LA RENAISSANCE DE L’ART FRANÇAIS ET DES INDUSTRIES DE LUXE 23 services publics des combats plus rudes dans les-quels il n’a pas toujours été vain-queur; la cha-pelle Saint-Anto-nin aux Jacobins de Toulouse était une écurie, l’an-cienne chapelle des Célestins d’A-vignon, un caser-nement ; et l’on sait ce qu’il ad-vint du Palais des Papes entre les mains du Gé-nie militaire. Les temps sont changés et si, comme le déplo-rait en 1845 Mé-rimée, trop rares nous sont parve-nus les témoins d’un art autrefois si florissant, l’on peut dire aussi qu’ils le sont moins aujour-d’hui qu’ils ne l’étaient hier, qu’ils ne le se-ront, est-on en droit (le l’espérer, demain. Il y a bientôt vingt ans, M. H. Laffillée, dont il y aurait ingratitude à ne pas rappeler ici l’oeuvre et le nom, écrivait : « Nous avons constaté des traces de dé-coration dans plus de huit cents monuments, le quart de ceux que nous avons explorés ». L’exploration continue et il n’est pas d’année qui n’apporte quelque document nouveau. « L’on est étonné, quand on parcourt la France, (le voir avec quelle rapidité ces oeuvres pré-cieuses s’évanouissent ». n’a (lit qu’avec trop de raison . Mâle. Il importait (le fixer, pendant qu’il en était temps encore, dans leur intégrité, tant de belles ÉGLISE DE vIGQ — RELEVÉ PAR E. BRUNE. s pages décoratives inconnues ou mé-connues, ou (le p er p ét uer au moins le souvenir de celles qui pou-vaient risquer de disparaitre. Les archives des Mo-numents histori-ques se sont fai-tes le Conserva-toire de ces reli-ques du passé. Depuis plus d’un demi-siècle, des relevés ont été faits qui, peut-on le craindre, pren-dront un jour la valeur d’origi-naux et dont on souhaiterait voir se constituer le Corpus (le la peinture monu-mentale en Fran-ce. Grâce à eux, grâce aux com-paraisons qu’ils faciliteront entre des oeuvres dont la dissémination rend l’examen la-borieux et incom-plet. pourront se poursuivre l’en-quête commencée et s’éclairer les débuts de l’his-toire encore à faire de la pein-ture française qui, antérieure-ment au xv’ siè-cle, n’a connu que les deux expressions extrêmes de la miniature et de la peinture monumentale. Ce sont ces richesses trop ignorées qu’on a entendu montrer en cette exposition, rares feuillets épars d’un beau livre d’images déchiré. P. FRANTZ•MARCOU, ‘,verdeur Gerdal dis Monuments Historiques