36 L’ARCHITECTE et de plain-pied avec l’appartement du deuxième étage comme l’indique le planque nous reproduisons. Le sixième étage de la maison, destiné au proprié-taire, a été conçu, en ce qui concerne la réception, d’une façon spéciale: le grand salon, situé au-dessus de ceux des étages inferieurs, comprend à la fois les doyants jardins du Trocadéro; un peu plus loin, c’est le Seine qui déroule son sinueux ruban d’argent, puis c’est le Champ-de-Mars, et aussi loin que le regard peut porter, ce sont tous les monuments de la rive gauche le Panthéon, le Val-de-Gràce, Saint-Sulpice, et plus près. dans un poudroiement lumineux, le dôme des Invalides brillant 0,0. 3,. — emosILEs, Rue Guv ,n Ruus. hauteurs du sixième et du septième étages, ce qui a permis de trouver à mi-hauteur, dans le fond, une galerie avec balustrade on bois d’un très heureux effet décoratif. Un escalier spécial réunit le tout et se continue pour accéder à la toiture de la maison couverte en terrasse. De là, la vue est merveilleuse: c’est tout le paso-rmna de Paris qui se découvre; à nos pieds, les ver-de tout l’éclat de ses ors. Par ici, c’est la rive droite et ses hautes maisons serrées les unes contre les autres, au milieu desquelles émergent çà et là les silhouettes des prin-cipaux monuments, et le reBard est attiré irrésistible-ment par les ha uteurs de Montmartre et le Sacré-Coeur dont les effets de coloration changentconstamment eu ca-price du soleil et des sciages. Du côté opposé ce sont, suivant que le temps est plus ou moins couvert, les plus curieux, les plus variés et les plus captivants effets du crépuscule et du soleil couchant. D’autres parties des terrasses, traitées en jardins, avec bancs entourant les souches de cheminées, ont été réservées à l’usage des différents locataires et ne sont pas un des moindres attraits de laniaises. Une autre particularité intéressante à signaler est l’emploi des poteaux et des planchers en ciment armé exécutés par le propriétaire et entrepreneur de maçon-nerie, M. Lang. Les planchers, qui sont légers et prennent peu de hauteur, réunissent pour ainsi dire en un monolithe le solivage et le hourdis, que nous sommes habitués à trouver séparés dans la constitution des planchers ordinaires. On obtient ce résultat par l’emploi de cais-sons en bois que l’on retire après la prise du ciment. La toiture, de forme curviligne, est recouverte de tuiles roséesà bain de ciment sur une ossature égale-ment es ciment armé. Mais l’une des parties les plus captivantes de cet immeuble est encore la façade sur l’avenue du Trocadéro Bluysen en a tait une oeuvre originale, très personnelle et d’un goût charmant.