6o L’ARCHITECTE M. Dupré, élève de M. Bernier, par des aquarelles et des dessins au crayon noir faits dans l’église Sai nt-Etienne-du-Mont et d’une assez grande échelle, s’est attaché à étudier d’une façon profitable un certain nombre des plus beaux morceaux d’architec-ture de la Renaissance qui se rencontrent dans cette église. Les aquarelles sont peut .être un peu lourdes et l’elfes n’en est pas toujours juste. L’un des dessins, représentant un détail de voûte, a été critiqué comme étant un peu grand pour l’intérêt qu’il offrait dans l’espèce, bien qu’il témoignât certainement du souci, chez l’auteur, de se rendre compte d’un arrangement qui l’avait frappé. A ce sujet, le jury a cru devoir observer que les candidats feraient bien de s’appliquer, autant que possible, à écarter d’eux-mêmes de leurs envois tout dessin ayant un caractère documentaire et dont la valeur artistique ne serait réellement pas suffisante pour faire ressortir leur talent dans le croquis. Les autres concurrents, MM. Michel, Cassaine, Arnal, Lamberl-Wyncke, Laprade, Dambrun, Le Monnier, Robida, Bray, E. Lem-, avaient présenté des envois qui tous se recommandaient par des qualités diverses, selon le tempérament de chacun, mais aucun d’eux ne détonait par une infériorité marquée. En somme, le concours pour la «Bourse de l’A, chilecten, dans la forme qui lui a été donnée cette année pour la première fois en ce qui concerne le choix du lauréat, e obtenu un plein succès; et le jury a exprimé toute sa satisfaction pour la façon dont les concurrents ont répondu à l’appel quiav ait été adressé aux élèves de l’école des Beaux-Arts. Que l’année prochaine les candidats soient plus nombreux encore; qu’ils apportent surtout, et préfé-rablement aux aquarelles, des dessins, de jolis croquis, choisis avec soin parmi leurs études le mieux sus-ceptibles de faire connaître et apprécier leur habi-leté dans ce genre; car il ne faut pas l’oublier, et au risque de nous répéter nous insisterons encore une fois sur le but de la r Bourse de voyage de l’Ar-chilccier, qui est de développer le goût du croquis d’album et d’en encourager l’habitude. Il a été décidé que dorénavant le concours serait fixé au mois de février, de façon à ce que les can-didats puissent y envoyer celles de leurs œuvres qu’ils ont l’intention de présenter ensuite aux Salons. Quant à l’exposition qui sera faite des envois, et qui comprendra aussi les dessins rapportés de son voyage par le boursier de l’année précédente, on devra lui donner le plus d’éclat et le plus de publicité possibles; si elle ne peut avoir lieu, comme cette année, dans la modeste salle de réunion de la Société des Architectes diplômés par le Gouvernement, faute de place, on trouvera une autre salle. Cette exposition peut être l’une des plus intéres-santes parmi celles qui s’organisent à cette époque de l’année, comme autant de petits Salons, avant le grand, et nul doute qu’elle ne soit une occasion de plus, pour les élèves architectes de notre école natio-nale des Beaux-Arts, de montrer ce dont ils peuvent être capables, le crayon à la main, et d’affirmer la supériorité de cette brillante éducation artistique qui les distingue entre tous, soit dans les concours, soit aux salons annuels, soit enfin plus tard dans leurs oeuvres Inemes, pour le plus grand honneur de l’Architecture française moderne. EMILE DUPEZARD. Architecte en chef du Gouvernement. Rapporteur du jury. L’abondance des matières nous oblige, a notre grand regret, à reporter au prochain 7111117ér0 la fin de l’article consacré par M. Ad. Thiers aux églises bytanlines de Constantinople. BIBLIOGRAPHIE THE ART OF THE PLASTERER (L’art du plAtrier), par George BANKA., architecte. — In-4°, B.-T. BATSFOND Londres, toog. Il n’existait, à notre connaissance du moins, avant l’ap-parition de ce livre, aucun ouvrage traitant de l’art du plâtrier, autrement dit de la plâtrerie considérée au point de vue de ses applications décoratives et non point à celui de la technique du métier. L’auteur, qui avait fait â ce sujet maintes conférences fort goûtées, les réunit en un ouvrage élégant et volumineux comprenant 35o pages et 472 illustra-. lions, dessins ou photographies. Le sous-titre en est : «Exposé de l’évolution de l’art du plâtrier. principalement en Angleterre du sui` au toue siècles. » Sans vouloir essayer d’épuiser le sujet qui fournirait le matière de plusieurs volumes, l’auteur étudie l’emploi du silteconittro, enduit composé en principe de poudre de marbre, dans l’antiquité et pendant la Renaissance en Italie. en France et en Angleterre, et les spi-affin; il s’étend particuliérement et a. dessein sur l’emploi fait du plâtre en Grande-Bretagne, pour !emplir. revétir et décorer les pans de bois et les plafonds. Des chapitres distincts sont consacrés aux «écoles de plâtrerie,’ anglaise, écossaise, irlandaise et aux productions modernes. Un dernier contient des conseils aux jeunes gens, théoriciens et praticiens, qui s’intéressent à cette branche de l’art de bâtir l’auteur leur recommande surtout la recherche de l’unité et de la personnalité du style, proscrit la stérile imitation des styles etrangers ou historiques pour les engager â puiser au contraire leurs inspirations dans l’art national ou plutôt dans les arts nationaux du Royaume-Uni, et préconise la décoration zie situ, faisant ressortir la supériorité, au point de vue esthétiquen économique, de la décoration taillée par la main desinol’artiste dans la matière fraiche, sur celle obtenue au moyen de moulages de motifs indéfiniment répétés. Les passages les plus intéressants de l’ouvrage sont. à n’en point don ceux consacres au vieil art du plâtrier dans la Grande-ter. Bretagne qui eût cru, avant que M. G.