11 LA RENAISSANCE DE L’ART FRANÇAIS ET DES INDUSTRIES DÉ LUXÉ ÉGLISE D’ABRIEUL (ALLIER). – RELEVÉ l’AR L. YPERNIAN. (l’IN OU XIV° SIECLE.) tableaux sans lien entre eux, sans attache avec l’édifice, acheminement vers ce qui sera le tableau de piété mobile, qu’isolera un cadre. Les dernières années du xve siècle connurent encore intacte en son ensemble l’oeuvre complète laissée par le moyen âge finissant. Si la Renaissance la dédaigna et la dédaignant la négligea, il faut reconnaitre qu’elle ne fit pas plus que n’avait fait le moyen âge lui-même pour l’héritage des siècles antérieurs. Nos ancêtres ignorèrent tout fétichisme archéologique, conception toute moderne; et en usèrent toujours fort librement avec les restes du passé, quand ne s’y attachait aucun caractère de parti-culière vénération qui les protégeât. Ils refusaient, à la guise du moment ce que le temps avait dégradé, ce dont le goût était périmé. C’est ainsi que l’on a parfois pu recon-naitre sur un même mur les témoins superposés de quatre ou cinq décorations successives. Les xv1 te et xvitt° siècles en agirent autrement. Le dédain, chez eux, se chan-gea en mépris agressif ; pour la nouvelle école, la polychromie fut un cas pendable et, pour rendre aux murs l’uniforme blancheur dont s’accommodait l’esthé-tique d’alors, commença à sévir la mala-die du badigeon expéditif ou, pis encore. du grattage intégral, dont il serait, an surplus, injuste de faire grief à ces siè-cles seuls et que connut aussi le xix’. Le voile dont le badigeon avait cou-vert les peintures réputées surannées sauva celles-ci. Invisibles niais présentes, elles dormirent sous l’enduit qui, les cachant, les protégeait contre de plus graves atteintes, jusqu’au jour où la piété nouvelle du ‘axe siècle à l’égard du passé, renouvelant la patiente pratique du palimpseste, s’efforça de les réveiller et de les rendre à la lumière. Pour ne citer que quelques-uns des morceaux dont les relevés sont ici exposés, dès 1850. Mérimée retrouvait la célèbre pein-ture des « Arts libéraux » dans l’an-cienne librairie du Chapitre de la cathé-drale du Puy ; en 1856, Denuelle faisait revivre la « Danse macabre » de l’église de Kermaria, et, successivement réappa-raissaient des ensembles plus ou moins complets ou fragmentés ; en 1863, à Ba-gnot, en 1883, à Saint-Martin de Laval, en 1887, à Berzé-la-Ville, en 1890, à Poncé, en 1891, à Saint-Jacques-des-Guérets, en 1895, à Chambolle, et, plus récemment, en ce xx’ siècle, en 1906, à l’église Saint-Thaurin d’Evreux et clans la Chambre de la Garde-Robe du Palais des Papes d’Avignon, en 1910, dans la crypte de la cathédrale de Clermont, en 1916, dans la chapelle de Pritz, à Laval. L’avenir réserve, à n’en pas douter, d’an-tres découvertes à notre curiosité, et nombreux doivent être les murs dont la gangue recèle d’autres surprises. A•cette oeuvre de recherche, de rénovation et de sau-vegarde, le service des Monuments Historiques s’est de longue date employé, et, ce faisant, a eu maintes fois à lutter contre l’indifférence des municipalités, le dédain du clergé et l’intérêt des particuliers, héritiers occasion-nels de bâtiments déchus tombés entre leurs mains ; l’an-cienne église Saint-Martin de Laval était devenue un entrepôt de tabac, la chapelle de Berzé-la-Ville s’était vu convertir en grenier, la chapelle de Clément VI, à la Chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon, en bûcher, la grande salle de l’ancien château de Saint-Floret sert encore de grange. Il lui fallut ainsi engagcr contre des FIND ART DOC