4 RENAISSANCE DE L’ART FRANÇAIS ET DES INDUSTRIES DE LUXE GUILLEMETTE DE MONTAGU. (FEMME DE MICHEL DE CHAUGY.) ou à la réserve, les oeuvres par trop inférieures, et qui ne reviendront jamais en faveur ; les bonnes ne feront qu’en mieux ressortir, pour n’être plus confon-dues avec ces choses encombrantes et qui ne parlent pas plus aux fidèles qu’aux touristes profanes. Cette tâche peut et doit être accomplie avec l’aide et les con-seils des artistes, des historiens et des critiques. Et cela une fois fait, on mettra en grande lumière les véritables chefs-d’oeuvre, les créations exceptionnelles comme celle dont nous reproduisons au-jourd’hui avec joie les principales par-ties. On organisera, il le faut, pour les voir, de véritables pèlerinages artis-tiques ; on les préservera de tous les dangers de détérioration, et de ces ad-mirations indiscrètes qui se manifestent par des enlèvements qui n’ont rien de romanesque. La détérioration par le temps n’est pas ce qui s’est attaqué jusqu’à présent à rceuvre admirable, autant que peu connue, qu’est ce retable d’Ambierle qui n’a pas la réputation de celui de Beaune et qui, cependant, ne le lui cède guère. Au contraire, il est dans un excellent état de conservation, ayant échappé par suite de la modestie de la localité ou par la faute d’une ignorance qui, tout en le préservant, l’expose à certains dangers. Mais nous ne saurions mieux ouvrir que par lui la revue que la Renaissance de l’Art Français se pro-pose de faire des principaux joyaux de notre écrin artistique. Comment cette pièce capitale est-elle connue seulement de quelques érudits ? Nous l’avons déjà suffisamment expliqué par des raisons générales tirées des onditions où tombe trop souvent l’oeuvre d’art en France après avoir eu son heure (ou son siècle) de célébrité. Mais les créations des artistes, il faut le reconnaître, tirent à cette grande loterie de l’histoire, tantôt un bon numéro, tantôt un mauvais. La gloire du retable de Beaune, ville prospère, au nom pres-tigieux auprès des gourmets de l’univers, et sa place même : cet hospice qui a conservé une telle saveur pittoresque à peine altérée par le temps et les archi-tectes, se comprend presque auss F1ND ART DOC