L’ARCHITECTE LES TRAVAUX DU VIII` CONGRÈS INTERNATIONAL DES ARCHITECTES Le VIIP Congrès international des Architectes, qui s’est tenu à Vienne du ∎8 au 23 mai 1908, a réuni parmi de très nombreux congressistes de toutes les nations les membres les plus éminents et les plus distingués de l’Architecture, tous attirés par l’intérêt des questions à. traiter, la beauté et le charme de la ville et de ses environs, ainsi que par les sites pittoresques et variés du voyage formant le cadre dans lequel devaient se dérouler les différentes phases du Congrès. En effet, près de r.hoo personnes, dont un certain nombre — fort appréciable par sa grâce — de dames et de demoiselles, se sont trouvées réunies en divers endroits prévus au programme, notamment à la séance d’inauguration en la grande salle de la Chambre des Députés (Reichsrat); aux réceptions à • l’Ambassade de France, par M. Ph. Crozier; à l’Hôtel de Ville (Rathaus), par la Municipalité; à la Maison des Artistes (Kiinstlerhaus), par la Société des Artistes des Beaux-Arts; au Palais Impérial et Royal de la Cour (Hofburg), par l’archiduc Léopold-Salvator au nom de S. M. Impériale et Royale l’Empereur Fran-çois-Joseph; à la Fête de nuit organisée par la Société autrichienne des Ingénieurs et Architectes, au Kah-lenberg, montagne boisée â quelques kilomètres de la ville, puis à l’Hôtel Continental, au Banquet d’adieu, présidé par le Président du Conseil. Pour les séances de travail, plusieurs thèmes et con-férences ayant lieu simultanément, les congressistes, fort heureusement vu leur quantité, furent obligés de se partager et de se diriger là où leurs aptitudes spéciales et leur goût personnel les incitaient à se porter de préférence. Plusieurs excursions ou visites eurent encore lieu. mais par groupes seulement A la Bibliothèque de la Cour où était exposée une superbe collection ancienne de dessins d’Architecture ; à l’Exposition internationale de dessins modernes, œuvres, pour la plupart, de congressistes présents, installée dans la salle de la Société d’Horticulture, au Parkring ; au Château Impérial el Royal de Schcen-brunn, où eut lieu, à l’occasion des fêtes du Jubilé de S. M. I. et R. l’Empereur et en sa présence, un défilé des plus curieux et intéressants avec chants et figures allégoriques, de Az.000 enfants; au Château de Kreii;enstein, appartenant Ir S. F. le Cl( Hans Wilczek au Palais de S. E. le C. Karl Lanckoronski; au Vieux Couvent et à l’Abbaye de Klosterneziburg; aux Maisons de Santé et Hôpitaux, de la Basse-Au-triche, à Steinhof (Prof. Otto Wagner, architecte); à la nouvelle Caisse d’Épargne postale, au Laboratoire de mécanique technique; ainsi qu’à divers monuments et curiosités de Vienne. Malgré l’accueil chaleureux fait avec la plus grande urbanité par les architectes autrichiens, une ombre a dû être relevée au tableau de ces réceptions, qui, sans ce défaut, eût été parfait de tous points. s’agit de l’organisation générale: celle-ci a laissé quelque peu à désirer par l’insuffisance d’employés et l’absence d’interprètes chargés de renseigner les congressistes étrangers, qui, lorsqu’ils n’avaient pas la chance de connaître ou de rencontrer quelque col-lègue autrichien parlant leur langue, — lequel se mettait alors tout h leur disposition avec l’empres-sement le plus dévoué, mais ne pouvait leur donner que des aperçus de détail et non d’ensemble — de-vaient se conduire au hasard, assister à l’étude d’un thème, ou à une conférence, sans pour la plupart du temps en comprendre le sens ou les développements, les orateurs s’exprimant presque exclusivement en allemand, sans aucune traduction ni interprétation, alors cependant que le programme avait nettement indiqué qu’il serait fait usage des langues allemande, anglaise, française et italienne, et que les rapports présentés en allemand seraient traduits et imprimés dans les trois autres langues. De telle sorte que les votes émis en fin de séance n’émanaient, par rap-port au grand nombre de congressistes, que de la faible partie ayant pu suivre le développement des surjets traités, à moins qu’il puisse être admis que les autres auditeurs se soient abstenus ou aient voté de confiance. Il serait à désirer que dans les congrès interna-tionaux, ainsi que cela s’est d’ailleurs passé pour la plus grande partie en Angleterre en r 906, en Espagne en 1904., à Paris en lgoo, en Belgique en r897,etc.,les membres de chaque nationalité pussent trouver des interprètes pour leur donner, dans leur langue respective, des indications détaillées sur les diverses séances de travail, excursions et visites, et que les rapports, voeux et résolutions des différents Etats fussent imprimés en quatre langues, mis â la disposition de tous les congressistes, puis, à chaque séance respective, non pas relus, mais simplement résumés, discutés et votés. Cette condition qui devrait être considérée comme de toute première nécessité, n’a pas, quoique prévue, été remplie dans ce congrès: aussi le compte-rendu qui va suivre est-il dû pour la majeure partie au talent et au zèle infatigable de traducteur de notre dévoué camarade H. Prudent, et doit-on reconnaître que plusieurs points excellents, de grand intérêt général, qui ont été présentés avec toute compétence à ce congrès de Vienne, n’y ont été débattus que par les nationaux. Ils n’en sont pas moins bons, sans doute, à prendre en considération, puisqu’ils ont été étudiés avec la conscience et le désintéressement que mettent à l’examen de toute question concer-nant leur art les architectes de quelque pays qu’ils soient. AOUT uso8