L’AMOUR DE L’ART arrive troP souvent de louer des artistes médiocres, et de dédaigner des artistes de valeur. Raymond Thiollière a droit à deux pages, niais Maximilien l’ox n’a qu’une ligne, et Lespinasse est cité sans commentaires. Il est vraiment dommage qu’un ouvrage pareil soit gâté par des Parti-Pris aussi arbitraires. F. F. EDOUARD SCHNEIDER. Regards sur Florence. Dessins en couleurs de Pierre Laprade. A. Delpeuch, éditeur, 51, rue de Babylone, Paris. On ne pouvait trouver une correspondance Plus étroite que celle d’Edouard Schneider et de Pierre Laprade. Est-ce la prose Poétique du premier qui commente les croquis du second, ou l’inverse ? Je ne sais, mais le livre est charmant. F. F. C. MILLON. Aventures de Nicolas Gargot. Illustrations de Louis Suire. Editions Rupella, la Rochelle. Louis Suire a traduit, avec beaucoup de verve et d’invention, la vie aventureuse de Nicolas (argot, dit Jambe de Bois. On Pense à un d’Artagnan marin ; Pourquoi un éditeur ne chargerait-il Pas Suire d’illustrer les Trois Mousquetaires ? F. F. GEORGES HUARD. L’Art en Normandie. Edit. des Beaux-Arts, 39, rue La Boêlie, Paris. Souhaitons que ce volume, paru dans la collection L’Art Français dirigée Par M. Wildenstein, soit le Premier d’une série consacrée aux provinces de France, à leurs magnifiques richesses artistiques. L’auteur ne s’est Pas laissé écraser Par son érudition, qui est impo-sante. Rien de ce qui est beau en .Vormandie ne lui a échappé ; on sent qu’il est ni.1 par une passion profonde Pour sa petite pairie, et il communique son enthousiasme au lecteur. Enthousiasme justifié, car certes, la Norman-die regorge de trésors. Il est bon que de pareils ouvrages, édités et illustrés avec tant de go3t, viennent nous offrir une sorte d’inventaire. F. F. P. OLMER. L’Art décoratif français en 1928. Société artistique de publications techniques. Paris. Un album de 7 pages de texte et 64 planches d’illustration. M. Pierre Olmer, architecte, professeur à l’Ecole Boulle, déjà connu Par ses études sur la Renaissance du mobilier français et sur le mobilier d’aujourd’hui de 1910 à 1925, a voulu nous présenter dans cet album, en 64 planches, une synthèse de l’art décoratif français actuel, sans se limiter cependant troP strictement à l’année qui s’achevait quand son livre a paru. Le choix des oeuvres qui a été fait témoigne en général d’un parfait éclectisme et l’on trouve ici des exemples typiques de l’architecture moderne que l’on eût souhaités plus nombreux encore, et aussi des modèles de peinture et sculpture décoratives, de ferronnerie, de vitraux, d’appareils d’éclairage, de reliures et d’affiches, sans oublier des plans de jardins. On s’étonnerait que l’auteur ait laissé de côté l’orfèvrerie, l’art du bijou et la céramique, s’il ne nous avait déclaré dans sa préface avoir voulu surtout nous Présenter des ensembles et nous montrer la décoration moderne en liaison avec l’architecture. Mais alors ne devait-il pas négliger la 119 reliure, certains vases en fer forgé, négliger mêMe les oeuvres de Peinture et de sculpture décoratives qu’il nous Présente en dehors de leur cadre ? Ce sont là, de légères critiques. Dans son ensemble l’ouvrage répond assez bien à son titre et il rassemble utilement une documentation qu’il e t fallu aller cher-cher éparse dans maintes revues ou Publications. GASTON VARENNE. RENNE. MUSÉE DU LOUVRE : Les Antiquités orientales, Sumer, Babylonie, Elam, par Georges Conteneau, attaché au Musée du Louvre. Editions Albert Morancé, Paris. M. G. Conteneau a réuni, dans un album de cinquante-quatre Planches, les Plus belles Pièces d’art sumérien, babylonien, élamite, que possède le Louvre. La plupart d’entre elles datent d’environ 3.oco ans avant notre ère. Après quelques données historiques que M. Contenenu a su exposer dans une succincte préface, nous trouvons d’admirables reproductions de statuettes, bôs-reliefs de Pierre, têtes de taureau en cuivre, etc…, qui montren` quel degré d’habileté étaient parvenus, il y a Près de 3.000 ans, les artistes mésopotamiens. Une des planches reproduit la stèle sur laquelle le roi de Babylone, Ham-mourabi, fit graver, Près de deux mille ans avant notre ère, les lois qu’il avait données à son peuple et qui cons-tituent le plus ancien code connu. Ce volume, qui réunit des monuments d’un grand in-térêt, d’un art véritable et souvent trop peu connu, est fort bien Présenté ; il sera suivi d’un autre album consacré à la seconde Partie de la collection. I. L. BI,ANCHOT. Les Etapes de la peinture. Un volume in-120. Encyclopédie Gauthier-Villars. Ce n’est Pas un livre indifférent. On y trouve de curieu-ses, d’intelligentes remarques sur la technique des grands Peintres, mais qui me paraissent singulièrement dispro-portionnées au but Poursuivi et au. public visé. Après tout, quand un auteur consent, dans une collection popu-laire, à résumer en cent pages l’histoire de la Peinture, ce qu’on est en droit de lui demander, ce n’est Pas de faire briller son esprit, mais de se plier à une dis-cipline didactique. Dans tout autre ouvrage, les idées directrices de M. Blanchot sur la dépendance du génie me Paraîtraient fort discutables : ici, je me borne à constater qu’elles le conduisent à éliminer de son histoire et Raphaël et Poussin. Elles ne valent donc rien. J’ajoute que ceux qui connaissent l’art allemand ne lisent Point sans sur-Prise que le nom de Martin Schcengauer est étroitement lié à l’invention de la gravure sur bois — alors que jus-qu’à plus ample informé, cet artiste n’a gravé que sur métal. P. C. ROBERTO LONGHI. Piero della Francesca. Traduction de Jean Chuzeville. Edit. G. Crès et Cie, ir, rue de Sèvres, Paris. Il existe Peu d’ouvrages sur Piero della Francesca. probablement Parce que le sujet est particulièrement difficile. Le rôle que joua le peintre, ses qualités essen-tielles dans le domaine de la lumière, M. Roberto Longhi l’expose en une langue à la fois Précise et subtile, dont le traducteur, M. Jean Chuzeville, n’a nullement dilué la saveur. Il faut souhaiter une large diffusion à cet ouvrage, qui nous dépeint si bien un grand et mysté-rieux artiste. Car Piero della Francesca n’a pas encore, reconnaissons-le, toute la gloire qu’il mérite. F. F. FIND ART DOC