FIND ART, DOC 118 L’AMOUR DE L’ART BOULLAIRE. – Luno POUll ONESIME , DE F. DE MIOMANDRE• Bruker. un Portrait de l’auteur Par RaPhael Schwartz, et un conte délicieux de Francis de Miomandre, Onésime, illustré d’une manière très spirituelle d’une lithographie et d’un Petit bois Par Jacques Boullaire. Onésime est une plaquette d’une trentaine de pages : je donnerais Pour ce Petit ouvrage la plupart des gros volumes publiés Par MM. les Editeurs d’Art. Aux Editions de la Belle Page parait un curieux recueil de notes et d’études de Guillaume Apollinaire, Contemporains pittoresques, pré-cédé d’un Portrait-charge de l’auteur Par Picasso, d’une ressemblance étonnante ; comme les livres de Léautaud et Rave Parus Précédemment dans la même collection, celui-ci est d’une présentation irréprochable. Aux bibliophiles amis de l’art d’Hermann Paul, je signale avec joie un admirable album, Treize Fables, Paru aux Editions du Balancier, à Liége. Tiré à tout Petit nombre (soixante-trois exemplaires), imprimé d’une manière absolument Parfaite sur Montval et sur Japon, il comporte quelques Planches où l’art le Plus sévère s’allie à l’esprit le Plus féroce. Hermann Paul a gravé là une série de bois sans grâce vaine, mais d’une Puis-sance devant laquelle on doit s’incliner. Cet album magistral a sa Place dans les bibliothèques les Plus fermées. Je signale dès maintenant, Pour y revenir dans ma. Prochaine chronique, l’édition de Tristan et Iseult Parue chez Emile-Paul, l’étude sur Laboureur, de Marcel Valo-taire éditée Par Babou dans sa collection des Artistes du Livré et La vie de Rossini, de Stendhal, Parue au Divan. RAYMOND GEIGER. BIBLIOTHEQUE NATIONALE : F.- POSITION DES PLUS BELLES RELIURES. M. P.-R. Roland-Marcel joue au magicien. Des plus secrets réduits de la Bibliothèque dont il est le Régent, il the chaque année des trésors qu’il expose avec orgueil sous verre. Mais ce n’est Pas Pour l’amour de l’art. Amateurs et curieux sont invités à laisser leur obole au tourniquet. La Nationale est, paraît-il, indigente. A lel Point qu’elle se voit réduite à quêter de toutes parts. L’exposition organisée à son profit des Plus belles reliures et d’une trentaine de primitifs Portulans et Planisphères fut, pour ainsi dire, un gala de bienfaisance. Maigre gala. .11ises à part quelques couvertures de missels, les autres reliures ne se recommandent que par leur ancienneté, leur Parfait étal de conservation ou le privilège, qui n’a rien d’artistique, d’avoir appartenu à des rois de France. .Même rehaussées de filets dorés, ces reliques sont bien ntsleres. (‘n a sans doute laissé à l’Enfer les ouvrages libertins galamment reliés. t1. P.-R. ‘Roland-Marcel est plein d’intentions excel-lentes. Ses méthodes, Par malheur, ne le sont Point. Il n’a pas l’étoffe d’un Panizzi. Plutôt qu’à New-York, c’est à Londres qu’il e_11 du aller chercher un modèle à imiter. Une visite au British Museum l’eût peut-être mis sur la Voie des réformes à entreprendre utilement. Les Anglais, cette nation de boutiquiers, estiment qu’il est des choses dont on ne trafique pas. Ce sont celles qui appartiennent à l’Etat et donc, démocratiquement, à tous les citoyens. Au British Museum qui réunit sous le même toit et la Bibliothèque Nationale et la galerie des Antiques du Louvre, les collections sont tous les jours ouvertes au public. Une ou deux fois par semaine, des promenades-conférences ont lieu, gratuitement, le long des socles et des vitrines, devant lesquels artistes et artisans, britanniques ou étrangers, trouvent parfois leur vocation ou leur inspiration. Un tel résultat com-pense toutes les peines et tous les frais. Rien de semblable à la Bibliothèque-Musée de M. P.-R. Roland-Marcel. Aussitôt après la clôture de l’Exposition, les chefs-d’oeuvre des ancêtres qui « restent des maîtres iné-galés » (1), disparaissent aussi mystérieusement qu’ils sont apparus. On les enterre dans les caves, comme s’ils étaient le patrimoine de ce « temple de l’érudition » et non de la nation. Quoi d’étonnant après cela si, dans l’art « social », la tradition se perd de plus en plus. Les modèles mis sous scellés sont séquestrés. Si c’est faute de place, qu’on les fasse transporter soit au Louvre soit à Cama-vallet, où chacun, selon son loisir ou sa fantaisie, pourra aller les admirer : tout le monde, pour diverses raisons, y trouverait son compte. AURIANT. ROGER AVERMAETE. La Gravure sur bois moderne de l’Occident. Edit. Dorbon Ainé, à Paris. Ce superbe ouvrage représente un travail considérable, des connaissances étendues. Il sera fort utile, à condition que le lecteur ne se croie pas obligé d’adopter, sans réagir, les opinions et les goûts de M. Avermaète tou-chant la gravure sur bois. Il serait troP long de les discuter Point Par Point. Contentons-nous d’en énumérer quelques-unes : « La Renaissance provoque le Premier déclin de la gravure sur bois n (p. Io). « L’ensemble de la xylographie française contemporaine se caractérise par une fadeur non dépourvue d’élégance, mais d’où l’originalité et la vigueur sont souvent absentes » (p. 33). Parce que M. Avermaète a une conception bien trot étroite de ce que doit être une gravure sur bois, il lui (4) M. P.-Ii. Roland-Marcel dixit : préface au Catalogue des Plus belles Reliures, Paris, i .29, p. VII.