104 LA RENAISSANCE DE L’ART FRANÇAIS ET DES INDUSTRIES DE LUXE Toulouse une lettre royale, datée du 7 novembre, qui n’est plus une demande, mais l’ordre d’expédier immé-diatement à Marseille le Camée, « en la plus grande dili-gence que faire se pourra », pour le montrer au Pape. 11 n’y avait qu’à obéir. Mais, fort peu rassuré par la promesse du Roi de montrer seulement le Camée au Souverain-Pontife, le Conseil. après avoir délibéré que le Camée sera donc envoyé à Marseille, ajoute que : 0 au cas où le dit Seigneur le vouldroit retenir il conviendra d’adviser quelle demande luy fera la Ville. » Puis il est décidé que le juge ordinaire et M. Vayleti porteront le Camée là Marseille, en poste, en la compagnie de ceulx que le Chapitre de Saint-Sernin désignera. Nous avons l’accusé de récep-tion de François fer, daté du 24 novembre. Il est fort peu rassurant, car nous y lisons cette phrase : « Nous l’avons mis en garde jusqu’à ce qu’il soit déclaré .à qui il sera, pour après en récompenser celui qu’il appartiendra, de sorte qu’il s’en doive contenter. .∎ Les habitants de Tou-louse ne devaient plus en entendre parler. Et, lorsqu’au de Montault : il me répondit ne savoir ce qu’il était devenu après le traité de Campo-Formio. Vraiment, n’était-il pas regrettable d’en perdre la trace si près de nous ? Mais il fallait se rendre à l’évidence : aucun point de repère ne nous per-mettait de le joindre. Et je dus, cette fois encore, me confier au hasard, le dieu des chercheurs. Cependant, je n’oubliais pas la description du fameux Camée. Un jour au Cabinet des Mé-dailles, je causais avec un des conservateurs : quelqu’un vint le demander. — Attendez-moi me dit-il, vous avez sur mon bureau des livres pour vous oc-cuper n — J’étends la main, je prends une mince plaquette in-80, .— je la vois encore, —recouverte de papier vert, mar-bré de noir, du temps du pre mier Empire, et je l’ouvre. Voici la gravure d’une pierre merveilleuse : c’est le Grand Camée de Vienne, reproduit par Koehler dans son 11é7noire sur un Camée du Cabinet des Pierres gravées de 5..11. I. l’Empereur de Russie (Saint-Pétersbourg, rho, in-S0). Le Camée de Saint-Sernin inc revient immédiatement en mémoire FIG. 3. — LE CAMÉE (eLlcue FIG. 4 — L’APOTHÉOSE DE GERMANICUS. • CAMÉE DU CABINET DES MÉDAILLES DE PARIS. le siècle ils lurent dans Mézeray que leur Camée avait été donné au Pape, en échange d’une licorne de la lon-gueur de deux coudées, enchâssée d’or, ils purent méditer, non sans amertume, la fable de L’Huître et les Plaideurs. Puisque le Camée était parti pour Rome, le savant le plus qualifié à consulter était, assurément, Mgr Barbier, ,r■cm(: &tem%) DU TRÉSOR DE TRÊVES. FIG. 5. MINIATURE DU REGISTRE DE TOULOUSE. (UOTEL DE VILLE DE TOULOUSE.) Je vois ici les deux histoires : en haut, à gauche, un char : je compte dix personnages : un aigle : en bas, onze personnages. — a Mais c’est le Camée de Saint-Sernin ! » — ■( Pas du tout, me répond-on, c’est k Camée de Poissy, lisez son histoire. Pourtant, j’étais bien sûr de mon rapprochement ; pour moi, il était évident ; mais il fallait convaincre les autres. Donc, c’était le Camée de Poissy, pour tout le n FIND ART, DOC