LA RENAISSANCE DE L’ART FRANÇAIS ET DES INDUSTRIES DE LUXE COMMODE EN MARQUETERIE, ORNÉE DE BRONZES DORÉS. — ESTAMPILLE DE P.-A. FOULLET. (APPARTENANT A LA COMTESSE E…CHOUVALOV. PETROGRAD.) Marseillais Louis Caravaque, premier peintre du tsar qui, outre portraits et miniatures sur boîte, peignit, selon son contrat, des modèles de tapisseries pour la Manufacture impériale (1717). A l’affût de toute nou-veauté, l’actif Zotov avait apporté à son maître, à Pirmont, des modèles du « vernis des Gobelins » et essaya d’engager à son service l’inventeur Gérard Dagly, qui préféra aller à Berlin. Il aurait voulu que l’impératrice eût une voiture en vernis et que l’empereur acquît un précieux cabinet, pour prendre le café, que lui faisait offrir Neumaison, l’associé de Dagly. Econome et rude pour lui-même, Pierre ne se laissa pas tenter. On le voit seulement se faire envoyer une fois un lit à l’impériale, à rideaux et pentes de satin cramoisi, à matelas et traversin de satin, et des tabourets dorés, puis des vases de liouen pour son apothicairerie et ses jardins. Luxe presque souverain, les tapisseries n’eurent pas, pour la Cour et la haute noblesse de l’époque de Pierre le Grand, autant d’attrait que pour le tsar. Il n’est pas connu que Menchikov lui-même en ait commandé direc-tement à Paris. Par contre, en 1732, à l’occasion d’un projet de traité de commerce, le maréchal Münich insinuait clairement que le présent du roi, qui agréerait le mieux à l’impératrice Anna Ioannovna serait encore quelque belle tapisserie pour ses palais. Celles qui, par quelque aventure, se trouvaient à vendre à Pétersbourg, y rencontraient acquéreurs, ainsi que tout autre meuble dans le même cas. Mais le conseiller de commerce Drouet, se basant sur l’usage russe, déconseillait expressément les Slaryé Gody, mai 5913. Voir aussi L. Deshairs, Dessins originaux des mares décoraieurs, Nicolas d Dominique Pineau, Paris, s. cl. Au total, il n’est aujourd’hui en Russie de la fin du règne d’en envoyer de neuves : des tentures d’Aubusson et des « laines hachées » de Rouen n’avaient pu être écoulées. Il va de soi que la centaine de pièces diverses qu’avait en-voyées d’avance à Pétersbourg, pour meubler sa maison, l’am-bassadeur Verton — dont l’am-bassade n’eut pas lieu — ces pièces se débitèrent presque entièrement (1722-1723). Ses meubles vendus comprenaient : consoles de bois doré, guéridons dorés, armoire, bureau et écri-toire de marqueterie, cabarets de bois de la Chine, pendules d’écaille, lustres de bronze doré, bras, miroirs, lit en niche, cana-pés, fauteuils, écrans en bois do-ré, « commode de fayence unie », commode de bois de noyer, por-celaines du Japon, etc. guère surprenant qu’il reste infiniment peu de nos meubles de Louis XIV et du temps de la Régence ; il n’y en eut jamais beaucoup. Les rares belles pièces dont nous ayons eu connaissance au cours d’investigations assez suivies y furent introduites tardivement. Elles se trouvent chez le FAUTEUIL EN BOIS SCULPTÉ, RECOUVERT DE TAPISSERIE DE BEAUVAIS. ÉPOQUE DE LA RÉGENCE. (APPARTENANT AU PRINCE IOUSSOUPOV. PETROGRAD.) FIND ART DOC