L’AMEUBLEMENT FRANÇAIS EN RUSSIE AU XVIIIV SIÈCLE & AU COMMENCEMENT DU XIX’ SIÈCLE ( TROISIÈME ET DERNIER ARTICLE.) L)’ f’ L1 Révolution française, contre laquelle Catherine II prit parti très vite, mit un terme théorique aux achats de la tsarine en France; mais, en fait, à ce moment-là, ses acquisitions étaient déjà achevées. Sauf les meubles apportés en Russie par Roentgen lui-même, nous ne connais-sons aucun achat après le voyage à Paris du comte et de la comtesse du Nord. Il semble que l’ac-cueil fait à ses enfants, ait réveillé ou exacerbé la jalousie de l’impé-ratrice. Il convient même peut-être de rap-peler, qu’à leur rentrée en Russie, les grands-ducs eurent la désagréable surprise de trouver les droits de douane doublés sur les objets de luxe ; c’était, au jugement de l’ambassadeur anglais Harris, une mesure visant direc-tement la grande-duchesse qui revenait enthousiasmée de la nation française et précédée de 200 malles. (i) Catherine, dans la suite, put faire le geste de donner à quelques émigrés de l’argent en échange de leur vaisselle ou de quelque joyau; ce n’était évidemment pas pour augmenter la splendeur de ses palais. dème à un artiste comme Doyen, qu’elle avait appelé, elle fit appliquer la « quarantaine politique » la plus stricte, et Mn » Vigée-Lebrun n’eut certes pas à se louer de sa courtoisie ! Livrés à eux-mêmes, les gens de cour eussent été moins intransi-geants que la souve-raine. Plu-sieurs pro-fitèrent de la Révolu-ese •’• , – • el…, 61-1. • • • • • LP11100001111111MMORM•11110011. COMMODE EN BOIS D’ACAJOU, DÉCORÉE DE PLAQUES DE PORCELAINE ET DE BRONZES DORÉS. — FIN DU XVIIe SIÈCLE. (MUSÉE DE L’ERMITAGE. PETROGRAD.) (z) Lord Mirbnesbury d M Russie dans la Rourskoia enrôla, 1874, 11, p. 867. tion pour se procurer les meubles incompara-bles que les ventes aux enchères faisaient sortir des palais de France. Tel fut, chose piquante, le chancelier même de l’Empire, le prince Bez-borodko. Dès les pre-miers temps de la Terreur, il parvint à mettre la main, à très haut prix, sur un Cabinet de Marie-Antoinette au Petit-Trianon. Un secrétaire et deux encoignures en bois satiné, rehaussés des plus délicates marqueteries de Riesener et des ciselures les mieux dorées de Gou-thière, ornèrent ainsi sa chambre à coucher d’apparat, « superbe, écrivait-il au poète Lvov, et renfermant seize Vernet. » Le . meuble, recouvert de soie, et des rideaux brodés au tambour, venaient aussi de Trianon. Revendus par un de ses descendants, le comte Kou-chélév-Bezborodko, les deux premiers meubles ci-(FIND ART. DOC