L’AMOUR DE L’ART I. I -FORT E POUR LE  » JOUR I. I FOU « . Edil. de la Ple7,1,1, il se jetait corps et âme — à corps perdu, à âme perdue — dans une mer de rythmes et de désespérances !… Baudelaire, Poë, Wilde, Hoffmann, Andersen, Rimbaud. A perdre haleine. A n’en plus pouvoir. A en mourir… Cognait, cognait, cognait le coeur ! Battait à gros bouillons aux tempes le sang. Et tant de vies dans une vie ! Les plus beaux chants du monde gonflaient à craquer cette poitrine pri-sonnière du dolman. Quinzième, seizième année. Carrefours où l’on hésite — et trébuche. Et cette formidable puissance de rêves ; et cette angoisse délirante — déchirante — dans un coeur de quinze ans, de seize ans. Le grand enfant et son âme chavirée. Michel-Ange, Goya, Callot, Delacroix. C’est à eux que vont ses préférences. Serre de poésie, ouatée de neiges éter-nelles… Puis, le boulet rouge de la Ré-io3 ILI I n [‘RATION POUR LES  » LES FRERES KARAMAZOV « . Edil. de la Ple’;ade. volution. La mare de sang sur la plaine nivéenne. Tout le mouvement guerrier de la jeunesse. L’enfantement d’un monde. Les clameurs, les rancoeurs, les enthou-siasmes, les vilenies, les héroïsmes, les crimes. Et la marée qui monte et roule… A l’âge où tant d’autres partagent leur existence entre une famille attentive au moindre bobo et les puérilités des farces de collège, Alexeiefl est pris dans le grand tourbillon qui ébranle le vieux monde ! Il apprend la vie — quelle leçon ! — sur une page maculée de sang. La Sibérie, Vladivostock, le Japon, la Chine, l’Indo-Chine, les îles de l’Océan indien, les Indes, l’Egypte, l’Angleterre… Le coeur usé. Le cerveau vide. La joie, mot-défroque vide de sens. Officier de quart. Matelot. Mousse. Enfin chauffeur dans l’enfer des soutes. Qu’est-il devenu le grand enfant romantique du Corps