LA RENAISSANCE. DE L’ART 1:RAM:AIS ET DES INDUSTRIES De LUXE 27 a44111Weema »olumallitege– – A ‘ERSAILLLS. tesse, des minuties permettant à l’observateur de détail-ler tout à loisir, sans que l’ensemble y perde rien. Le fond de ce paravent-ci est composé de feuilles (l’argent légèrement oxydées. Drian s’est placé au der-nier étage d’un immeuble du quai de Javel, je crois, non loin (le la Tour Eiffel. A ses pieds, les rails du chemin de fer des Invalides, d’abord resserrés sur deux ou trois voies, s’épanouissent en une sorte de réseau, se séparent à l’infini, s’élancent par-dessus la Seine qu’ils longeaient d’abord parallèlement, ou se perdent parmi les construc-tions usinières. Sur le fleuve. des chalands passent. La rive droite porte l’amoncellement de ses constructions modernes, immeubles à cinq ou sept étages, bâtisses entassées, follement superposées, que l’ami (les vieilles pierres, le contemplateur (lu passé, réprouvent de prime abord, sans admettre de discussion. Mais, l’artiste, for-cément curieux de son temps, pour répondre au but qui lui est assigné ici-bas, ddit les considérer avec attention. avec émotion et s’efforcer (le les traduire clans leur vérité. L’heure, la saison, la qualité du temps, se chargent (le fournir la somme de poésie indispensable à la trans-cription chi réel et lui faire prendre rang parmi les oeuvres d’art. Par la magie d’un nuage gris qui plane, l’effort de deux percherons traînant un charroi, le passage d’un remorqueur fumant, Drian a su donner à ce paravent la valeur (l’un document et la mélancolie d’un poème. On se récite inconsciemment les vers (le Baudelaire : Tu réclamais le soir. Il descend : le voici… Ri Mais l’artiste ne permet guère qu’on s’éternise devant ses travaux. Il ne pousse ni à l’admiration, ni aux louait-tics: et ne cherche pas à expliquer pourquoi il fit ce qu’il a fait. Il nous montre deux panneaux, encore non terminés, destinés à un petit salon, et qui seront bientôt accom-pagnéS de plusieurs autres. L’inspiration en est due à Versailles. La longue et noble ligne du Palais forme le fond de ces toiles. Au premier plan, se détachent des vases de pierre, splendeurs de ces jardins, qui ajoutent aux harmonieux’ et grandioses dessins de Le Nôtre, leur taille hautaine et leurs décorations délicates. La préparation d’argent dont le panneau fut revêtu avant d’être peint, parait dans les fonds du grand vase décoratif. Son reflet, légèrement oxydé, donne à la gamme des gris, des bruns et des noirs, une élégante et sobre originalité, qui rappelle certaines de ces peintures sur verre où les Chinois ont excellé. La grâce des modè-les féminins de Drian achève de faire (le ces toiles, où le passé le plus représentatif collabore avec le présent, un élément (le décoration dont le modernisme peut s’al-lier avec le mobilier le plus strictement (le style. C’est un caractère marquant du talent de ce jeune artiste de se fondre dans la ligne générale de ces mai-tres et petits maitres d’autrefois, qui savaient garder dans l’invention et le caprice, tant de distinction et de grâce. Encore un paravent. Il est à trois feuilles et nous donne l’illusion d’un de ces grands miroirs dans lesquels une femme se voit, d’un même coup d’oeil, sous tous les aspects. Une demoiselle aux cheveux noirs relevés en torsade s’est accroupie au centre du tryptique. Elle tient à la main un petit bâton (le rouge. L’artiste l’a saisie à Lt I1E1.1.1: nl u,,- tbESSIN A PLUME’. FIND ART DOC