66 L’ARCHITECTE « L’Union Centrale des Architectes des Provinces et Pays représentés au Parlement autrichien a donné son adhésion unanime à cette résolution et s’est même proposée d’aller encore plus loin, étant fré-quemment appelée à l’heure actuelle à employer la grande influence de la Société des Architectes et Ingénieurs autrichiens et celle de l’Union des Artistes viennois, pour faire attribuer à l’Architec-ture la situation qui lui est due. « Aussi, sans préjudice de la grande importance du VI1P Congrès des Architectes, auquel sont repré-sentés tous les États civilisés du monde et qui est appelé à débattre la question de l’organisation de toute la vie artistiquesur une base internationale, la Société des Architectes et Ingénieurs autrichiens a-t-elle été d’avis d’entreprendre les démarches utiles pour amener la réalisation des idées fonda-mentales exprimées dans cette résolution, et, con-vaincue de la nécessité de créer une administration centrale et spéciale pour l’Architecture et les autres arts qui en dépendent, clic a émis le vccu uivant: « Plaise à la haute Chambre des Députés de vou-« loir bien s’efforcer d’obtenir le plus tôt possible la « création d’un ministère spécial des Beaux-Arts, et, « comme mesure transitoire, l’institution prochaine, « dans l’un des ministères existants, d’une section « spéciale et autonome des Beaux-Arts.» « En outre de cette éclatante manifestation, maintes acceptations motivées de la « Résolution » ci-dessus ont été reçues de différentes corporations et associa-tions artistiques et politiques et de personnalités i volées. « Au nom des Architectes hongrois, M. le Professeur Virgil Nagy a déclaré adhérer aux parties principales de la « Résolution » en proposant toutefois l’adjonc-tion au deuxième point des mots: «à titre consultatif» et la suppression du troisième point. Ces modifica-tions n’ont pu être acceptées, la première constituant un affaiblissement marqué de la portée du texte entier, et la seconde parce qu’il est absolument nécessaire que des artistes, et en particulier des archi-tectes de compétence notoire, occupent enfin dans un ministère spécial une position dominante, qu’ils ne soient plus, comme iis l’ont été jusqu’à présent, sous la direction de gens nuls au point de vue artis-tique et technique, et que l’Architecture obtienne de même dans l’État la place qui lui appartient ; ce qui d’ailleurs n’empêcherait nullement de créer dans ce ministère des commissions dans lesquelles d’autres artistes éminents pourraient être appelés à titre consultatif, ainsi que cela ne manquerait pas de se produire au cours des circonstances. r De nombreuses adhésions ont été en outre adressées d’Allemagne, d’Angleterre, des Balkans, de Belgique, de Bulgarie, de Hollande, d’Italie; de France, etc. Certaines d’entre elles sont accompa-gnées des mémoires: « 1. de M. Max Berg, architecte, inspecteur du Service municipal d’Architecture de Francfort-sur-le-Mein, qui a pris la parole sur ce sujet et dont le discours sera analysé plus loin; « xf: de M. Gaston Trélat, architecte à Paris, faisant ressortir la nécessité de la création de ministères de « Beauté publique » et d’« Art public », et concluant par le voeu suivant. « I. Tous les gouvernements devront comprendre des ministères de la Beauté publique et d’Art public. « II. Des comités consultatifs de l’Art seront ins-titués dans lesdits ministères avec autorité prépon-dérante. « III. Ces comités comprendront des représentants de l’Architecture, de la Sculpture, de la Peinture, de toute activité pouvant intéresser les arts plastiques. Et l’ensemble n’excédera pas en nombre la restriction qui permet seule de travailler effectivement.» « Ce vceu, soumis à l’approbation du Comité, n’a pas été pris en considération; car il fait double emploi avec la résolution présentée, sans rien proposer de ouveau. « 3° de M. le comte G. V. Plunkett, membre de l’Institut Royal des Architectes britanniques, direc-teur du Musée d’Art et de Science de Dublin, s’ap-puyant sur la Société des Architectes anglais et irlandais et autres associations et proclamant, avant tout la prédominance de l’Architecture sur tous les autres Beaux Arts. « M. le comte Plunkett qui a résume lui-même son mémoire en séance, s’est exprimé ainsi: «J’appuie énergiquement la résolution soumise à « l’approbation du Congrès. « Les écoles d’Architecture d’Angleterre et d’Irlande « et autres groupements intéressés à l’instruction ar-« tistique, sentent la nécessité de la reconnaissance « de l’Art par l’État. «J’appuie la revendication par l’Architecture de la « place prééminente, considérant qu’en elle réside la garantie des droits de la Peinture et de la Sculpture « dont elle est le sommet et le lien. «Là où existe un Ministère des Arts, l’État » s’engage non seulement à protéger ceux-ci et à &en-« dre leur domaine, mais encore à assurer l’éducation » artistique du peuple. Les universelles nécessités du « travail, non moins que celles du développement in-« tellectuel et moral, exigent que l’imagination et le » sens de la beauté soient éveillés à une période de la « vie où l’esprit se laisse le plus facilement irnpres-« sionner. «Le ministère de l’Art, comme tout autre minis-« tère d’instruction publique, devrait être responsable « devant le gouvernement et le peuple, mais il devrait « agir de concert avec un conseil composé de per-