12 LA RENAISSANCE DE L’ART FRANÇAIS ET DES INDUSTRIES DE LUXE CARROSSE DE L’IMPÉRATRICE ÉLISABETH, PAR BOURNIGAL (1750). (PALAIS DES ARMURES. MOSCOU.) Les ambassadeurs d’Alexis Mikhaïlovitch en Italie, en France et en Angleterre en rapportèrent d’enthou-siastes récits et des échantillons mobiliers. Pierre Potemkine, promené aux (;(.1), lin, par Le Brun en 1668. ramena à son maître, cette année-là, de même qu’au tsar Théodore Alexéiévitch, en 1681, lors de sa seconde ambassade, plusieurs tentures des Gobelins, rehaussées d’or, de,-; tapis de la Savonnerie, des sièges, des lits de repos, des pendules et des montres. Les am-bassadeurs de 1685 et de 1687 reçurent aussi, comme présents du roi, des tapisseries, de l’horlogerie, lies fusils et des médailles. Il en coûta à Louis XIV, à chaque grande ambassade, de 3o à 50.00o livres environ (r). A sa première ambassade, Potemkine conféra avec Colbert et les corps des marchands de Paris ; il en résulta la création de la Compagnie du Nord pour le commerce avec la Russie (1669). Elle eut son siège à La Rochelle et ne paraît pas avoir influé d’une façon notable sur la ques-tion qui nous occupe. Le règne de Pierre le Grand détermina la vogue du goût français qui devait surtout être prépondérante après lui et au temps de sa fille. Dès 1698, un des agents du tsar, le mousquetaire de Kroh, parlait dans un Mémoire de toutes les marchandises fran-çaises qu’était prête à échanger contre les siennes « une nation qui veut, avec préci-pitation, suivre les modes et tous les usages de France s. Ce que Pierre paraît avoir prisé le plus parmi nos objets d’ameublement, ce fut les tapisseries. Son agent maritime à Paris, Conon Zotov, fils de son premier pré-cepteur, lui fit, en décembre 1715, un compte rendu émerveillé de sa visite aux Gobelins. Il lui acheta, au commencement de l’année suivante, une tenture des Muses. Des deux tentures que le tsar choisit lui-même à la Manufacture royale le 15 juin 1717, à la prière du roi, l’une existe encore; celle en quatre pièces, d’après Jouvenet et Restout, se trouve à l’Académie des Beaux-Arts à (1) Nos lecteurs, désireux d’avoir desdétails sur les faits que nous rappor-tons ou les références qui les concernent, peuvent consulter les deux volumes actuellement parus de notre ouvrage : Le Mobilier français en Russie, too héliog. in. fo, avec notices et introduction, à la Librairie Centrale des Beaux-Arts. Nos illustrations sont toutes faites d’après des clichés commandés par nous pour le regretté éditeur Émile Lévy. BUREAU PLAT DÉCORÉ DE BRONZES DORÉS. — DÉBUT DU RÈGNE DE LOUIS XV. (PALAIS CHINOIS. A ORANIENRAIIM.) FIND ART, DOC