L’ARCHITECTE 65 LES TRAVAUX DU VIII’ CONGRÈS INTERNATIONAL DES ARCHITECTES (Suite), THÈME I DE LA RÉGLEMENTATION ce LA CULTURE DES ARTS Composition du bureau: Président d’honneur: M. H. Daumet; Président: M. Herm. Helmer (Autriche); Secrétaire d’honneur: M. J.-M. Poupine) (France); Secrétaire: M. Rob. Oerley (Autriche); Rapporteur: M. Alois Wurm (Autriche). Résumé analytique et interprétation du rapport de M. A. Wurm « L’Architecture étant de tous les arts nationaux celui qui est le plus profondément enraciné au sol d’un pays, et les monuments d’architecture formant le criterium le plus certain de son degré de civili-sation, l’État, qui en est lui-même la résultante, a l’obligation d’accorder à cet important agent de civi-lisation la situation qui lui revient de droit, alors que trop souvent, actuellement, il ne lui est attribué qu’une importance insuffisante, en opposition à celle dont elle jouissait à toutes les époques brillantes de l’histoire, surtout de l’antiquité, alors qu’il parait être oublié que l’Architecture est l’Art dominant, le lien entre les divers autres beaux-arts, et doit donc par suite être considérée par rapport à sa valeur très élevée, et non pas, ainsi que certaines personnalités aimeraient à le faire envisager, paraitre simplement placée au-dessus dus industries du bâtiment et consister en une simple direction des travaux de onstruction. a La culture des arts répond aux aspirations de la vie d’un peuple et ne saurait être l’esclave d’une gestion trop administrative et parcimonieuse; il y a donc lieu de ne pas laisser s’accréditer davantage cette manière de voir d’après laquelle l’Art serait un luxe qui doit s’effacer derrière des besoins soi-disant plus urgents à satisfaire. a Bien au contraire, ce prétendu luxe n’est que l’im-périeux besoin d’une haute civilisation, et les États auraient avantage à provoquer l’éclosion de talents nouveaux au lieu d’annihiler parfois ceux existants, et notamment à faire construire ou entretenir les différents édifices qui leur appartiennent, ou dont ils ont la garde, par des architectes compétents en art et en pratique, au lieu de les confier, comme il arrive trop souvent, à des gens dépourvus des qualités d’appréciation requises es susceptibles de gaspiller les crédits alloués. Un autre avantage serait,— et cela lu Voir le n. é Axés ■9081. est très important — que les aspects des monu-ments ainsi que des villes ne manqueraient pas d’y gagner une pureté et une diversité tendant à en relever le caractère artistique. Ces résultats si désirés ne peuvent être obtenus que par la création d’un office central instamment réclamé par les architectes officiels, et par celle d’une section spéciale dans le domaine de la construction des villes, qui a pris dans les temps modernes une importance extraordinaire. a Il est présentement question, en Autriche, d’incor-porer les services d’architecture au ministère du Travail et de les réunir en une section du service des Ponts et Chaussées; mais quand bien même serait créé un département spécial comprenant des archi-tectes,il pourrait encore se produire qu’un ingénieur des Ponts et Chaussées, ou des Eaux, ou même un personnage qui ne serait aucunement technicien, fût placé à la tète de ce service: aussi cette disposition ne saurait-elle être admise; car un ingénieur, si expérimenté qu’il soit, ne possède pas cette culture artistique qui est indispensable pour diriger digne-ment et irréprochablement des services d’archi-tecture; d’ailleurs, en Hongrie, dans le ministère du Travail et des Communications, une telle combi-naison des Ponts et Chaussées et de l’Architecture ne s’est pas justifiée; elle a dù être également aban-donnée dans d’autres ministères du Travail et des Constructions, tandis qu’en Bavière, en Prusse et dans d’autres pays ont été créées des sections spé-ciales d’architecture, toujours indépendantes des se, Hues d’ingénieurs. a La solution de rattachement à un ministère des Travaux Publics ne peut donc pas même être tentée: l’Architecture ne saurait atteindre sa situation que dans un ministère des Arts et en attendant que cet idéal soit réalisé, il devrait tout au moins lui être affecté une section spéciale, dirigée par un architecte éminent, dans un ministère approprie, tel par exemple qu’un ministère des Beaux-Arts et des Travaux Publics. a Aussi le Comité préparatoire de patronage et le Comité permanent pour les Congrès internationaux d’architecture proposent-ils au VIII’ Congrès de prendre comme conclusion la résolution suivante: I. — Les Gouvernements sont instamment priés d’établir des ministères des Beaux-Arls ou au moins quelques sections s’occupant particulibrement des intérêts artistiques. — A ces ministères, éventuellement d ces sec-tions, doivent appartenir des artistes éminents. R III. — L’Architecture devant être considérée comme la branche principale des arts plastiques, les architectes doivent y être représentés eu plus grand ombre. «IV. — Cesministères, éventuellement ces sections, s’imposeront la tâche de protéger et de développer les arts plastiques dans toutes leurs branches. SEPTEMBRE ,08