L’ARCHITECTE comme leurs devanciers â l’école française, élèvent dans les nouveaux quartiers de Kirchenfeld et du Grenier n Puis, Sainte-Marie-Perrin décrit les principaux monu-ments de Benne: il passe successivement en revue la cathé-drale Saint-Vincent, de la terrasse de laquelle on s’attarde volontiers à «ontempler l’immense vue de la ville et des montagnes, dont les premiers plans sont dessinés par les ter-rasses de deux beaux hôtds de la rue des Gentilshommes l’hôtel Wattevillc et l’hôtel d’Erlach Auprès de ce riche décor s’eléve la vieille cathédrale comme une belle fleur lentement épanouie dont l’ascension, cou-pée dé longs arrêts, commença en 1421 et ne s’acheva qu’en 189-,. Elle est l’ceuvre du maitre Matheus Esinger. fils de l’ar-chitecte de la cathédrale de Strasbourg. La cathédrale doit etre le centre d’une longue promenade dans le quartier qui l’entoure il faut regarder la statue équestre de Rodolphe d’Erlach. Un peu plus loin, les vieilles maisons se pres-sent les unes contre les autres en face de la majestueuse bibliothèque de l’architecte français Antoine. Du milieu de ce décor la flèche de la cathédrale s’élance blanche, fleurie, comme le cierge d’une première coinmuniante. Puis nous passons devant Ion trois plus délicats monuments du XVII, siècle bernois l’ancien musée his-torique, le corps de garde et l’hôtel de Musique, œuvres du grand artiste Nicolas Sprungli et devant la tour de l’Horloge, pimpante comme une jolie Bernoise en costume national, au milieu de la rue du Marché. « La tour de l’llorloge, nous dit l’auteur, est la cocarde de Berne ». Elle date du x, siècle Dans la rue du Marché, qu’elle domine, l’auteur nous dit qu’il faut aller et venir longuement pour se bien pénétrer du caractère de la vieille ville, car il semble que son cœur y batte d’une façon plus intense. J’attire spécialement l’attention sur la jolie des-cription do cette rue du Marche: u Les vieilles maisons y ont tant de physionomie et de mouvement qu’elles semblent des Cires animés , lem s toi turcs paysannes. leurs arcades épatées qui avancent leurs contreforts jusque sur le pavé, leur donnent l’allure de très vieilles darnes, aimables et encore coquettes, unifiées de capotes â brides et tiennent salon. Elles sourient et causent depuis des siècles, et bien qu’elles soient troc vieilles con-naissances, elles font toujours des frais de toilettes au printemps, lorsque les fontaines se garnissent cle fleurs, elle se décollètent et mettent leurs bijoux c’est-a-dire que les climbles fenétres s’en vont regagner les greniers. et que les fines ferronneries et les balcons ouvrages repl’ennedt leurs places. abandonnées pendant la saison froide ii Je n’ai pu résister au plaisir de recopier ce passage du livre; d abonde en considérations de ce genre En soi tam de cet aimable salon par la large porte de la tour des Prisons, on arrive e la vieille place eux Ours, on s’élève la tour des Flollandais qui avait autrefois l’aspect d’un moulin a vent. Le palais fédéral fait écrire à l’auteur les lignes suivantes « Ce palais fédéral, il ne faut pas le regarder avec des yeux de critique. mais avec un regard qui réfléchit: car on se trouve en face d’un gigantesque effort, tellement clispropm tionné aux besoins qu’il serait une absurdité s’il n’était l’expression d’un idéal. La Belgique e élevé à la Jus-Es (a susisis I. il 6 LAVA EZ PIE ugÉEs Erdre ALIET UVEpAllns ttSrApr FRANÇA I r Etc. 10. — Casi ar oc &t’Aue FRANÇAIS (PAR« os SAINT-CR.11R — Plan. J. Bassompierre- Scratch, architecte. tire un temple démesuré ; la Suisse célèbre par ce palais sa généreuse et inattaquable liberté. » Cette critique fait honneur à la fertile imagination de notre auteur. Le !ivre nous parle encore de ces charmantes fontaines que tous connaissent par la fontaine du Tireur, celle du Joueur de Cornemuse, celle de la cour de l’Hôpital, une reuvi•e du xv■Ii« siècle due à notre compati’iote Abeille, font l’objet de délicates descriptions. Sainte-Marie Perrin nous entretient enfin des musées de Berne qui recèlent tant d’œuvres remarquables des artistes bernois, dont le plus fameux est Nicolas Manuel, auteur de cette Danse des ternes d’une si puissante impression.