58 LA RENAISSANCE DE L’ART FRANÇAIS ET DES INDUSTRIES DE LUXE FAUTEUIL EN 13015 DORÉ RECOUVERT D’UNE SOIE BROCHÉE. PAR PH. DE LASALLE. RÈGNE DE LOUIS XVI. (PALAIS DE PETERHOF.) récusèrent), Gillet, Vallin de la Mothe, Lagrenée l’Aîné, avaient tous passé par Rome, étaient tous bien venus de Caylus ou de Cochin, ou des deux à la fois, et étaient tous adeptes du « vrai beau », rattaché à l’antique. Leur action répondit à ce qu’on attendait d’eux et n’eut de limites que la mort prématurée, les circonstances et le parti pris de la grande-duchesse, devenue souveraine, contre tout ce qui datait d’avant elle. Catherine II, dans ses Mémoires. exprime son dédain pour le goût d’Ivan Chouvalov, dont la maison, où ce goût s’était (i épuisé », I( ressemblait par ses ornements à des manchettes de point d’Alençon » (sic) tant elle était surchargée. L’impératrice a même soin de raconter que les si beaux meubles que la Cour de France, — on l’a vu dans notre précédent article, — avait envoyés en 1756 au vice-chancelier Vorontsov i( n’étaient que des vieux meubles qui commençaient à ennuyer à la marquise de Pompadour et qu’elle vendit au roi son amant avec profit. » Évidemment il ne fallait à la jeune princesse rien qui ne fût du dernier goût. Engagée de date ancienne dans une politique diffé-rente de celle de sa tante et de ses ministres, Catherine n’était pas sans griefs contre eux. Elle en voulait à l’impératrice Élisabeth de l’avoir contrainte à acheter de ses maigres budgets les meubles nécessaires à elle et au grand-duc pour que chacun de leurs palais fût meublé; avant elle, un seul l’était, en sorte que chaque déplacement des deux cours, la vieille et la jeune, devait être précédé d’un véritable déménagement. Dès 1751, Catherine avait dû faire venir de France R de fort grandes commodes », (que le futur Pierre III remplissait. dit-elle, de bouteilles de vin) et en 1761, elle et lui commandaient encore, pour le Palais d’hiver, « 85 mi-roirs à cadres dorés et 67 consoles sculptées et dorées, à dessus de marbre. » Après adjudication U entre divers marchands et les commissionnaires de la cour » (les Michel, les Foulon, les Godin, les Raimbert), ce fut le doreur François Le Prince, frère du peintre connu, qui resta, cette fois-ci comme d’autres, chargé de la commis-sion. Il avait fait la soumission la plus basse au prix de 37.300 roubles (1). C’est évidemment par son entremise (1) Ardt. tin. Cour. Pétrograit t 95. r…………….. • — • CHAISE EN BOIS DORÉ RECOUVERTE D’UNE SOIERIE DE PH. DE LASALLE. STYLE DE DUPAIN. (PALAIS DE TSARSKOE•SELO.) FIND ART, DOC