LA RENAISSANOE DE L’ART FRANÇAIS ET DES INDUSTRIES DE LUXE 23 A. WATTEAU – RÉPLIQUE DE 1:EMBARQUEMENT POUR CYTHÈRE. dehors de quelques tapisseries, d’un Mignard représen-tant Louis XIV, envoyé au grand électeur de Brande-bourg par le roi Soleil lui-même, et de quelques meubles, il ne subsiste à peu près rien dans les résidences impé-riales. Du xvitte siècle, en revanche, les oeuvres sont abondantes et comptent parmi les plus belles des artistes qui les ont signées. C’est que Frédéric II était l’acheteur. Non pas qu’il payât bien ! Au contraire, il était parcimonieux et même avaricieux. Mais, élevé par une Française, il avait du goût et ses intermédiaires à Paris, Rothenbourg surtout qui avait épousé la fille du marquis de Parabère, étaient adroits. Le catalogue dressé par M. Paul Seidel, conservateur des collections impériales, compte 239 numéros, Ces 239 numéros se décomposent ainsi : tableaux, 159 ; sculptures, 58 ; art décoratif, 22. Watteau, on le sait, figure au premier rang de ces 159 toiles. M. Seidel, cependant, sur 27 attribuées à Watteau et qui figurent dans les palais impériaux, n’en accorde que 13 à ce peintre, estimant les autres copies ou pastiches o. On sait, d’autre part, que les Enseignes, depuis la découverte du document dit de 1883, et déjà fortement discutées auparavant, ne peuvent plus être maintenues à Watteau. Resteraient donc II tableaux du grand maître : quel est le collectionneur qui peut en offrir autant ? Et parmi eux, des- oeuvres capitales comme l’Embarquement et la Danse. Puis, ce sont les Bergers, la Leçon d’amour, l’Amour pai-sible et les Comédiens français qui ornent, au Nouveau-Palais de Postdam, la chambre même de l’empereur. L’Embarquement est dans le salon de l’ex-impératrice à Berlin, avec les Enseignes, et la Danse dans un salon du Nouveau-Palais. La Mariée de village, très restaurée, est à Sans-Souci, ainsi que la Récréation italienne, en mauvais état, comme presque tous les tableaux de Sans-Souci, d’ailleurs. La Danse au jardin est au Nouveau-Palais, et le Joueur de luth à Sans-Souci. Cet hommage rendu au maître par excellence, suivons l’ordre alphabétique queBoill y inaugure par une oeuvre : la Cuisinière, au Nouveau-Palais, petite figure en pied sur une toile de o m. 63 sur o m. 56. A côté, un Boucher der m. 34 de large : Vénus, Mercure et l’Amour, aux figures grandeur nature à peu près. Deux toiles de Boulogne l’aîné sont à Sans-Souci ainsi qu’une de Boulogne le Jeune, tandis que six de ce dernier sont au Nouveau-Palais. Deux Lebrun, une Sainte Famille et une Minerve implorant le retour d’Ulysse au Nouveau-Palais. Le château de Berlin détient, dans le boudoir de l’ex-impératrice, le portrait de la Reine Louise, par Mme Vigée Le Brun : et c’est le premier tableau que nous rencontrions qui ne provienne pas du grand Frédéric ; il fut commandé par l’époux de la reine Louise, Frédéric-Guillaume III. Six toiles de Cazes aussi, quatre à Sans-Souci, deux à Charlottenbourg, Le grand Chardin représenté par quatre toiles qui se trouvaient autrefois au Stadtschloss de Potsdam et à Charlottenbourg où tout le monde pouvait les voir, et que Guillaume II a fait transporter au Nouveau-Palais, ÈIND ‘ART DOC