L’ARCHITECTE LE NOUVEL HOTEL DE VILLE DE COPENHAGUE 0, Peu de monuments de l’époque contemporaine ont eu la fortune de l’Hôtel de Ville de Copenhague. A peine était-il construit que sarenommée, après celle des deux grand. fabriques de porcelaine danoises (la manufacture Royale et la fabrique Bing et Grôndahl), faisait rapidement le tour du monde, apportant une nouvelle et importante contribution â la gloire d’un petit pays qui aujourd’hui se mesure avec les plus grands sur le terrain artistique. Le nouvel Hôtel de Ville de Copenhague. le n Raadhus », est dù à l’architecte Martin Nyrop, né en 1849, déjà bien connu par les élégantes cons-tructions de bois qui firent l’admiration des nombreux artistes français venus à Co-penhague pour la grande Exposition scandinave de i888. Dans l’immense cité que forme Copenhague, dont le sol est plat comme la mer qui la baigne, la pénètre et l’égaie, le monument de Nyrop s’élève — se dresse —sur l’un des petits côté d’une grande place rectangulaire. De là partent de larges boule-vards, d’importantes artères qui conduisent à des quar-tiers neufs; mais ce quiim-porte encore plus dans la vie organique de la Copenhague moderne, et ce qui justifie pleiment l’emplacement choisnei en 1885 par le Conseil municipal de Copenhague pour la construction du fi Raadhus », c’est que c’est là, sur cette place de l’Hôtel de Ville, à la limite de l’ancienne et de la nouvelle ville, SUI’ et d’un rempart qu’on aplanit, que s’amorce l’étroit, long et sinueux goulet du « Strôjd a, où la vie se concentre et se presse autant qu’à Paris sur ses « boulevards v, et où elle tourbillonne d’autant plus follement et gain-lent que les piétons envahissent la chaussée, presque totalement interdite aux voitures. La façade de l’Hôtel de Ville est d’un caractère à la fois sérieux et gai: sérieux par la sobriété de ses lignes les plus marquantes, par le nombre restreint des saillies, par la symétrie très accusée des hautes fe-nêtres du ,,bel étage», à en-cadrement et à croisillon de pierre blanche ; gai au con-traire par une foule de détails qui, de loin déjà, amusent l’oeil et l’esprit, par la sil-houette pittoresque du mur crénelé du toit aboutissant à deux clochetons, par l’im-prévu de ce campanile italien orné à son faite de blanches loggias à triple arcade et coiffé d’une flèche gothique; enfin, et peut-être surtout, par l’agréable polychromie des matériaux employés, car sur la brique rouge qui sert de fond se détachent le gris., giamit, le blanc d’une pierre .1, craie, l’or des dorures, le Hronze des statues, le cuivre ou l’ardoise des toits. Qu’on approche davantage: l’ceil (Jurera un nouveau sujet d intérêt da. les disposé-, ms ingénieuses et fort va-riées. l’appareil de brique. Il est évident que l’archi-tecte s’est appliqué à racheter la sobriété plastique de son monument par des effets, presque toujours fort heu-reux, de couleur et de déco-ration En cela, du reste, il accuse une tendance toute moderne, et il donne à son tuuvre un caractère de per-snnalité qu’il serait trop faocile de lui contester si l’on voulait s’en tenir à observer que telle ou telle partie de la construction sont directe-1 l’emplacement historique 0,m. ue V…. d’un vieux bastion qu’on rasa on GRAND IIALL VITRE LIE CHOTEI 1NES D’AN.. A L’INTÉRIEUR D Comme complément aux renseignements fournis dans cet article, on peut se repurter. : à un article paru dans la revue Arl et Décoration (numéro dbaont loo,) et comen.c lb illustrations; 2° > un magnifique volume grand in, ru, de 298 illustrations (dont font partie celles qui accompagnent le présen■ Article) et de r5 planches, qui Dent de parattre, avec une subvention du conseil municipal de Copenhague, et qui se trouve en dépôt à Paris a la Librairie Centrale des Beaux-An, Le texte est danois, maia il u est donné, à la fin du volume, un résumé tus précis en allemand, en anglae is et en français, MARS Dey