36 LA RENAISSANCE DE L’ART FRANÇAIS ET DES ‘Nui:sil:1Es DL I ! I architecte, elles rachètent ce qui leur manque en mérite décoratif par leur grâce naïve, le goût qui préside au choix des accessoires, presque tous em-pruntés aux objets usuels, la gaieté des arabesques florales qui les enguirlandent. C’est d’un art peut-être plus terre à terre, mais combien plus divertissant ! En effet, il est impossible de pousser plus loin le mépris de la logique et de l’équilibre. On dirait que le dessina-teur a renversé sur son carton une corbeille de jouets Une brouette, chargée d’un oranger en caisse, repose sur un manche de fourche, entre les barreaux d’une échelle de jardinier; des pages de musique, ouvertes, portent un tambourin; un globe terrestre siège sur une longue-vue. Ranson ne se met pas à la torture pour trouver des modèles. Il se contente de croquer dans son jardin les pièces de l’inoffensif arsenal agricole : la brouette et la bêche, l’échelle, le cordeau, la hotte ou l’arrosoir, la serfouette et le rateau, la fourche et la faux, la corde à puits avec ses seaux, un tonneau de raisin, une ruche, une herse, une cloche à melon. Tous ces ustensiles sont dessinés au naturel, comme, d’ailleurs, les trophées de chasse et de pèche qui accompagnent les trophées champêtres dans le recueil de 1778. Nous ne parlons pas des trophées religieux qui n’ont pas grand intérêt, ni des trophées militaires qui n’en pré-I ,-.’4.e ‘ – ‘  »e • – — • .,..-4…-_ … . ,.., f s de.t. e, ■• • NP*. -,., ,….._.,' » …….„,..,.. , der « >….,…….t …..er—, /1> .44 r ‘ •Se e 4 » ‘ « ee’ J y . 1 .m… I RANSON. — CARTOUCHE POUR TAPISSERIE DE SIÈGE. — AQUARELLE. (RUSÉE DES ARTS DÉCORATIFS.) RANSON. – TROPHÉE PASTORAL. -.5 INIIISEE DES ARTS DÉCORATIFS. 1 sentent aucun. Mais on ne saurait nier l’intérêt des trophées des sciences et des arts. A la place de ces petits génies, dont on serait incapable de démêler la personnification sans les accessoires qui leur servent d’enseigne, Ranson se contente, comme pour le jardinage, de dessiner au naturel des instruments de précision et des outils. Vraiment, comme le dit très bien son biographe, au temps de Diderot et de l’Encyclopédie, cette personnification des sciences, des arts, des métiers, en vaut bien une autre. » Fleurs et trophées reparaissent à chaque page de l’oeuvre de Ranson. Ce sont les thèmes favoris des garnitures de sièges, des cadres, des médaillons, des boiseries d’ a p par temen t, des panneaux de décoration intérieure. L’oeuvre en comprend une précieuse variété de tous les genres, mais rien n’égale l’élégance des cadres et des bordures, qu’on dirait créés à dessein pour enca-drer les jolis mezzo-tintes de Lawreince ou de Baudouin, ou des minuscules médaillons où l’on rive une miniature de Hall le Suédois, ou de J.-B. Hoin. Grands cadres rectangulaires, petits cartels circulaires ou ovales, chaque série a sa technique. Les grands modèles comportent une large plate-bande unie entre deux baguettes diver-sement moulurées, un champ tout à plat, sur lequel viennent jouer les agréments flo