L’ARCHITECTE un phénomene d’oxydation, en grande partie attribuable aux bactéries qui transforment l’ammoniaque, provenant de la décomposition des déchets organiques, en nitrates insolubles propres à être assimilés par les végétaux[ la tourbe paraissait etre un support extrêmement favorable au développement des organismes nitrifiants. Une série d’expériences furent tentées, dont le dispositif consistait en une colonne épuratrice, de t..Mo d’épaisseur, de fragments de tourbe, — de celle que l’on utilise pour le chauffage, — entre lesquels l’air pouvait circuler libre-ment; ces fragments étaient trempés dans un lait de craie destinée â en saturer l’acidité et additionnés de terreau de jardinier, pour les ensemencer de ferments nitrificateurs atufs. L’eau d’égout, débarrassée des matieres grossieres en suspension par son passage dans des récipients formant fosses septiques, émit répandue sur la tourbe par arrosage intermitent. l’arrosage continu donnant lieu â la formation d’amas glaireux de zooglées et de soufre précipité qui, en enrobant les fragments, en auraient diminué la perméabi-lité et se seraient opposés à l’aération. Les expériences durerent prés de huit mois sans que l’activité épuratrice eût diminue, et prouverent que l’appareil pouvait épurer facilement jusqu’à 3.000 litres par métre carré et par vingt-quatre heures; la composition des eaux traiter était voisine de la moyenne des eaux résiduaires de la Ville de Paris; elles étaient même plus riches de matiLres orga-niques, chargées de résidus de tanneries et de matieres tinctoriales. Mais, une fois épurées, elles avaient perdu tout leur ammiaque, presque tout l’azote organique, étaient devenueson limpides, inodores et imputrescibles au point que l’on a pu y bile vivre des poissons sans qu’ils vinssent respirer a la surface. Il est bon d’établir une comparaison entre ce procédé et ceux déjà en usage : u Au point de vue de la composition chimique, avec un régime de plus de 3 mc. par métre carré de surface et par jour, l’épuration sur le lit bactérien de tourbe a été plus parfaite que celle qu’on obtient sur les lits d’autres matériaux, comme les escarbilles, avec des débits qui ne dépassent pas o mu. yoo a o me. 5oo par le systême des bassins de contact et o me. .750 à t mc. par le systerne des lits à percolation. Au point de vue bacté-riologique, l’épuration a été comparable a celle que l’on obtient sur les champs d’épandage, qui ne peuvent traiter que to à i5 litres par métre carré et par jour. a Bien que ce rendement fût Ires élevé, les expérimen-tateurs chercherent à le pousser jusqu’à la limite ou l’épu-ration devient incomplête. limite qui fut atteinte avec un débit de 5 me.; mais l’appai’eil ayant été remis au régime del mc. l’épuration redevint immédiatement satisfaisante. Cette faculté de pouvoir momentanément recevoir des arrosages [rés copieux — comme il arrive dans la pratique lorsque des Orages, par exemple, grossissent le volume des eaux d’égout, — sans que la marche ultérieure de l’épu-ration soit compromise, constitue un avantage sérieux en faveur des lits de tourbe. D’autres expériences porterent sur des eaux contenant une proportion de matiere,, organiques que n’atteignent jamais celles des égouts des villes dans lesquelles les eaux de pluie et de lavage des rues sont réunies aux eaux mena-gurus, vannes et industrielles. mais qui est atteinte lorsque des eaux vannes ou des matieres de vidange sont à épurer seules: â la condition de diminuer le débit de l’appareil jusqu’à me. 500 au m, effluents étaient lim-pides, incolores et imputrescmaximuibles. Ajoutons avec les auteurs de la note dont il s’agit, que, d’aprés leurs recherches, les actions oxydantes ne sont point dues seulement aux bactéries nitrifiantes d’autres orga-nismes interviennent qui brûlent en même temps que les matières carbonées les combinaisons azotées, en déversant l’azote libre dans l’atrnosphere. e L’épuration des eaux d’égout est donc un phénomene biologique d’une extrême complexité et dont l’allure est variable avec la composition, elle-mén;e si changeante, du milieu, donnant la prédominance tantôt à telles espéces bac-tériennes, tantôt â telles autres. a Voilà donc un nouveau procédé d’épuration des eaux d’égout qui semble efficace, bien que nous ne sachions pas qu’il en ait été fait d’applications pratiques. D’autres que lui sont à Iétude et nous espérons pouvoir un jour sou-mettre à nos lecteurs l’un d’entre eux, base sur l’action de l’électricité 1-1. PRUDENT. BIBLIOGRAPHIE LA CONSTRUCTION EN BÉTON ARMÉ. Gesse TIIEORIQUE ET PRATIQUE, par C. KERSTEN, ingénieur-architecte, professeur à l’École royale des Travaux publics de Berlin, traduit par P. Poinsignon, ingénieur. — Pre-mière partie : Criczil et exécetion der j’ormes élémentaires. — Paris. Gauthier-Villars, 19o7. Ce volume, qui doit être suivi d’un second, forme la pre-mier° partie d’un ouvrage que l’auteur, M. Kersten, écrivit Pour vulgarise’. en Allemagne l’emploi du ciment arme, et dans lequel il paraphrase les Reglement., administratifs alle-mnds. Nos voisins d’outre-Rhin, et en particulier leurs admi-nistrations, semblent avoir été plus que nous rebelles à cette nouvelle technique. C’est peut-être ce caractere de nouveauté qui a conduit fauteur à s’étendie aussi longue-ment sur la description du ciment armé, sur ses propriétés et sa es quant à la résistance au feu et aux ébran-lements, à la solidite et a la durée de la construction, à son imperméabilité. et au point de vue de l’hygiêne, et sur les mitres premieres entrant dans la composition du béton arme le cime. de Portland, sa fabrication, ses essais; le béton et ses éléments constitutifs, gravier, mortier, et pré-paration du mélange; les fers. Aussi ces généralités occu-pent-elles les trois premiéres des quinze parties que com-prend I ouvrage. Les suivantes sont consacre.: au bétonnage et à la mise en place des fers: aux épreuves des constructions aprés leur terminaison , aux formes fondamentales des planchers unis et à poutielles, des piliers, vo.es et fondations, des murs de refend et de soutenement, des escaliers et des tuyaux à grande section; au travail permis pour le béton et le fer: à la détermination des forces extérieures et mo-ments fléchissants; aux calculs des planchers, des voûtes, des piliers chargés centriquement ou excentriquement. Un appendice enfin contient une série de tableaux don-