1754) est à la fois or-fèvre, peintre sur émail et en miniature. C’est à lui, probablement, qu’il faut attribuer la grosse montre de la collection Olivier, signée « Mussard pinxit » et représentant la Vierge, l’Enfant et Sainte Elisabeth agenouillée, ainsi que celle du British Museum, figurant la Charité romaine. Le Musée des Arts décoratifs, à Genève (1) possède de sa main le portrait de son fils Jean-François, daté de 1749 et le Musée ar-chéologique une bonbonnière signée : « Jean Mussard et fils fecit, 9 novembre 1743. » C’est certainement un élève des I I t’and. Son fils Ro-bert, établi à Paris dès 1735, se livre exclusive-ment à la miniature, mais son neveu Pierre (17o7-1749), marchand quincailler (?), se délasse de ses occupations com-merciales en exerçant son double talent de :dessinateur à la plume et d’émailliste. Il est sans doute l’auteur de la pièce de la vente Albert Jaffé, de Hambourg, portant la mention : « Émail fait à l’âge de 16 ans, en 1723.11 Son inven taire, après décès, mentionne, en tant qu’oeu-vres d’émail, deux grandes plaques rondes représentant l’Histoire de Cléopâtre. des por-traits de Mazarin, de Marie-Thérèse d’ Au-triche, une Sainte Famille, des paysages, nombre de boîtes de montres, des taba-tières et le reste. Jean Mussard laisse aussi un élève, Germain Colladon, dont un portrait d’inconnu, daté de 1720, figure dans la collection Louis Pictet. Un autre groupe d’émaillistes gravite autour de Thomas Fontaine, orfèvre et peintre, dont le fils aîné Jean (1668-1716) s’associe avec lui, tandis que le cadet, Gabriel, va cher-cher fortune à Paris. Thomas Fontaine a pour élèves un inconnu, Jean Cuchet, et un artiste célèbre, Jacques-Antoine Arlaud. François Picot (1698-1762), élève de Cuchet, se rattache à ce groupe. Nature nomade et inquiète, il parcourt la France, l’Italie, l’Allemagne revient ouvrir une école de dessin à Genève, et finit P. HUAUD. — ACTÉON. (ANL. COLL. P. GARRIER) sa carrière à Amsterdam, tout fier d’avoir réussi un émail de cinq pieds de circonférence. Pas plus que ses contemporains, Élie Gardelle (1688-1748), à la fois graveur et peintre sur émail, n’est un grand maitre. Nous ne pouvons rien dire, et pour cause, du portrait de femme de la vente Cottin, vendu 17 livres en 1752, mais son portrait d’homme du Musée de Genève, signé : « E. Gardelle pinxit, 172111, sa plaque d’ Acis et Galathée, de la collec-tion P. Garnier, adjugée 500 francs, ne font pas preuve d’une science de dessin consommée. Alexandre de la Chana, non plus (1703-1765) , malgrt sa prétention de se poser en « successeur de Bor-dier-Petitot s, est loin d’être un génie. Il ne se rattache, d’ailleurs. que d’assez loin à l’associé de Petitot, comme petit-fils de son cousin-ger-P. lit PORTRAIT TAI DE FEMME (i688.) (MUSÉE DES BEAUX-ARTS.) II- Il VAUD. LA CHARITÉ ROMAINE. (ARC. COLL. PAUL GARNIER.) main Jacob Bordier, ce qui n’implique pas qu’il ait connu les secrets et les procédés de l’atelier. En tout cas, il n’en profite guère, à en juger par la Femme en-dormie et la Téte de lemme du musée des Arts Décoratifs de Genève et par les six émaux du Musée des Beaux-Arts, dont les meilleurs sont ceux de Faillie Petitot le père, d’après son fils, de Jacques Bordier, d’après de Troy, du Duc de Cumberland, d’après Gardelle. Il laisse aussi une Danaé et les portraits de Bé-nidict et de Jean-François Pictet. Quelle difficulté on trouve à tirer de pair quelques noms ! Jacques Saint-Ours (1708-1773) est le maître de Favre ; P.-F. Mar-cinhes, celui de Thouron ; Jacques Teulon. celui de Soiron. Ce sont là des titres à notre estime. Bourrit, aussi, donne des leçons à Favre, qui l’en remercie en fai-sant son portrait. Jean-Adam Serre (1704-1788), phy-sicien, chimiste, musicien, inventeur de couleurs nou-velles pour l’émail et préparateur de Liotard, attache son nom : « J.-A. Serre, 1754 » à une pièce de la collection de lord Crémorne. Gédéon Decombat signe : Decombat pinxit, Genève, 1749 » une montre de la collection Georges Duruy, décorée de l’Amour el Psyché. Jean-Jacques Sués (1726-1802), peintre de fabrique en vogue, laisse son portrait et celui de sa seconde femme, d’après Preudhomme. Puis il y a les inconnus, qui sont peut-être de bons artistes, comme ce Richard, cité par Rigaud THOURON. — PORTRAIT U.ABRAHANI BENOÎT (APPARTIENT A II.LEPROEIiSSEtR F.. KITTER.) (t) Nous sommes particulièrement redevables pour cette étude à M. Car-tier, qui nous a fait photographier les émaux du Musée des Beaux-Arts t . M. Hanta, qui nous a adressé la liste des émaux du Musée des Arts déco-ratifs ; à M. Crosnier, qui nous a fait connaltre l’intéressante étude de SI. Demide, dans Nos «ariens rl leurs oeuvres. `FIND ART, DOC