16 I.A RENAISSANCE DE L’ART FRANÇAIS ET DES INDUSTRIES DE LUXE Nouveaux Papiers Work% ‘4> EN ce temps où les matières premières se raréfient à tel point que les plus hardis sont découragés de toute initiative de production nouvelle, sans doute est-il permis de ne point passer sous silence une entreprise qui, née depuis quelques mois seulement, a déjà, en dépit des difficultés matérielles, donné des résultats artistiques surprenants. Nous voulons parler de l’atelier Patria qui, non sans audace, et au moment méme où la crise sévit le plus durement, se fait fort de fournir une variété abondante et inédite de papiers déco-rés, destinés à la couverture (les livres, boites, etc. D’où est né cet atelier ? D’une conversation et d’un hasard favorable : plusieurs collaborations heureuses ont aidé à son éclosion et à son succès. La conversation eut lieu chez un relieur, l’un (les premiers de Paris, en automne dernier. Un dialogue s’échangea entre le patron et un client, qui, pour une reliure, cherchait autre chose que cet éternel papier marbré. classique et commode d’ailleurs, niais combien monotone, et voulait une com-binaison plus inédite, un papier (le fantaisie. — Vous en aviez d’autres avant la guerre ? — Nous n’en avons plus. — Pourtant, tenez, dans cette liasse d’échantil-lons ? — Cette liasse est boche. — Mais dans celle-ci ? — Celle-ci l’est également. Oh ! l’obsédante réponse. — Ainsi là encore, nous étions tributaires de l’ennemi qui inondait ce marché comme tant d’autres déjà. Et le relieur, feuilletant (l’un air abattu les carnets d’échantillons allemands, ajouta : t( Depuis que cette importation a été suspendue par les hostilités, nous sommes bien pauvres en papier de reliure, en papiers de garde. Nous employons parfois les papiers imprimés sur bois qui nous viennent (l’Italie. les papiers japonais, niais le caractère spécial de ces derniers ne saurait convenir que dans certains cas; de plus leurs prix sont souvent trop élevés pour la reliure courante. Chez nous rien de semblable et nul ne se préoccupe de la question. N’est-il pas douloureux de