10 L’ARCHITECTE méthodiques (fouilles;, obligation dé solliciter l’auto-risation de l’autorité; au surplus, démarches analogues à celles des trouveurs; faculté pour l’Etat d’exproprier temporairement ou définitivement le fonds et le tré-fonds d’autrui, en vue de fouilles faites par lui ou avec son autorisation. III. DÉNAIATÊS Les petites contraventions à ces prescriptions seraient punies d’amende (1.000 kr. au maximum) ou de prison (jusqu’à .4 jours), et les grosses par une amende pouvant aller jusqu’à to.000 kr., ou par la prison (jusqu’à z mois). Le produit de ces amendes constituerait un fonds pour l’entretien du monument mis à jour. IV. DISPOSITIONS EXI;CLITIVES Franchise de timbre et de taxe pour tout mémoire relatif aux monuments protégés. Les clauses ci-dessus ne seraient pas applicables à la protection des sites naturels. Les grandes conquêtes techniques de notre temps ont eu comme résultats une extension du commerce qui a dépassé toutes les prévisions, et le renchéris-sement de routes les valeurs foncières et financières; ces conditions nouvelles présentent pour l’existence des monuments un danger qui n’est que faiblement compensé par la valeur assurément croissante que l’on attache à ces derniers. Il est éminemment dési-rable de voir l’existence des monuments protégée, non point seulement par les sympathies plus ou moins actives de ceux qui les aiment et les étudient, mais aussi par la loi même, et de ne pas laisser irré-parablement périr ces trésors de la civilisation. En conséquence, M. Jul. Deininger, rapporteur. propose d’approuver la Résolution suivante: «Les gouvernements de tous les Etats civilisés « sont invités à donner leurs soins particuliers à la conservation des monuments artistiques « et historiques qui sc trouvent dans leurs «domaines administratifs, d’en dresser des « inventaires officiels et de créer une réglemen-tation légale en vue de leur protection. a M. G. Trélat, par une note e son mémoire, à la suite de cette proposition, insin ste à nouveau sur l’utilité d’un «Ministère de la Beauté publique z (dont il requérait déjà la création dans la discussion du thème I), avec commissions consultatives où siége-raient des gens compétents et servies par des organes administratifs les mettant à même d’assurer: ° Le recensement de tous les monuments offrant une valeur esthétique ou historique; z° La mise à l’étude des travaux pouvant assurer leur entretien; 3° L’exécution de ces travaux dans la mesure des ressources budgétaires; 40 La mise en état de salubrité de ces monuments, d’accord avec les commissions compétentes en fait de santé publique. Indépendamment de l’intérêt esthétique, le mou-vement scientifique créé par Pasteur et suivi par des notabilités telles que Koch entraîne des devoirs nou-veaux dans les applications professionnelles de l’art architectural; il convient d’en tenir compte même dans les vieux édifices qui servent à l’habitation humaine, et suivant les exigences de la science moderne. M. Ch. Nivet, délégué par la Société Centrale des Architectes français, revenant avec M. Soudée, archi-tecte honoraire de la Ville de Paris, d’un voyage à Athènes et à Constantinople, expose ce qui se fait. en matière de monuments historiques, dans ces deux capitales. A Athènes, la conservation des monuments de l’Acropole est confiée à M. Balanos, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, sous le contrôle de M. Cawadias, directeur des antiquités, fouilles et musées, relevant lui-même du ministre de l’Instruc-tion publique. Tout s’y passe avec une méthode parfaite et des scrupules infinis. Les visiteurs étrangers sont admis à visiter en détail les monuments et les travaux qui s’exécutent de façon à donner satisfaction aux artistes et aux archéologues les plus exigeants. M. Balanos, qui est l’urbanité personnifiée, apporte les soins les plus méticuleux à l’accomplissement de sa tâche, et le gouvernement hellénique doit être grandement félicité d’avoir su trouver un homme aussi précieux pour les soins à donner aux merveilles artistiques dont il a la garde et dont il répond devant le monde civilisé. A Constantinople, au contraire, il n’y a aucune organisation, ni de crédits — ou si peu que rien — pour l’entretien des plus admirables monuments, tels que Sainte-Sophie, la mosquée du sultan Ahmed, celle de la Validé, les admirables mosaïques de Kahrié-Djarnir, etc., dont l’accès est d’ailleurs rendu difficile, sinon même impossible, aux visiteurs. L’orateur ajoute que sans la bienveillante inter-vention de l’ambassadeur de France, il ne lui aurait pas été permis— non plus qu’à son collègue — après avoir fait trois mille kilomètres à cette intention, d’étudier Sainte-Sophie, ni les trois ou quatre mos-quées de premier ordre qui sont la gloire de Stam-bout, et il termine en demandant au Congrès d’émettre un voeu tendant à faire accorder à tous les artistes de passage à Constantinople la faculté de visiter et d’étudier avec l’attention qu’elles méritent les œuvres capitales des civilisations byzantine et musulmane, et en priant tous les États représentés au Congrès de vouloir bien donner des instructions précises à leurs ambassadeurs pour qu’ils requièrent le libre accès