68 LA RENAISSANCE DE L’ART FRANÇAIS ET DES INDUSTRIES DE LUX!’ AD. . L’APPEL AUX ARMES. composition touchant à la force du rayonnement français : Venite ad me. — une femme qui attire à elle des enfants ; de Dropsy père, le Jour de auquel je préfère cependant son excel-lente transposition de la Sainte Geneviève mil_ tant sur Paris, de Puvis de Chavannes. Trans-position et non copie, valant par une juxtaposition de plans minuscules qui reproduisent, avec une poétique douceur, la douce am-biance de l’oeuvre originale. Il faut aussi faire une place à certain jeton ironique gravé par M. Schwabe : une tête de mort coiffée d’un casque allemand, auréolée de cette légende empruntée à Rudyard Kipling : Il n’est de bon Boche que Boche mort » ; promettre grand avenir à M. Albert Pommier, d’ailleurs lauréat des concours Brooks-Bénédite, pour sa série de plaquettes modelées dans la tranchée même et consacrées à la représentation toute simple, toute terre à terre du poilu. D’autres encore viennent à la médaille : le maître ani-malier Gardet et Willette, toujours jeune et infatigable. n Notre mission dans l’art est admirable. Nous notons le bien et le mal fait, et aujourd’hui, élargissant notre domaine, nous aimons à nous inspirer des sentiments de l’humanité à laquelle nous appartenons. de ses souffrances, de ses joies, de ses aspirations. Ne devons-nous pas, en effet, fixer sur le métal les événements princi-paux de notre époque, conserver les traits de ceux qui ont contribué à la gloire de notre pays ? » Quel dommage que l’auteur de rus lignes, de ce programme si humain, si moderne, l’illustre graveur en médailles, Roty, ne soit plus parmi nous. Quelles belles oeuvres lui, si sensible. si ingénieux, nous eût données ! Quelles belles oeuvres aussi, auraient été modelées ou gravées par Ponscarme et Chaplain, si la loi de l’âge ne nous les avait pas enlevés quelques années, quelques mois avant cette guerre. Et puis, ils avaient l’autorité, la notoriété ; force eût été de donner à la médaille sa place de combat, celle qu’elle méritait, qui lui a été assurée, à chaque événement grave ou glorieux, depuis les Grecs et les Romains. Il y a eu, dans l’histoire littéraire de la France, des centaines de conteurs. de poètes, mais un seul fabuliste. Or, dans l’art. la médaille ramassée, concise, précise. joue le rôle de la fable. Ne peut être médailleur qui veut. CHARLES SAUNIER AD. WILLETTE. LA GRANDE GUERRE. SCHWABE. LE BON BOCHE. –