L’ARCHITECTE 27 du fer et celles de la pierre, il unit les avantages mécaniques des matériaux lourds aux capacités de ceux à résistance symétrique. Il joue par conséquent dans la construction un rôle entièrement nouveau par l’étendue de ses qualités statiques qui résument toutes les aptitudes de résistance des divers organes de nos constructions. Il remplit toutes les conditions stabilitaires récla-mées par les organes horizontaux et à plus forte raison par ceux verticaux. De là une homogénéité retuarquable dans tous les éléments contribuant à l’ensemble édifié. Par le fait de sa structure spéciale, le béton armé supprime toute nervut, saillante métallique; il répartit en tout point, sans aucune distinction, les résistances que les fermes et leurs supports étaient seules à concentrer antérieurement. Dès lors, au lieu d’une suite de travées se répétant, qu’il con-venait de traiter en observant la proportion de cha-cune d’elles, l’ensemble présente plus d’unité dans sa masse ininterrompue, puisque les aptitudes aux divers efforts se trouvent répartis en tous points. nu, 24. — HÔPITAL OP HeAl.moLow,22 A. ne Ituru viii A Punis. — Façade au pavillon d’opérations sur la rue Pries-tley H — Chlitenny et Roe0772, architectes. La logique de la structure incline l’auteur de l’édifice à s’étendre en largeur, se rapprochant ainsi de la grande plastique. Les lignes que nous admirons dans les édifices de l’antiquité s’accusent surtout par leur développement ICI Cette ligure fait suite et se juxtapose à la figure 23. horizontal. Elles prennent une ampleur considérable que fait valoir leur puissance d’attache avec le sol, et dont restent touchés les esprits épris de beauté. A vrai dire, le béton armé ne saurait se prêter aux reliefs que l’architecture et la sculpture classiques pouvaient réaliser. Mais s’il ne permet guère les jeux de lumière, il n’en est pas moins vrai que les architectes de valeur, les artistes de goût, sauront trouver un dédommagement dans l’emploi de la cou-leur, des matières émaillées, dans celui, par exemple, du grès flammé dont la richesse des tons peut rappeler les coloris de l’Extrême-Orient. Et ces éléments constitutifs de la surface des parois seront facilement incorporés au béton, à condition d’ètre industriellement préparés pour s’attacher l’armature de métal dont les menus serpentins par-courent toutes les parties du matériau. Il n’est pas douteux que les constructions en béton armé ne soient un jour appelées à remplir tous les desiderata de beauté, h condition toutefois que leurs effets soient mesurés, bien en place, et subordonnés avant tout au cadre du paysage et à la proportion des locaux. Une très importante question est celle de le salu-brité. L’architecte, entre tant d’autres devoirs, a celui de protéger la santé des habitants des maisons qu’il prépare, aujourd’hui surtout que les doctrines éta-blies permettent de satisfaire à toutes les conditions sanitaires. Or des parois en grès sont particulière-ment recommandables pour l’imperméabilité qu’elles assurent aux murs; elles sont tout indiquées par leur salubrité naturelle et leur aptitude qu’elles montrent à être désinfectées. En résumé, le béton armé est un matériau pourvu d’une souplesse exceptionnelle ; son armature de métal, fine et répétée, semble attendre un revêtement artificiel dont la nature permette de satisfaire égale-ment la beauté et la santé publique et le prédestine à dominer dans les applications de l’art moderne. Après avoir rappelé que les débuts du béton armé remontent à t855, mais qu’il faut arrivera t892 pour constater l’apparition des nouvelles méthodes de MM. Coignet et Hennebique et voir un architecte, M. de Baudot, aborder résolument avec ce matériau le problème de la grande construction, M. Camille Péret (de Paris), expose que la circulaire ministérielle parue en France en octobre tgo6 consacra pour ainsi dire ce nouveau mode de bâtir et, en régle-mentant les formules et les calculs de résistance, lui ouvrit dentveaux débouchés dans les adminis-trations et les grandes comprtgnies. Aujourd’hui ce système est tombé dans le domaine public; aussi tous les constructeurs se croient-ils aptes a l’exécuter; il en résulte un certain relâche-ment dans la main-d’oeuvre, et c’est E. le ‘danger; c’est pour combattre cette tendance que tous les pays doivent s’unir pour éviter des déceptions.