LA RENAISSANCE DE L’ART PRANÇAIS ET DES INDUSTRIES DE LUXE que sont entrés dans les palais impériaux bon nombre des meubles de cette époque que l’on y trouve encore. Catherine ne s’en tint pas à ces achats à la grosse. Caylus, sur la demande de Betski, lui fit faire, à Paris. la maquette d’un Cabinet dont l’exécution manqua par une maladresse des artistes sur la question d’argent (1765). Malgré tout son désir de se passer des modes de France et de faire fabriquer en Russie (avec des collaborations ou sous des direc-tions françaises) les objets de luxe dont elle avait besoin, la vaniteuse souveraine eut bien souvent à Paris, pour elle-méme ou pour ses favoris, des com-mandes en train. Les galeries du Louvre ou le quai des Orfèvres, eurent, maintes fois, comme le lui écrivait Grimm un jour, ■i à chanter ses louanges. » Elle ne continua, certes, pas à Germain les com-mandes d’Élisabeth, mais de 1772 à 1776, les Roettiers (après décision de Falconet), exécutèrent le service Orlov. En 1776, sa faveur passa à Auguste. Si, en 1780, à l’occasion, d’un projet de vaisselle en or, elle écrivait à Grimm : « Les dessins de M. Au-guste sont précisément comme je n’en veux pas; ils sont chargés de figures d’animaux et de figures humaines et d’ornements comme on en voit par-tout (i) », c’était plutôt par démonstration et par protestation contre le prix que par conviction pro-(I) ReC. Soc. trop. Whist russe, t. 23, 11• 193. 59 TERRINE ET PI.ATEAIt EN ARGENT DI’ SERVII•1. sALTVKOV, PAR R. I. AUGUSTE (T786). (PAI.Mc nr curiuN%.) TABLE DE PORPHYRE. RÈGNE DE (cluND PALAN fonde, puisque Auguste faisait encore pour elle en 1782-1783 le 0 service de Moscou. » Peu avant, Catherine, dé-sireuse d’offrir au prince Potemkine un (I colifichet » dont les dessins lui avaient plu, avait fait commander au peintre en émail Augustin de Mailly (et non Jacques-Charles) ., une écri-toire dans le genre militaire s, des-tinée au chapitre de l’ordre de Saint-Georges. Cette écritoire dont l’exé-cution dura trois années, nécessita l’intervention de Vergennes, de Lenoir, de Houdon et de divers experts, et causa à Grimm, qui en avait eu l’ini-tiative, une infinité de mouvements, de désagréments et de correspon-dances ; elle finit par coûter à l’impé-ratrice plus de 56.000 livres (1775-1778). Elle est aujourd’hui au musée (le l’Ermitage.