LA RENAISSANCE DE L’ART FRANÇAIS ET DES INDUSTRIES DE LUXE prévoir qu’au lendemain de la paix, il nous faudra retourner demander chez k voisin liai ce que nous n’au-rons pas voulu où su fabriquer nous-mêmes ? )) De ‘cette conversation naquit la première idée de l’atelier Patria. Le hasard favorable, ce fut l’occasion offerte de visi-ter un atelier de coloris au pochoir, ou, plus exacte-ment, au o patron », et de constater l’infinie variété des travaux qui s’y exécutent. On se demandera peut-être ce que produit l’ouvrier coloriste au patron, et l’on s’étonnera d’apprendre que mille choses rencontrées quotidiennement sortent de ses mains : l’étiquette dont s’orne une boite, la réclame élégante du grand maga-sin, la couverture en couleurs d’un programme ou d’un prospectus, la belle illustration d’un ouvrage de luxe, surtout la carte postale, tirée à un nombre infini d’exem-plaires et dont le coloriage amusant attire invincible-ment le choix. En somme, le métier de coloriste au pochoir est d’une souplesse qui permet des applications multiples et insoupçonnées. De cette conversation et de cette visite naquit un pro-jet. On s’occupe actuellement sans relâche de trou-ver aux mutilés, sortis d’hôpital et privés désormais de l’ancien métier qu’interdit trop souvent une infirmité cruelle, des occupations nouvelles, adaptées à leurs capa-cités et leur assurant une rémunération suffisante. Or, le travail du coloris au pochoir semblait remplir pour eux toutes les conditions désirables. Pourquoi .rie pas tenter l’expérience ? N’était-il pas séduisant (le réserver aux victimes de la guerre, à ces soldats (le la veille encore tout frémissants de la lutte âpre et sanglante, le soin de vaincre meure dans cette autre lutte, la lutte économique, la lutte artistique, celle où notre supériorité a toute raison de s’affirmer également ? Le principe étant décidé, restait à passer à l’exécution. Il fallait d’abord un patron habile qui consentit à diriger cet atelier de novices. Enfile Greningaire, membre d’une des plus anciennes familles de coloristes parisiens, élevé dans les plus parfaites traditions de ce métier délicat dont il possède tous les secrets, s’offrit à assu-mer cette difficile tâche. De tout son zèle, de tout son talent il s’applique à faire d’excellents ou-vriers coloristes d’hom-mes que, pour la plupart du moins, rien n’avait préparé à semblable tra-vail. L’entreprise était, on k voit, assez hardie les résultats Cebtenus af-firinèrent bientôt son succès. Il fallait encore com-poser les modèles à exé-cuter. L’imagination de nos meilleurs artistes, devenus des collabora-teurs aussitôt que leur concours fut sollicité, n’eut pas de peine à créer des types appro-priés à chaque usage. Ces modèles sont signés Drésa, Georges Barbier, Guy Arnoux, René Kieffer, André Domin, oc., c’est dire qu’ils s’inspirent (le la plus pure tradition (le notre art national, et qu’ils représentent le meilleur goût français qui, con-venons-en, vaut bien celui d’outre-Rhin. L’atelier Patria se mit donc à rceuvre. Le pre-17 Gt y .RN ‘r X. FIND ART DOC