LA RENAISSANCE DE L’ART FRANÇAIS ET DES INDUSTRIES DE LUXE ce qu’on lit dans le Guida di Perugia de 1878: « Rue Saint-Blaise, chez M »‘ » la comtesse Luciana Valentini Faina, se trouvent réunis un grand nombre de souvenirs de Na-poléon le Grand et de sa fa-mille,parmi lesquels un buste de marbre de Canova, un tableau de Gros, un dessin d’Ingres, etc. » (1). Le comte G.-B. Rossi Scotti m’avait signalé le dessin. J’étais allé à Pérouse pour le voir et, au besoin, pour m’en rendre acquéreur… Quinze jours avant, le comte Primoli avait passé par là. C’était en 1903. La famille de Lucien était entrée chez l’arrière-petit-fils du prince de Canino : il n’y avait qu’a s’incliner. Une nouvelle destinée commence pour ce précieux feuillet qui, â mon avis, n’a d’égal que la Famille Slamaly, donnée au Louvre par M. Léon Bonnat. Les dimensions de La Fa-mille de Lucien sont : larg., o’52 ; haut., &ne. L’absence de Lucien date le feuillet plus précisément encore: c’est pen-dant les Cent Jours, entre le 20 mars et le 28 juin, tandis que le frère de l’Empereur était rentré en France, qu’Ingres l’exécuta. Lucien et Madame Mère, l’un ,d’après le buste de Marin, l’autre, d’après lebuste de Canova, assistent, chacun sur une colonne de INGRES. — PORTRAIT D’UN INCuNNU. (DESSI A LA NIINE nE PLOM1.•.) marbre, â l’aimable scène familiale que l’artiste a évo-quée. Un second fait est à retenir pour la date de ce por-trait : la princesse de Canino est enceinte de Pierre-Napo-léon qui doit naître, fi Rome, le 12 septembre 1815. Alexandrine de Bleschamp, cousine de Lainartine, femme divorcée de l’agent de change Jouberthon, mal iée à Lucien en 1802, forme le centre de la composition. C’est une belle personne, savoureuse, dont la tête s’enroule d’un turban. Alexandrine de Bleschamp avait eu une fille de M. Jou-berthon : Anna, qui devint princesse Ercolani. Elle est là, debout.grande et bel le corn me sa mère, une lyre à la main. Au piano, Charlotte, plus tard princesse Ga brielli, et, assise sur un haut tabouret, Christine, qui fut comtesse A rvedPosse, puis lady Dudley Stuart, toutes deux filles de Christine Boyer, première femme de Lucien. Christine tient une corbeille de fleurs : elle est singulièrement vêtue d’une courte jupe qui s’arrête aux genoux, découvrant deux jambes fines prises dans un pantalon qui descend jusqu’aux chevilles. Les cinq autres enfants sont tous nés du mariage de Lucien et de Mm° Jouberthon : Charles-Lucien, l’aine, serré dans son (I) y, édit., t878, p. 97. INGRES. — ÉTUDE POUR L’ODALISQUE. (DESSIN A LA NIINE:DE PLOMB.) FIND ART DOC