I A RENAISSANCE DE L’ART FRANÇAIS ET DES INDUSTRIES DE LUXE 77 MAURICE DUFRENE. — PORTE D’HÔTEL. -t rtain quant au fer forgé, parallèle au renouveau du 175′). Les exigences de la vie contemporaine nous amènent à substituer le fer à toute autre matière, pour maints ouvrages, si nous voulons éviter le béton armé qui effraie tant de personnes. Les arches de pierre des ponts encombrent les rivières, désormais parcourues par des milliers de u coches d’eau u, devenus gigantesques péniches On lance donc, d’une rive à l’autre, une seule courbe harmonieuse, en: métal. Les halles, nécessaires aux transactions commerciales, s’agrandissent chaque jour et là aussi, la pierre, la brique et le bois ont cédé la place aux fermes métalliques. Le mobilier de la rue, des jardins publics, des voies de chemin de fer exige une construction ou des modi-fications rapides. On les série en acier et en fonte. Cet envahissement de nos villes et de nos routes par I léger u matériau u idéal n’est pas du goût de tout le inunde Qu’y pouvons-nous ? Ce monsieur-tout-le-monde se plaint amèrement —sans agir. d’ailleurs — des transformations apportées à l’esthétique par les besoins de son temps, et les techniques nouvelles. Que ne nous aide-t-il plutôt à combattre la laideur en même temps qu’il nous la signale ? Il s’apercevrait tout de suite de l’inéluctable et définitive utilisation du fer. Son talent de critique, son goût inné de Français et son amour de la tradition aidant, il comprendrait très vite dans quel sens doit s’orienter le décor métal-lique pour, en l’an 2000, ne le céder en rien à ces pièces historiques dont les temps révolus nous ont laissé le témoignage. Pleurer sur les ruines d’une ville ou sur cellei, non moins navrantes, d’une période d’art périmée, convient aux âmes sensibles. S’employer à reconstruire ou à restaurer est mieux Pour ce qui est des arts du métal, nous l’avons men-tionné tout à l’heure, la besogne de relèvement est faite, au moins quand il s’agit de pièces uniques à dimensions-réduites et marquées au coin du bon ferronnier. Reste à parfaire la formule déjà si agréablement ébauchée. Elle intéresse les constructions métalliques à grande portée ainsi que les éléments d’acier ou de fonte qu’il est désormais nécessaire de faire exécuter par milliers d’exemplaires. Cette formule s’adaptera aux convenances contem-poraines : enveloppes de radiateurs, couronnes de lumière électrique ou casques de soldats. Elle ne donnera ni la rocaille de Jean Lamotir,ni la sévérité de notre Nue siè-cle, ni la ri- . chesse effrénée des nias (grilles de choeur) pla-quées d’argent de Burgos, d’Avila ou de Séville ni la polygonie compliquée des réseaux arabes. BRANDT. — CARTEL.