LE CARNET D’UN CURIEUX Un Portrait par L. David. Nous avons la bonne fortune de pou-voir donner ici la re-production d’un des plus beaux tableaux de l’école française du début du xixe siè-cle. Hélas t ce docu-ment photographique est tout ce qui nous reste, à Paris. du chef-d’oeuvre acheté par un amateur amé-ricain. C’est le por-trait de Mme de Riche-mond et de son fils, par Louis David (I m. 17 x o rn. 9o). Le personnage repré-senté est bien connu. Jeanne-Catherine-Églé-FulcrandeMour-gue avait épousé, en 1798, Philippe Pantin de Bassyns de Riche-mond, originaire dé l’île Bourbon. Celui-ci devint, en 1816, com-missaire général, or-donnateur de cette [le, puis conseiller d’État, membre du Conseil de l’Amirauté et, enfin, député de la Meuse en 1824. Créé baron en 1815, vi-comte en 1824 et comte trois années plus tard, il mourut à Paris en 1840. Sa femme lui survécut quinze années. Leur fils Eugène, né en 1800, fut nommé gouverneur gé-néral des Établissements français de l’Inde et mourut à Paris en 1859. I e tableau réunit à un degré merveilleux les qualités maîtresses de David : sobriété de style, solidité de matière et d’exécution, mais il s’y ajoute une séduction infinie qu’on s’étonne de rencontrer chez le sévère classique, l’ennemi juré des grâces du xville siè-cle, l’austère réforma-teur de la peinture française. Le tableau a fait partie des collec-REPUBLIQUE FRANCAISE ALBERT BESNARI?. – III PLÔMI. DE LARECONNAISSANEF FRANÇAISE. • DESBOIS. – MÉDAILLE DE LA RECONNAISSANCE FRANÇAISE. DFSBOIS. – MÉDAILLE DE LA RECONNAISSANCE (REVERS). tions Chabert et Si-Bardac et nous avons pu l’ad-mirer, en dernier lieu, chez l’un des plus grands antiquaires parisiens. Diplôme et mé-daille de la Re-connaissance française. 1.’,..pre,,,ion de la reconnaissance fran-çaise envers ceux qui ont bien mérité de la patrie vient de donner naissance à deux œuvres d’art in-téressantes. C’est d’a-bord un diplôme dont l’illustration a été confiée au maître Al-bert Besnard. Il y a représenté la France debout, coiffée du bonnet phrygien, vê-tue d’un ample man-teau dont les larges plis se gonflent au souffle de la liberté: dle foule aux pieds l’ennemi terrassé, fi-guré par un masque démoniaque, sorte de méduse moderne hé-rissée de serpents. La composition, d’un très noble dessin, est émouvante parce qu’il semble que, dans le personnage représenté, l’artiste ait voulu sym-boliser surtout la femme de France dont les yeux reflètent, en même temps que la tranquille certi-tude de la victoire, le souvenir des deuils qu’elle a soufferts. Quant à la médaille, elle a été confiée au grand sculpteur J. Des-bois. Le robuste talent de l’artiste a conservé toute son énergie pour modeler les deux figures nues qui constituent le groupe ; mais il parait s’être assoupli pour in-terpréter le sentiment de maternelle tendress FIND ART DOC