qa L’ARCHITECTE Ce sont ces curieuses propriétés qui ont été uti-lisées pour la stérilisation de l’eau. MM. Courmont et Nogier opèrent en plaçant une lampe à mercure de Kromayer au milieu d’un tonneau rempli d’eau. Ils allument la lampe en basculant le tonneau, ce qui provoque un court-circuit mouventaire à l’inté-rieur du tube de la lampe et produit l’allumage de celle-ci (i). Au bout d’une minute la stérilisation est complète et les germes les plus réfractaires, comme le bacille de la fièvre typhoïde (bacille d’Eberth) et celui du charbon (qui résiste dans l’étuve à une température très élevée). sont radicalement détruits. On comprendra immédiatement l’importance d’une semblable découverte, si l’on songe que pour stériliser l’eau la plus contaminée il suffira, dans l’avenir, de la faire passer dans un faisceau de rayons ultra-volets. Assurément ces expériences sont encore dans le domaine du laboratoire; mais cette découverte a, dès la publication qui en a été faite, immédiatement provoqué de différents côtes des recherches inté-ressantes qui,nous n’en doutons pas, permettront de réaliser dans un avenir très prochain non seulement l’appareil domestique, simple et bon marché, mais aussi les appareils de grandes dimensions pour la stérilisation des eaux potables des grandes cités. CONCLUSIONS Nous pouvons dégager de cette étude ce fait indis-cutable que l’électricité a mis au service de l’hygiène des méthodes infaillibles et sùres pour Stériliser les eaux destinées à la cmmation Grâce la souplesse de cet agent physonsoique merveilleux, il est donc possible d’assurer à la fois les services publics d’une grande ville, éclairage et transports, élévation et stérilisation des eaux. C’est dans cette voie qu’il convient d’entrer réso-lument; c’est celle adoptée par la ville de Paris, qui vient de décider de poursuivre sur g,rande échelle les expériences de stérilisation parune l’ozone, expériences qui ont déjà fourni des résultats aussi décisifs. Nous avons montré par des chiffres indiscutables que la stérilisation électrique des eaux est d’un prix de revient extrêmement bas et peut lutter au point de vue économique avec tous les autres pro-cédés, qui cependant n’offrent pas une sécurité suffi-sante et présentent de très nombreux inconvénients. Cette méthode d’épuration électrique sera bien plus économique encore si l’on combine la stérilisa-tg Les lampes à mercure tin ployëes pour l’éclairage ne laissent point passer derayons ultra-violets, ces yons étant absorbés par le verre de leu s parois. Pour la sterarilisation, il faut employer ,les lampes àmercure a enveloppe de quartz; la lampe de Kromaver rentre dans crue catégorie. tion avec service de traction et d’éclairage. Pen-dant la nuitun , alors que les service, publics sont arrêtés, il serait possible d’utiliser rationnellement les machines génératrices d’électricité pour leur faire produire l’énergie nécessaire à la stérilisation. La dépense est minime pendant cette période, ainsi que nous l’avons montré en parlant de la cuisson élec-trique du pain (r). L’économie sera bien plus grande encore à Paris, lorsque la capitale sera alimentée en énergie électrique par le transport de la force des eaux du Rhône; car, pendant la nuit, l’eau qui ne traverse pas les turbines hydrauliques est inutilement envoyée au déversoir. C’est enfin dans la stérilisation des eaux par la lumière qu’il faut chercher la véritable méthode d’épuration; nous aurons du reste l’occasion de revenir bientôt sur cette solution nouvelle d’un autre et important problème. I,. Diii. PROCÉDÉS NOUVEAUX LE LIÈGE MINÉRAL Ce nom, d’allure paradoxale, désigne un nouveau produit céramique dont les propriétés physiques sont des plus curieuses. D’une constitution chimique analogue à celle du grès artificiel, il est fabriqué en incorporant à certaines terres des matières végétales ; la pâte plastique obtenue par pétrissage est façonnée, desséchée, puis cuite à très haute température, si hien que les parties organiques sont complè-tement détruites et que chacune d’elles laisse à son empla-cement un vide plus ou moins grand. Le corps ainsi obtenu présente une structure très caver-neuse Initia non point poreuse. Ses cavernes intérieures sont parfaitement closes et isolées les unes des autres par des parois imperméables, d’une épaisseur fort minime; d s’ensuit que sa densité — si on le considère dans son ensemble —est très faible et varie entre o,3 et o,s, et que l’on peut jouir du spectacle curieux d’une brique, composée de cette ma-tière, flottant à la surface de l’eau. Le nouveau matériau possède presque toutes les qualités du liège végétal et ne présente aucun de ses inconvénient, aussi est-il destiné à le remplacer dans plusieurs de ses applications au point de vue de l’isolement contre le froid, la chaleur, la sonordé. Le principal avantage du liège végétal est sa légèreté, mais nmnbreux sont les inconvénients qu’il présente s’il flambe peu, par contre d dégage en brûlant des ga, combustibles et présente par conséquent un danger constant d’incendie; c’est d’ailleurs une utopie que de vouloir le rendre incombustible: la chaleur le désagrège il pourrit à l’humidité. Enfin, les briques et panneaux de liège n’ont pas de rigi-dité, se déforment; les enduits y adhèrent mal. Le liège minéral, au contraire, à cause de sa nature caver-I, L’Architecte, février el mars ,00p : e Le dhauldage élec-trique à.