108 L’AMOUR DE L’ART Nationale, et du Salon d’Automne ; mais, quid du Salon des Tuileries ? Il n’a pas de jury, et se recrute par invitations, c’est vrai. Mais ce système des invi-tations n’est-il pas en somme une sorte de jury ? Ce qui surprend un peu, c’est qu’un bon nombre des exposants de l’Art Fran-çais Indépendant sont des habitués du Salon d’Au-tomne. Il sera fort dom-mage de ne plus retrouver leurs oeuvres au Grand Palais, en novembre pro-chain. Il est vraisemblable que les remarques qui pré-cèdent n’auront pas l’ap-probation des membres du Comité. Si je les ai faites, ce n’est pas par hostilité contre eux et contre leur tentative, mais parce que j’estime qu’ils ont mal posé les conditions du problème à résoudre ; et je crois bien que ne suis pas le seul à penser ainsi. * ** HOGG. – NATURE MORTE. Dans son ensemble, l’exposition est bonne, bien que certains de ces « professionnels » fassent une peinture qui soit terriblement « amateur »… La disposition par cercles .concentriques est heureuse, parce qu’agréable et commode. On ne risque pas, comme au Grand Palais ou au Palais de Bois, de manquer une salle ou deux. Yves Alix montre un nu solide, et un Promenoir d’une belle tenue ; le fond, léger et lumineux, est particulière-ment bien venu. L y sujets populaires portugais de John Barber ont dé la finesse. Des deux envois de Valdo Barbey, jé’préfère le paysage à la figure ; ce  » docker  » marseillais est un peu trop poétique pour mon goût. Le Portrait de Louis Bouquet a du ca-ractère, de l’expression. La grande nature morte de Conrad-Kickert est étourdissante de métier, belle de matière ; on sou-haiterait seulement qu’elle ait plus d’unité. Mm° De-chorain et Domenjoz ont d’excellents paysages, et Hogg une nature morte quelque peu austère. Le-wino retrace les ports de nier sans nul romantisme, ce qui n’est pas un repro-che ; et ce n’en est pas un non plus que de constater que, dans son Repas de Ma-telots, Lhote a tenu à met-tre toute la poésie des départs « . Marchand est toujours le beau peintre que l’on sait, et Milich expose une délicieuse cor-beille de pêches. J’aime mieux le petit Nu de La Pa-tellière que ses Baigneuse, , dont les flots sont des flots de théâtre, faits de toile peinte, et non de l’eau. Des deux toiles de Marcel Poncet, la nature morte, dont la couleur est juste et raffinée, me paraît la plus réussie. Bertrand Py se débarrasse peu à peu de scrupules qui l’entravaient ; son Nu couché est d’un vrai peintre, ainsi que ses Fleurs. Thévenet, dont on n’a pas oublié la belle exposition chez Katia G•anoff, joint à un paysage d’une rare finesse de ton un portrait d’un beau caractère. Les deux toiles de Villeboeuf sont particulièrement réussies ; et si le Nègre de Nora. Vilter est un peu trop ambitieux, son petit Nu est d’un coloris fort délicat. FRANÇOIS FOSCA. DECHORAIN. – PAYSAGE. FIND ART DOCK