L’ARCHITECTE 27 de la conservation des vieilles maisons de bois, je crois faire mon devoir d’architecte; car je considère que le titre de «Monument historique â ne saurait s’appliquer uniquement à une église ou à un château, mais qu’il doit aussi s’étendre à tout édifice ayant un intérêt d’art et d’histoire. J’ai l’espoir d’être compris de tous les artistes et je serais heureux si cette protestation en faveur de nos vieilles maisons pouvait être enten-due et contribuer tant soit peu à leur conservation. J. HULOT. Ancien pensionnaire de l’Académie de France à Rome. GARAGES D’AUTOMOBILES S’il est un programme dont l’étude doive tenter un architecte épris de modernisme, ayant suivi de près les progrès formidables que l’électricité, dans ses diverses applications, et, particulièrement dans l’in-dustrie automobile, l’utilisation des pétroles, des es-sences et des alcools mm co producteurs de force motrice ont fait éclore dans ces dernières années, c’est bien celui d’un garage pour automobiles. Par les besoins spéciaux auquel doit répondre ce programme, par la simple mise en pratique des ma-tériaux qui sont le plus aptes à réaliser la conception de ce genre de construction, par la distribution ration-nelle des services qu’il doit comporter, et aussi par la recherche de grandes surfaces sr lesquelles les voitures puissent facilement évoluer,u on doit arriver à une hardiesse de parti de plan, à une expression de façade à caractère spécial, dont rien dans le passé ne peut nous offrir d’exemples. L’utilisation de la puissance de moteurs pour la production simultanée du mouvement et de la lumière, l’usage du fer et du ciment armé, qui pour des sections très restreintes offrent une résistance considérable, permettent au constructeur de ré-oudreavec une certaine aisance et sent avec élégance les questions de poids à supporter,ouv de trépi-dations à annihiler, ou bien encore de grands espaces franchir sans points d’appui intermédiaires. Les montées, les descentes, les transbordements de poids lourds deviennent, grâce aux ascenseurs, aux ponts roulants mus par la force électrique, d’une simplicité et d’une rapidité surprenantes. L’industrie automobile, dans ces dix dernières années, s’est développée d’une façon considérable. Le nombre des exposants au premier Salon, qui n’était guère que de 3 ou 400, pour .4 millions de francs de produits exposés, a atteint r.400 à la Décennale de I go8, avec 4o millions environ de produits exposés. Par les recherches que font en ce moment les cons-tructeurs pour produire la voiture robuste et bon rnarché, la diffusion de l’automobile s’accentuera enLecore. nombre des maisons qui contiennent des ga-rages particuliers, presque toujours disposés en sous-sol, c’est-à-dire dans de mauvaises conditions à cause de l’humidité et du manque d’air et de lumière, est encore assez. restreint. Les dispositions en sont sou-vet défectueuses et leur installation dans les mai-sons de rapport est toujours un grave inconvénient pour la paisible jouissance d’une location bourgeoise, tant à cause du bruit que des odeurs désagréables. D’autre part, le prix des terrains se faisant de plus en plus élevé, il est difficile de prévoir, à côté de ser-vices dont la nécessité s’impose tout d’abord, toute la place utile à l’évolution des voitures, qui, dans l’impossibilité dévirer, sont dès lors obligées d’entrer ou de sortir à reculons, et les commodités non moins nécessaires que réclament leur nettoyage et leurs réparations. ‘ Le besoin de grands garages communs, confor-tables, pratiques, où tous les services (garde, appro-visionnement de pétrole, recharge d’accumulateurs, nettoyage, réparations, etc.) se trouvent réunis et qui permettent en même temps la facilité de transactions, se faisait donc impérieusement sentir. Il était tout naturel qu’ils fussent édifiés dans les quartiers les plus riches de la capitale, c’est-à-dire ceux de l’ouest de Paris, où les gens possédant des automobiles de luxe sont les plus nombreux, les automobiles indus-trielles trouvant en général facilement à se loger dans les usines même de ceux à qui ils appartiennent. Aussi est-ce dans cette région que nous en avons visité le plus grand nombre le Garage Krieger, rue La Boétie, 48, architecte: M. Arnaud ; le Ga-rage-Ponthieu, rue de Ponthieu, 5r, architectes MM. Perret frères; Paris-Automobile, 48, rue d’An-jou, architecte: M. Hermant; le Garage Victor-Hugo, rue Saint-Didier, 62, architecte: M. Dupornrnereulle (fig. 24); le Garage-Monceau, rue Guyot, 28 et 3o, architecte M. Vieux; le Garage Bout, 5, rue de Berry; le Palais Moderne, avenue de la Grande-Armée, et un grand nombre d’autres de plus ou moins d’im-portance, sans parler de ceux installés avenue de la Grande-Année ou dans son voisinage, et qui n’offrent qu’un intérêt très relatif. La plupart de ces garages ayant été construits à différentes époques et sur des terrains dont la forme offrait plus ou moins de diffi-cultés, nous n’en ferons pas d’études parallèles com-paratives. Les derniers qui ont été édifiés ont d’ailleurs pu profiter desaméliorations qu’il y avait à apporter à leurs aines et que la mise en pratique de ces der-niers avait suggérées. Nous indiquerons plutôt les particularités qui nous ont paru les plus intéressantes à noter dans chacun d’eux. M. Arnaud, qui professe à l’École Centrale un cours d’architecture, a eu l’occasion de donner récriminent à ses élèves comme sujet de concours garage