4è LA RENAISSANCE DE L1ART FRANÇAIS ET DES INDUSTRIES DÉ LUXÉ monson, expositions Braquaval, Abel Bertram ; à la Galerie Haussmann, expo-sition Guillaumin ; à la Galerie Duphot, exposition Maillaud ; à la Galerie Goupil, magnifique exposition de la section pho-tographique italienne ; Galerie Léonce. Rosenberg, oeuvres du cubiste Henri Laurens, etc., etc. Novembre et décembre ont été des mois très remplis à la Galerie Georges Petit où les expositions particulières se sont succédé sans interruption. Une des plus goûtées fut celle des • Tout Petits composée d’oeuvres de Vignal. Calbet, Filliard, • Ullmann, Devambez, Madeleine Lemaire. Dauphin, Luigini, Latenay, etc. Il y avait, à l’inauguration, une foule de visiteurs, rapidement trans-formés en acheteurs, puisque dans cette seule journée, on a vendu 16.500 francs de ces tableautins. La galerie principale a réuni à plusieurs reprises le public des grands jours : ventes Cure’. Maniez ; vente de tableaux mo-dernes, de tapisseriesdu xvti le siècle (nous donnons plus loin les prix d’adjudication). La vente Curel, la première des grandes assises de la saison, a réussi au delà des espérances et a -permis de constater la faveur croissante dont bénéficient les oeuvres d’art, faveur qui, d’ailleurs, se constate également chez tous les mar-chands d’antiquité où le nombre des de-mandes reste constamment supérieur à çelui des offres, provoquant dans toutes les branches delacuriosité une hausse insensée. Dans la vente Curel, il y avait de bien beaux tableaux modernes il y avait aussi parmi les anciens d’excellents mor-ceaux. Cependant quelques surprises nous furent réservées. Un tableau de Watteau, qui valait 150.00o francs, est demeuré à 21.000 ; le Portrait de Mine Vigée-Lebrun par elle-même n’a fait que 34.00o francs ; le Portrait de Jeune fille.• par Fragonard. est resté à 29.000 francs : •le très impor-tant David, à 74.000 francs; l’Innocence, par Greuze (tout semblable cependant au tableau de la collection Wallace qui vient aussi de la vente Pourtalès et que nous reproduisons ici), a atteint à peine 100.000 francs. Serait-ce qu’on n’aime plus ni Watteau, ni Fragonard, ni Vigée–Lebrun, ni Greuze ? Qui le croirait ? Mais alors on se perd en conjectures pour don-ner la raison de cette disproportion entre les prix d’autrefois et les prix d’aujour-d’hui. D’aucuns prétendent que l’ano-malie aurait été tout naturellement ex-pliquée si, dans le catalogue, on eût fait suivre les noms des peintres d’un discret point d’interrogation. De même, dans la vente Miniez, on a pu acquérir, pour 5.200 francs, une toile peinte, d’après le catalogue, par Boucher lui-même. On a le vague sentiment qu’en pareille aventure quelqu’un a dû se trom-per, l’acheteur ou l’expert : lequel ? Cruelle énigme Hôtel Drouot. La vente Ledat (27-30 novembre) a réalisé plus de 700.000 francs, total ines-péré. Aucun des objets qui la composaient n’était destiné, comme nous l’avions fait prévoir, à fournir de grosses enchères, mais ils décelaient presque tous le goût raffiné qui avait présidé à la composition de l’ensemble. L’argenterie ancienne est, de mois en mois, plus demandée et ce fut une surprise de voir un magnifique plat à anses atteindre le prix sans précédent de 13.000 francs ; les porcelaines, bronzes, bibelots de tout genre, particulièrement bien choisis et toute la série de char-mants meubles du xvitie siècle, signés d’ébénistes en renom, se sont enlevés à des prix stupéfiants. Nous prévoyions, certes, la hausse générale des bibelots, mais nous ne nous attendions pas à la voir s’accélérer si furieusement. Les 3 et 4 décembre. eut lieu la vente Dujardin (MM. Desvouges et Pape) ; prix élevés pour les gravures du xvilte siè-cle dont aucune ne sortait cependant d’une honnête moyenne ; pour une paire de bergères en tapisserie d’Aubusson (11.500 francs), pour un petit secrétaire d’époque Louis XV (7.75o francs), pour une vitrine en bois de rose d’époque Louis XVI (8.100 francs). Les 4. 5, 6 décembre, vente Charles Roux, qui se termina avec une bonne moyenne de prix : Ziem, le Chariot va-laque : 4.200 fr. ; Ricard, Portrait de l’artiste : 56.000 fr. (à M. Bonnasse, de Marseille, contre le Louvre qui l’a poussé jusqu’à 40.000 fr.); Copie d’après Titien : 12.050 fr.; Copie d’après van Dyck : 2.70o fr.; Copie d’après Raphaël: 6.000 fr.; Copie d’après Rubens : 7.800 fr.: Monti-celli : 17.000 fr. ; Gustave Moreau, Aqua-relle : 6.9o0 fr. ; Couture, les Romains de la décadence, dessin : 3.000 fr.: 3 soupières en faïence de Marseille : 12.100 fr. ; 2 seaux et 5 assiettes, même faïence : 5.850 et 2.630 fr. ; vase en porcelaine de Chantilly : 6.280 fr. ; 5 fauteuils en tapis-serie au point : 9.900 fr. ; grand canapé Louis XV en tapisserie au point : 7.000 fr.; tapisserie gothique 23.000 fr. ; tapisse-ries du xvine siècle, la Chasse : 28.000 fr. ; la Pêche : 26.000 fr. ; tapisserie du xvii0 siècle, Alphée et Aréthuse : 30.00o fr. Quelques prix. VENTE CHEZ GEORGES PETIT (5-6 dé-cembre). – Tableaux modernes : Millet, l’Émigration : 65.000 fr. ; Ch. Jaque, Berger et son troupeau : 19.600 fr. ; Corot, Dante et Virgile, tableau un peu sombre : 18.000 fr. ; Prêtre lisant son bré-viaire : 25.000 fr. ; Ramasseuse de bois : 49.00o fr. ; Daubigny, Laveuses: 12.000 fr. Ziem, la Frégate : 21.000 fr. ; Boudin, Port d’Anvers : 10.50o fr. ; A. Besnard, original de l’Affiche pour l’Emprunt : ro. zoo fr. marbre par Rodin, le Sdnuneil : 39.00o fr. VENTE CUREL. – Corot, le Lac de Terni : 239.000 fr. (M. Tripp) ; la Saulaie : 69.000 fr. ; Bergère lisant : 70.500 fr. (M. Ferai) ; Théodore Rousseau, la Mai-son du garde : 135.000 fr. (M. Tauber) ; le Pont de Moret.: 22.500 fr. (6.000 fr. à la vente A. Rousseau en 1900) ; Henri Regnault, Berger espagnol : 43.500 fr. ; Gustave Moreau, Œdipe et le Sphinx : 25.500 fr: (au lieu de 31.000 fr. à la vente Roux en 1914) Meissonier, l’Amateur de peinture : 13.000 (r. (2x.000 fr. à la vente Secretany ; Jongkind, les Pati-neurs : 83.000 fr. (Allard) (acheté chez Debrimont en 1889, 4.000 fr.) ; Eug. Lami, Contrat de mariage princier : 20.100 fr. (payé 5.500 fr. en 1899) ; Ziem, Une rue d Milan : 48.500 fr. ; Claude Monet, l’Inondation : 25.600 fr. (Trotti) ; Decamps, Ville d’Italie : 41.00o fr. ; Daubigny, Lavandières : 41.00o fr. ; Courbet, Remise aux Che-vreuils : 42.000 fr. (Trotti) ; Troyon, Vaches et moulons : 87.000 fr. (M. Tauber); Boucher, l’Enfant d la bouillie : 10.50o fr.; Danloux, Portraits de M. et de Mme de Nully 27.200 fr. (à M. Mayer) et 61.500 fr. (G. Petit) ; David, Portrait de jeune fille : 74.000 fr. (M. Orosdi) ; Greuze. l’Inno-cence : 106.000 fr. (à M. Ambatielos) ; Largillière. Portrait de femme : 99.10o fr. (G. Petit) ; Portrait de la Princesse Pala-tine : 49.00o fr. (25.00o fr. à la vente Lelong) ; Nattier, Portrait de la Prin-cesse de Bourbon-Conti : 125.000 fr. (Trotti) ; Portrait de Lavoisier : 133.000 fr. (G. Petit) ; Mme Vigée-Lebrun, Son portrait : 34.000 fr. ; Watteau, le Conteur de fleurette : 21.000 fr. ; Boilly, l’Oiseau chéri : 25.000 fr. ; Pater, l’Orchestre de village : 35.000 fr. (M. Orosdi) ; Fêle galante : 22.500 fr. (M. Orosdi) ; Chardin, la Maîtresse d’école : 172.000 fr. (486 fr. à une vente en 1845) ; Perronneau, Por-traits de M, et Mme Pommerel : 14.600 fr. (Founès) et 12.000 fr. ; Desportes, Por-trait du Comte d’Armagnac : 30.000 fr. ; Falconnet, Statuette de Baigneuse : 113.000 fr. (à M. Mayer) ; 2 tapisseries des Gobelins : 137.00o fr. (M. Orosdi) ; z tapisseries d’Aubusson à sujets chinois, d’après Boucher, la Danse : 45.000 fr. ; le Thé : 51.000 fr. Le mois de janvier est généralement, à l’hôtel Drouot, une période d’accalmie ; quelques ventes de livres rompront à peine la monotonie. On annonce que la vente d’une partie de la bibliothèque de M. Pierre Louys, attendue comme un événement par les bibliophiles, n’aura pas lieu. On apprend, en effet, que l’au-teur d’Aphrodite a traité à l’amiable avant la vente avec une personnalité demeurée mystérieuse, pour une somme qui avoisine, dit-on, 300.000 francs. Il serait assez vraisemblable de supposer que l’acquéreur a agi pour le compte d’une bibliothèque américaine. En effet, l’ensemble se composait surtout d’édi-tions d’ouvrages du xvie au xvtizo siècle et l’on sait avec quelle ardeur les grandes cités des États-Unis recherchent cette sorte de raretés bibliographiques, si dit.- ficiles à rassembler aujourd’hui, afin d’en enrichir les fonds de leurs dépôts publics. LE CURIEUX. (Io décembre.) Nous pouvons ajouter aujourd’hui un rensei-gnement concernant le buste original en plMre de Washington reproduit dans la chronique du mois dernier et où apparalt l’amorce de la dra-perie antique. Cc buste a été, l’an dernier, acquis de M. G. Giacometti, par un jeune Américain, M. André de Coppet, qui s’engagea volontaire-ment comme simple soldat dans l’armée améri-caine, lors de l’intervention de nos alliés, et qu par sa brillante conduite pendant la sue conquis les galons de capitaine. FIND ART DOC